Claude de Seyssel Claude d'Aix | ||||||||
Claude de Seyssel présentant au roi Louis XII la traduction en français de Thucydide | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | v. 1450 Duché de Savoie Aix-en-Savoie |
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Père | Claude de Seyssel (d) | |||||||
Décès | Piémont Turin |
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Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Archevêque de Turin | ||||||||
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Évêque de Marseille | ||||||||
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Autres fonctions | ||||||||
Fonction laïque | ||||||||
Conseiller et maître des requêtes de Louis XII, écrivain | ||||||||
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Claude de Seyssel, né à Aix, en Savoie, vers 1450 et mort à Turin le , est un prélat savoyard qui enseigne d'abord le droit à Turin, puis devient conseiller et maître des requêtes de Louis XII. Il est évêque de Marseille de 1511 à 1517, puis archevêque de Turin de 1517 jusqu’à sa mort. Il est également connu pour ses ouvrages politiques et ses traductions de classiques grecs et latins.
Claude de Seyssel naît vers 1450, probablement à Aix[1],[2],[3]. Il appartient à la maison de Seyssel[1],[2]. Il est très probablement le fils (naturel ?) de Claude de Seyssel, maréchal de Savoie[1], et de Guillerme de la Motte[3],[4].
Claude de Seyssel étudie le droit à Pavie et à Turin, en 1484, où il obtient un doctorat en droit civil et canon, en 1486[1],[3]. Il enseigne à l'Université de Turin[1].
Georges d'Amboise, cardinal et conseiller du roi de France, Charles VIII, le fait venir à la cour, en 1498[1]. Le roi meurt cette même année. Le nouveau roi Louis XII, faisant de lui l'un de ses conseillers favoris, le nomme successivement conseiller au Parlement de Toulouse, puis au Sénat de Milan[1].
Le , il est administrateur du diocèse de Lodi[1]. Deux ans plus tard, il entre dans les ordres[1]. Il est nommé recteur de l'université de Pavie, cette même année[1]. L'année suivante, en 1504, il rentre à Paris[1].
Claude de Seyssel va rendre de grands services à Louis XII. Il est envoyé en mission en Flandre, en Suisse, en Angleterre (1506)[1], mais également en Italie. Il entre avec Louis XII à Gênes et accompagne le cardinal d'Amboise, à Rome.
Au retour de sa mission en Angleterre, le roi fait appel à lui pour être le Maître des Requêtes de son Grand Conseil[1].
Le , le pape Jules II le nomme abbé commendataire de Saint-Pons de Nice[5],[1].
Après la mort de l’évêque de Marseille Antoine Dufour, confesseur du roi, survenue en , Louis XII adresse aux chanoines de Marseille, depuis Milan, dès le , une lettre pour leur recommander Claude de Seyssel[1],[6]. Le chapitre se hâte d’élire le protégé du roi du . Les bulles de nomination sont émises par la chancellerie du pape Jules II, le .
Cette nomination tarde tant, qu'en , le bruit de sa mort se répand et que le chapitre de Marseille se réunit, le , pour élire évêque Hector d’Anglure, archidiacre de Marseille et prieur d'Aubagne, qui a la prudence de demander six mois de recueillement avant d'assumer les fonctions épiscopales[7].
En 1512, il se rend sur ordre de Louis XII à la diète tenue à Trèves par Maximilien, puis il est en 1514 son ambassadeur au concile de Latran. Il ne prend possession de son évêché que le . Le , il reçoit à Aubagne l’hommage et le serment de fidélité d’Antoine de Glandevés, seigneur de Cuges. Au mois de janvier 1516 il assiste à l’entrée de François Ier à Marseille après sa victoire de Marignan.
En tant que seigneur d’Aubagne, il considère que l’aliénation du four seigneurial faite par Ogier d'Anglure lui était préjudiciable. Il s’ensuit un procès. Par ailleurs, il décide d’augmenter le débit du canal, amenant l’eau au moulin afin d’y installer une deuxième meule d’écrasement, mais il défendit aux riverains d’y prendre de l’eau. Cette interdiction qui était motivée par le risque de voir les berges du canal détériorées par des saignées trop nombreuses pour pratiquer l’irrigation, provoque un fort mécontentement. Ces problèmes ne sont pas réglés lorsqu’il est nommé archevêque de Turin. C’est sous le mandat de son successeur Innocent Cibo, qu’une transaction put être trouvée le [8].
À la mort de l'archevêque de Turin, Giovanni Francesco Della Rovere, brusquement survenue à Bologne pendant le mois de décembre 1515, le duc de Savoie Charles II souhaite confier ce siège à un prélat favorable aux intérêts de sa dynastie tandis que le pape Léon X préfère le confier à son neveu le cardinal Innocenzo Cybo qu'il nomme à ce siège le .
En 1516, Claude de Seyssel se rend à Turin pour exécuter une mission diplomatique que François Ier lui a confiée.
Il est fait archevêque de Turin ayant permuté son évêché de Marseille avec le cardinal Innocent Cybo. Dans cet évêché, Seyssel se préoccupe surtout de l’hérésie vaudoise qui s’est développée non seulement dans les vallées piémontaises, mais également dans le Luberon, le mont Ventoux et le Dauphiné. C’est dans un esprit pacifique et apostolique qu’il parcourt les régions de son diocèse. Claude de Seyssel note dans son ouvrage Disputationes adverses errores que, lors de ses tournées pastorales, il a toujours été reçu par les Vaudois avec « une grande humilité et charité et qu’ils recevaient avec une grande attention ses sermons qui étaient tous contre l’impiété de leur secte »[9].
Il reconnaît que l’indignité du clergé constitue une cause de l’expansion de l’hérésie vaudoise[10]. Dans son livre Tractatus de triplici statu viatoris, il invite le prélat à se tourner vers plus de sainteté : « il faut que sa vie soit exemplaire, sa doctrine saine et que la contemplation renouvelle constamment sa volonté de servir. Résider auprès de ses ouailles, visiter les églises, diriger et corriger son clergé, prêcher sont les devoirs auxquels il ne saurait se soustraire »[11].
Claude de Seyssel a écrit de nombreux ouvrages qui seraient, selon François-Xavier de Belsunce de Castelmoron, au nombre de dix-huit[12]. Parmi ces ouvrages se dénombrent de nombreuses traductions d’auteurs grecs ou latins. Latiniste ignorant le grec, il collabore avec l’érudit grec Jean Lascaris qui avait été appelé à la Cour par Louis XII. Lascaris traduit les auteurs grecs en latin et Seyssel du latin au français. De la collaboration de ces deux amis vont sortir les premières traductions françaises des historiens grecs : Hérodote, Thucydide, Diodore de Sicile, Appien, Justin et Xénophon. Ce travail en équipe ressort nettement du titre de leur traduction de l’Anabase de Xénophon à savoir : « Histoire du voyage que fait Cyrus à l’encontre du roi Artaxerse, son frère, contenue en 7 livres écrits par Xénophon auteur grec traduit premièrement en latin par Jean Lascaris, homme docte consommé en langue grecque et le restaurateur d’icelle, et de latin en langue vulgaire français par Claude Seyssel »[13].
Il écrivit également des livres sur la monarchie française, la théologie et l’hérésie vaudoise.