Son dirigeant Seifeddine Makhlouf, connu pour avoir été avocat de la défense pour des salafistes présumés[4], se présente à l'élection présidentielle de 2019, où il recueille 147 351 voix au premier tour, soit 4,37 % des voix. Il remporte notamment la majorité des votes de la diaspora établie en France[5]. Le parti se présente également aux élections législatives où il remporte 21 sièges[6]. Il ne s'oppose pas à un gouvernement de coalition avec Ennahdha, mais refuse tout accord avec le parti Au cœur de la Tunisie[7],[8].
Le 10 octobre 2019, Makhlouf déclare que « la France est le pays le plus important pour la Tunisie » lors d'une conférence au cours de laquelle il nie avoir appelé à rompre les relations diplomatiques avec la France et à expulser son ambassadeur, un changement de ton qualifié de « virage à 180 degrés »[9].
Le 20 décembre, trois députés annoncent leurs démission du bloc parlementaire : Rached Khiari, Miled Ben Dali et Faker Chouikhi[10].
Début 2020, deux députés rejoignent le bloc parlementaire : il s'agit de Sahbi Smara (indépendant) et Ahmed Ben Ayed (Errahma).
Le 25 août, le parti annonce des modifications au sein de ses structures dirigeantes, de ce fait Ahmed Belghith remplace Makhlouf comme porte-parole et Yosri Daly remplace Abdellatif Aloui comme président du bureau politique[12].
La Coalition de la dignité prône l'inscription de la charia dans la Constitution, est opposée à l'égalité homme-femme dans l'héritage, pour la peine de mort, et pour la poursuite de la criminalisation de l'homosexualité. Seifeddine Makhlouf se fait connaître pour ses propos jugés francophobes[15] et particulièrement virulents à l'égard de la France, dont il considère qu'elle « occupe » la Tunisie et « vole » ses richesses, et dont il exige des excuses pour les 70 ans de colonisation sous peine, s'il devait être élu, de rompre les accords franco-tunisiens[16]. Il s'oppose également à l'utilisation du français en Tunisie.
La coalition à travers quelques de ses dirigeants, en l'occurrence Seifeddine Makhlouf, accuse l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) de corruption et d'avoir détruit la révolution, ce qui vaut une réponse judiciaire de la part de la centrale syndicale[17],[18]. En février 2020, un autre épisode du bras de fer entre les deux parties a lieu, sur le dossier d'un lycée pour non-voyants suspecté d'être le lieu de violences sexuelles, lorsque deux députés sont intervenues pour questionner quelques élèves, ce qui agace la centrale syndicale qui prend la défense du directeur de l'établissement et décide de porter plainte pour abus de pouvoir contre les deux députés[19]. Le 24 mars 2020, le député Mohamed Affes accuse à son tour des syndicalistes de l'UGTT de l'avoir agressé en marge d'une réunion sur la pandémie du coronavirus à l'administration régionale de santé de Sfax ; il porte plainte contre ses agresseurs[20].
Une bagarre se déclenche à l'Assemblée des représentants du peuple en décembre 2020 après qu'un député de la Coalition de la dignité ait agressé physiquement un député du bloc démocrate. La violence verbale et physique des élus de ce groupe parlementaire ainsi que leur remise en cause virulente des droits des femmes est alors dénoncée par plusieurs partis politiques et syndicats[25].
↑Laura-Maï Gaveriaux, « Tunisie : le résultat des législatives fait craindre une période d'instabilité politique », Le Parisien, (ISSN0767-3558, lire en ligne, consulté le ).
↑Camille Lafrance, « Tunisie : Seifeddine Makhlouf, « l'avocat des terroristes » devenu l'un des nouveaux acteurs du Parlement », Jeune Afrique, (ISSN1950-1285, lire en ligne, consulté le ).
↑Seif Soudani, « En Tunisie, un député justifie la décapitation de l'enseignant des Yvelines », Le Courrier de l'Atlas, (lire en ligne, consulté le ).