Le Codex Sinaiticus Syriacus, également nommé Codex Lewis, Palimpseste du Sinaï ou Sinai Syr. 30, est un manuscrit de la fin du IVe siècle découvert dans le Sinaï en 1892. Il s'agit d'un manuscrit syriaque qui contient une version des quatre évangiles en syriaque plus ancienne que la Peshitta.
En , les sœurs Agnes et Margaret Smith arrivent au monastère Sainte-Catherine du Sinaï munies d'une recommandation de James Rendel Harris. Dans une réserve de la bibliothèque, Agnes Smith découvre ce qui sera nommé ultérieurement le Codex Sinaiticus Syriacus : un manuscrit de 358 pages contenant une série de vies de saintes rédigées en 779 à Maarrat Misrin (en), dans le nord-ouest de la Syrie (gouvernorat d'Idleb)[1]. Toutefois, ce recueil a été réalisé en réemployant des parchemins plus anciens, dont une traduction en syriaque des quatre évangiles canoniques[1] datant du IVe siècle ou du début du Ve siècle qui est la copie d'un original du IIe siècle.
Ce palimpseste est l'exemplaire le plus ancien des évangiles en syriaque : il est l'un des deux codex (l'autre étant celui de William Cureton) antérieurs à la Peshitta.
Cette découverte est considérée comme la plus importante depuis celle, en 1859, du manuscrit biblique grec connu sous le nom de Codex Sinaiticus.
Le Manuscrit Sinai Syr 30, copié par le moine Jean en 779 est un recueil de « Vies des saintes femmes » qui se présente comme suit :
Les § 2, 4-12 et 17-18 ont été publiés en traduction anglaise dans Select Narratives of Holy Women: From the Syro-Antiochene or Sinai Palimpsest.
Ce recueil a été réalisé par le moine Jean en réemployant des parchemins plus anciens, dont la lecture était rendue difficile par l'usure. Ces parchemins sont :
Les folios 1 à 140, ainsi que 143 et 148 du manuscrit sous-jacent contiennent les quatre évangiles dans une traduction syriaque antérieure à la Peshitta.
Le texte comporte de nombreuses spécificités, dont les plus remarquables sont l'absence de certains passage comme la finale longue de Marc (le texte se termine en Marc 16.8); la consolation de l'ange et la sueur de sang à Gethsemani dans Luc (Luc 22.43-44), la réconciliation de Pilate avec Hérode (Luc 23.10-12) ou la péricope de la femme adultère (Jean 7.53 à 8.11).
Agnes Smith-Lewis en a publié le texte syriaque, avec les variantes tirées de la version curetonienne et d'autres manuscrits[2] ainsi qu'une traduction anglaise[3]. Le texte néotestamentaire a été authentifié dès 1893 par plusieurs spécialistes, dont Francis Crawford Burkitt. Adalbert Merx a, à son tour, expertisé le codex[4].