La boutique est fondée par Colette Roussaux et sa fille Sarah Andelman[6],[7]. Cette dernière, diplômée de l'École du Louvre, y exerce les fonctions de directrice artistique[2]. Les locaux se veulent un point de rencontre entre la mode, le parfum, le design[8], la musique[9],[n 2], l'édition, la photo[10], la presse[11], la beauté et les hautes technologies. Le slogan de colette est « StyleDesignArtFood »[4],[5].
La boutique s'étend sur 700 m2 répartis sur trois niveaux[12],[13] et a été conçue par l'architecte français Arnaud de Montigny[14]. Elle a été entièrement rénovée en 2013[15],[16]. Au sous-sol, un bar à eaux[17] est installé, proposant des eaux plates ou pétillantes, et jusqu'à quatre-vingt-cinq marques rares venant du monde entier[18]. L'aménagement intérieur du point de vente change toutes les semaines[13], ainsi que les vitrines[2] qui sont pensées comme les couvertures d'un magazine[4],[5]. Des expositions[12] sont également mises en place, avec des produits en édition limitée ou série exclusive[2]. La boutique dispose aussi d'un site de vente en ligne[19].
Une centaine de personnes y est employée en 2012[2] dont environ la moitié sur la surface de vente[20]. Certains des vendeurs sont reconnus et leurs comptes Instagram sont suivis par des milliers d'abonnés[5]. En moyenne, un millier de visiteurs vient chez colette chaque jour et quatre fois plus durant les semaines de défilés[5].
Au sous-sol, Colette avait installé un restaurant couru du tout Paris de la mode, le water-bar, dirigé par Marc Giami, qui a recréé un restaurant à quelques mètres, le Mar'co[21].
La boutique ouvre ses portes le [22] sur l'emplacement d'une ancienne pharmacie[5]. Le concept d'origine est de proposer des produits jamais vus en France. Au départ, les critiques sont nombreuses : « tour de Babel de la conso », « salon de curiosité », « royaume des apparences », « baromètre de la branchitude »[5] et d'autres encore[23], avant que le lieu ne devienne rapidement une référence en matière de mode et de design[11].
En , la boutique fête ses 20 ans au musée des Arts décoratifs et accueille une installation artistique ludique et interactive, intitulée The BEACH. Imaginée par Snarkitecture, un studio d’artistes basé à New York, elle comprend une gigantesque piscine remplie de 750 000 balles transparentes en plastique recyclable symbolisant l'océan[25]. Le vernissage donne lieu à une fête d'envergure au sein du musée, rassemblant la scène artistique internationale et des designers et artisans émergents. Sous le signe de la régression avec un bar Coca-Cola et un buffet réalisé par la cheffe franco-américaine Alix Lacloche, la soirée est également choisie pour révéler l'édition limitée de la BMW i3 x Colette, une voiture 100 % électrique composée de 95 % de matériaux recyclés[26].
Le , la direction annonce la fermeture officielle de colette pour la fin de l'année. Le communiqué indique : « Toutes les bonnes choses ont une fin. Après vingt années exceptionnelles, colette devrait définitivement fermer ses portes le 20 décembre prochain. Colette Roussaux arrive à l'âge où il est temps de prendre son temps ; or, colette ne peut exister sans Colette[27],[28]. » Ce n'est donc pas pour raison économique que colette ferme[29]. Colette Roussaux ne souhaite d'ailleurs pas revendre son affaire[29], même si des négociations ont lieu avec Saint Laurent afin de reprendre la boutique et ses salariés[30],[31]. Une enseigne « Saint Laurent - Rive Droite » s'y installe finalement[32]
Après l’annonce de la fermeture de colette en 2017, Hugues et Eliane Lawson-Body décident d’y poser leurs caméras afin de filmer les derniers mois de cette institution parisienne[33],[34],[35]. Le documentaire colette mon amour, qui retrace l’histoire de la boutique et de ses deux fondatrices, est diffusé à travers le monde en 2020 : New York, Londres, Tokyo et Paris.
Les produits commercialisés par colette sont très variés, de la paire de tongs aux lunettes de soleil, de la papeterie aux gadgets les plus divers, voire une voiture[36]. Les prix vont de quelques euros à 100 000 euros[5]. La recherche de nouveautés reste permanente, au minimum une dizaine par semaine[11]. Les marques conçoivent d'ailleurs des produits inédits, vendus exclusivement chez colette[11], comme l'adaptation de produits existants à la couleur bleue de la boutique[4]. Durant les vingt ans de son existence, colette a mis en vente un total de 400 000 produits issus de 8 600 marques[4].
Des baskets, avec des marques comme Adidas[5], Converse ou Nike[4] dans un espace qui leur est consacré au rez-de-chaussée[18].
Des gadget high-tech, comme des casques audio, des montres Casio de la dernière génération ou le combiné rétro Moshi Moshi pour smartphone[18].
Des produits Apple, souvent commercialisés en avant-première[4], comme l'Apple Watch[5].
Des smartphones OnePlus, proposés lors de plusieurs ventes exclusives, notamment le OnePlus 3T colette Edition pour les 20 ans de la boutique[38].
Des produits de soins Kiehl's, importés de New York pour la première fois à Paris par colette[18], ainsi que tout une gamme de cosmétiques vendus au premier étage et « qu'on ne trouve nulle part ailleurs »[5].
↑Le site officiel utilise des minuscules[1]. Dans un entretien avec Sarah Andelman, la cofondatrice de la boutique, Vogue Paris sous-titre : « Cette marque sans majuscule […] » ; dans ce même article, à la question « Mais au fait pourquoi pas de majuscule ? » Sarah répond que c'est « pour distinguer le magasin du prénom de ma mère », Colette Roussaux[2]. D'autres articles de presse utilisent également la minuscule[3] sans que ce soit systématique. Paris Match précise en introduction d'un article : « Elle ne met toujours pas de majuscule à son prénom et vient pourtant de fêter ses 20 ans. colette enseigne parisienne pionnière […][4]. »L'Obs écrit « […] chez colette, sans majuscule, au 213, rue Saint-Honoré »[5].
↑Depuis son ouverture, la boutique a commercialisé plus d'une trentaine de compilations à son nom[5].
↑« Conditions générales de vente », sur colette.fr (consulté le ) : « […] dans les rapports avec colette, les présentes […] ».
↑ abcde et fThierry Dussart (photogr. Claudia Knoepfel), « Sarah, la fée du Faubourg », Vogue Paris, no 929, , p. 96 à 97.
↑« Le choix de colette », sur lesechos.fr, Groupe Les Échos, (consulté le ) : « Cette semaine, colette notre légende nationale du « retail » […] En exclusivité chez colette. », p. 4.
↑ abcdefg et hEmmanuelle Bosc, « Colette, 20 ans de succès », Paris Match, no 3545, du 27 avril au 3 mai 2017, p. 102 (ISSN0397-1635)
↑ abcdefghijklm et nCéline Cabourg, « Colette, les pionniers du cool », L'Obs, no 2733, , p. 70 à 73 (ISSN0029-4713)
↑ a et bSophie Péters, « Colette, le magasin qui est devenu une griffe », sur lesechos.fr, Groupe Les Échos, (consulté le ) : « Le célèbre adage selon lequel tout ce qui est rare est cher trouve ici son expression au travers d'objets en série limitée ou que l'on ne trouve pas ailleurs. L'endroit est devenu en sept ans une griffe de luxe. », p. 16.
↑(it) Maddalena Fossati, entrée « Colette », dans (it) Guido Vergani (dir.), Dizionario della moda, Milan, Baldini Castoldi Dalai Editore, , 922 p. (ISBN88-8089-585-0).
↑Marie Maudieu, « Pourquoi Colette ne prend pas une ride », Design, sur strategies.fr, Stratégies, (consulté le ) : « Chez Colette, il y a toujours un petit quelque chose à acheter, même du superflu dont toute l'astuce consiste à faire croire qu'il est indispensable. ».