Sur Q(n), l'application induite par δ est une distance. Le fait que les espaces soient de dimension finie est crucial pour que δ(X, Y) = 0 ⇒ X et Y isométriques[2].
L'espace métrique (Q(n), δ) est compact et connexe par arcs[3].
On a des estimations de la « distance » multiplicative d(X, Y) lorsque l'un des deux espaces est un ℓp(n)[4], c'est-à-dire ℝn muni de la norme p pour un certain p ∈ [1, ∞] (on le note ainsi parce que c'est l'espace Lp de la mesure de comptage sur un ensemble à n éléments) :
On démontre facilement que d(ℓ1(n), Y) ≤ n pour tout Y ∈ Q(n), grâce au lemme d'Auerbach. En effet, soit (e1, … , en) une base d'Auerbach normée de Y, c'est-à-dire que les ek sont unitaires et les ek de la base duale(e1, … , en) aussi. En définissant T : ℓ1(n) → Y par T((tk)k) = ∑ tkek, on a ║T║ = 1 et, puisque T−1(y) = (ek(y))k, ║T−1║ ≤ n.
E. Gluskin a démontré par une méthode probabiliste[8] que le « diamètre » (multiplicatif) de Q(n) – majoré par n d'après ce qui précède – est minoré par cn, pour une certaine constante universelle c > 0. Gluskin introduit pour cela une famille de polytopes symétriques aléatoires P(ω) de ℝn et les espaces normés dont P(ω) est la boule unité (l'espace vectoriel est ℝn et la norme est la jauge de P(ω)), puis montre que l'estimation annoncée est vraie avec une grande probabilité pour deux espaces normés indépendants dans cette famille.
↑(en) Stanislaw J. Szarek, « On the Existence and Uniqueness of Complex Structure and Spaces With "Few" Operators », Trans. Amer. Math. Soc., vol. 293, no 1, , p. 339-353 (lire en ligne)
↑En dimension infinie, un contre-exemple dû à Aleksander Pełczyński et Czesław Bessaga est présenté dans (en) Jan Rozendaal, A space of spaces : Bachelor thesis, Univ. Leiden, (lire en ligne), p. 5.
↑(en) V. E. Gurarii, M. I. Kadec et V. E. Macaev, « On the distance between isomorphic spaces of finite dimension », Math. Sb., vol. 70, , p. 481-489
↑(en) A. A. Giannopoulos, « A note on the Banach-Mazur distance to the cube », dans Geometric Aspects of Functional Analysis, coll. « Operator Theory: Advances and Applications » (no 77), , ps (lire en ligne), p. 67-73
↑(en) Efim D. Gluskin, « Diameter of the Minkowski compactum is roughly equal to n », Functional Anal. Appl., vol. 15, no 1, , p. 57-58 (traduit du russe, Funktsional. Anal. i Prilozhen, vol. 15, n° 1, 1981, p. 72-73)
↑(en) S. Antonyan, « An Open Letter to the Mathematical Community Concerning the Result on Banach-Mazur Compactum », Topological Commentari, vol. 2, no 3, (lire en ligne)
↑(en) Sergey A. Antonyan, « The topology of the Banach-Mazur compactum », Fundam. Math., vol. 166, , p. 209-232 (lire en ligne)
↑(en) Sergei M. Ageev, Semeon A. Bogatyi et Dušan Repovš, « The Banach-Mazur compactum is the Alexandroff compactification of a Hilbert cube manifold », Topology Atlas Preprint, no 521, (arXivmath/0209361)
(en) Nicole Tomczak-Jaegermann, Banach-Mazur Distances and Finite-Dimensional Operator Ideals, Longman Scientific & Technical et John Wiley & Sons, coll. « Pitman Monographs and Surveys in Pure and Applied Mathematics » (no 38), , 395 p. (ISBN978-0-582-01374-2)