Date | 1904 - 1984 |
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Lieu | Canal Beagle |
Issue |
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Argentine | Chili |
Le conflit du Beagle est une dispute territoriale entre l'Argentine et le Chili à propos des îles Lennox, Nueva et Picton, qui faillit provoquer une guerre entre les deux pays en 1978.
Ces îles se trouvent à une position stratégique au débouché oriental du canal Beagle au sud de la Terre de Feu, offrant un espace maritime et de possibles revendications sur la péninsule Antarctique dont elles sont les territoires sud-américains les plus proches.
Le , Salvador Allende et le général Alejandro Lanusse, présidents respectifs du Chili et de l'Argentine, conviennent de soumettre l'issue du différend territorial à la décision d'une Cour d'arbitrage organisée sous les auspices de la couronne britannique[1]. La Cour est composée de cinq juges : Hardy C. Dillard (en) (États-Unis), Gerald Fitzmaurice (Royaume-Uni), André Gros (France), Charles D. Onyeama (en) (Nigeria), et Sture Petrén (de) (Suède).
Le , la sentence rendue par la reine d'Angleterre[2] décide que les îles et les territoires adjacents appartiennent au Chili.
Mais la junte argentine dénonce le l'arbitrage international et fixe aux 21 et l'opération Soberanía (littéralement « opération Souveraineté »), qui prévoit d'envahir les îles et le territoire chilien. Les Argentins planifient l'invasion tandis que les Chiliens déploient leur armée le long des frontières, qui sont minées, et dynamitent des passages à travers les montagnes. Le , le Chili place sa flotte dans les îles disputées.
In extremis, le jour de début de l'opération, le pape Jean-Paul II annonce qu'il envoie le cardinal Antonio Samorè dans les deux capitales[3],[4]. Le cardinal Sebastiano Baggio, alors préfet de la Congrégation pour les évêques, est envoyé en tant que médiateur par le Chili[5]. Par ailleurs, une sévère tempête gêne les manœuvres argentines. Six heures avant le débarquement l'opération est annulée. On ignore encore aujourd'hui si les forces terrestres argentines ont pénétré le territoire chilien avant l'annulation des opérations.
Malgré la médiation du Vatican par l'envoyé du pape Jean-Paul II[6], le cardinal Antonio Samorè [7], les tensions ont continué jusqu'à la défaite argentine lors de la guerre des Malouines (1982), le Chili de Pinochet étant alors le seul État sud-américain à soutenir les Britanniques. L'aventure argentine conduit à la défaite de la junte militaire et à l'avènement d'un gouvernement démocratique en . Le , l'Argentine et le Chili signèrent le Tratado de Paz y Amistad (« traité de paix et d'amitié ») au Vatican, qui attribua les îles au Chili mais une grande partie des droits maritimes à l'Argentine. Le traité incluait aussi une délimitation du détroit de Magellan.
Le président argentin Raúl Alfonsín organisa un référendum, approuvé par 82 % des électeurs[8]. Le traité fut ratifié par l'Argentine le et par le Chili le .
Par la suite, toutes les autres disputes territoriales entre les deux pays trouvèrent une solution négociée.
En hommage à la médiation d'Antonio Samorè, une des principales voies traversant les Andes pour relier le Chili et l'Argentine fut renommée la Paso Cardenal Antonio Samorè.