l'action du Frobenius correspond à l'action du groupe Γ ;
la jacobienne d'une courbe correspond à un module X sur Γ défini en termes de groupes de classes d'idéaux ;
la fonction zêta d'une courbe sur un corps fini correspond à une fonction L p-adique ;
le théorème de Weil reliant les valeurs propres du Frobenius aux zéros de la fonction zêta de la courbe correspond à la conjecture principale d'Iwasawa reliant l'action de l'algèbre d'Iwasawa(en) sur X aux zéros de la fonction zêta p-adique.
La conjecture principale de la théorie d'Iwasawa a été formulée comme l'affirmation selon laquelle deux méthodes de construction des fonctions L p-adiques (par théorie des modules, par interpolation) doivent coïncider, dans la mesure où tout est bien défini. Cela a été prouvé par (Mazur et Wiles 1984) pour Q, puis pour tous les corps de nombres totalement réels par (Wiles 1990). Les démonstrations ont été calquées sur la preuve par Ken Ribet de la réciproque du théorème de Herbrand (donnant ainsi le théorème de Herbrand-Ribet).
En 2014, Christopher Skinner et Eric Urban ont démontré plusieurs cas des conjectures principales pour une large classe de formes modulaires[3]. Comme conséquence, pour , ils prouvent que l'annulation en s = 1 de la fonction L de Hasse-WeilL(E, s) d'une courbe elliptique modulaire(en)E sur le corps des rationnels implique que le groupe de Selmer p-adique de E est infini. Combiné avec les théorèmes de Gross-Zagier et de Kolyvagin, cela donne une démonstration conditionnelle (subordonnée à la conjecture de Tate-Chafarevitch(en)) de la conjecture selon laquelle E a une infinité de points rationnels si et seulement si L(E, 1) = 0, ce qui est une forme faible de la conjecture de Birch et Swinnerton-Dyer. Ces résultats ont été utilisés par Manjul Bhargava, Skinner et Wei Zhang pour démontrer qu'une proportion strictement positive de courbes elliptiques satisfont à la conjecture de Birch et Swinnerton-Dyer[4],[5].
Hn est le groupe de Galois Gal(Ln/Fn), isomorphe au sous-groupe des éléments du groupe des classes d'idéaux de Fn dont l'ordre est une puissance de p ;
H∞ est la limite inverse des groupes de Galois Hn ;
La conjecture principale de la théorie d'Iwasawa prouvée par Mazur et Wiles affirme que si i est un entier impair non congru à 1 mod p–1, alors les idéaux de engendrés par hp(ωi, T) et Gp(ω1–i, T) sont égaux.
Kenkichi Iwasawa, « Analogies between number fields and function fields », dans Some Recent Advances in the Basic Sciences, Vol. 2 (Proc. Annual Sci. Conf., Belfer Grad. School Sci., Yeshiva Univ., New York, 1965-1966), Belfer Graduate School of Science, Yeshiva Univ., New York, 1969a, 203-208 p. (MR0255510)