Coriosolites | |
Carte des Peuples gaulois de l'actuelle Bretagne : | |
Ethnie | Celtes |
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Langue(s) | Gaulois |
Religion | Celtique |
Villes principales | Corseul |
Région d'origine | Armorique |
Région actuelle | Bretagne (France) |
Frontière | Namnètes, Osismes, Riedones, Vénètes |
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Les Coriosolites sont un peuple gaulois du groupement des peuples armoricains.
Les Coriosolites faisaient partie de la Confédération armoricaine.
Le nom est connu sous différentes formes latinisées : Coriosolitæ (variantes Curiosolitæ, Coriosoliti)[1], Coriosolites[2], Coriosultes (variantes Coricoriosuelites, Cariosuelites, Coriosuelites)[3]. Ce nom est également attesté au singulier sur une inscription gallo-romaine : Coriosolis « Coriosolite »[4]. On peut y reconnaître l'élément celtique corios « armée, troupe »[5],[6],[7]. Cet élément[8] est fréquent dans les ethnonymes gaulois (cf. les Uocorii « les deux armées » ; les Tricorii « les trois armées », d'où le Trégor et Tréguier ; les Petrucorii « les quatre armées », d'où le Périgord et Périgueux, etc.)[7] et les anthroponymes, ainsi que quelques toponymes tels que Coriallo / *Coriovallum (appellation primitive de Cherbourg) et Coriovallum, nom celtique primitif (IIIe siècle)[9] de la ville de Heerlen, aux Pays-Bas.
Le second élément, -solit-, -suelit- ou -sult-, est de sens inconnu.
Les Coriosolites résidaient sur les actuels départements des Côtes-d'Armor, de l'Ille-et-Vilaine et du Morbihan. Leur territoire a probablement été remanié durant la période romaine, avec l'annexion de la frange Nord-Ouest de la cité des Riedones, et la perte des confins méridionaux au profit de la cité des Vénètes[10]. Ils donnèrent leur nom à la ville de Corseul qui fut leur capitale (appellation gallo-romaine Fanum Martis), tout comme Aleth (Aletum, aujourd'hui Saint-Servan).
De nombreuses fouilles archéologiques, effectuées depuis 30 ans sur plusieurs sites, tels que celui du complexe curiosolite, ont permis de mieux cerner la réalité de ce peuple armoricain.
La cité d'Aleth, promontoire rocheux situé sur la rive droite de la Rance (Reginca) (aujourd'hui intégré à la commune de Saint-Malo), atteste d'une occupation humaine intense datant de La Tène finale. D'autres sites d'occupation sont bien attestés, notamment sous forme d'éperon barré comme à Erquy, Saint-Coulomb, Pleurtuit, etc. Sur l'île Agot et Les Ebihens, fouillés en 1984 par le professeur Loïc Langouët, d'importants vestiges gaulois ont été découverts.
En , à l'occasion d'un diagnostic archéologique préalable à la construction de la rocade de contournement de Saint-Brieuc, un important site gallo-romain a été découvert à Trégueux[11]. Le site a été fouillé par la société Oxford Archeology de à , sur une distance de plus d'un kilomètre[12]. D'après les chercheurs, les vestiges découverts prouvent l'existence d'un village comptant près de 1 000 habitants, établi au cours de l'Âge du fer[13].
Le monnayage coriosolite est bien connu grâce à la découverte de plus d'une vingtaine de trésors trouvés aux alentours de Corseul dont celui de Trébry, découvert en 1973 qui comportait 1742 statères. Leur modèle est lié aux monnaies du golfe du Morbihan, elles-mêmes dérivées des monnaies macédoniennes (tête d'Apollon couronnée de lauriers à l'avers, bige conduit par un aurige au revers).
Les monnaies coriosolites ont un style plus abstrait, qui se rapproche d'un modèle celte : un profil humain à chevelure bouclée abondante, tourné vers la droite, et au revers une silhouette équine à tête d'homme, surmontée d'une hampe, avec une lyre ou un sanglier apparaissant parfois entre ses jambes[14]. D'importants trésors monétaires attribués aux Coriosolites ont été découverts en Normandie ainsi qu'à Jersey, comme le Trésor de Grouville.
Les Coriosolites semblent avoir été un maillon important du commerce trans-Manche. Le port d'Aleth se situait en effet en terminus d'un axe commercial transitant par les îles Anglo-Normandes, et dont l'autre station terminale était Hengistbury Head en Angleterre, principal emporion des Durotriges[15].
Un grand nombre de noms de sites pré-romains a été transmis par des manuscrits antiques[10] : Alet (Aleth), Canalch (île où est située l'actuel Saint-Malo intra-muros), peut-être Segisama-Briga (l'île de Cézembre), et Reginca (la rivière Rance).