La courbure de champ de Petzval ou CCP, nommée d'après Joseph Petzval, est un type d'aberration optique.
Lorsqu’un système optique présente de la courbure de champ, l’image d’un plan se focalise sur une portion de sphère. La majorité des capteurs étant plans, l’aberration induit une défocalisation partielle qui se traduit par une zone floue dans l’image.
La courbure de champ est une aberration à symétrie de révolution autour de l’axe optique. Elle augmente de manière quadratique avec le champ.
La courbure de champ correspond à un défaut de mise au point qui varie avec le carré de la distance à l'axe optique[1]. L’image d’un plan n’est donc plus un plan, mais une portion de sphère.
La plupart des détecteurs (écrans, films, CCD...) étant plans, seule l’intersection entre la sphère image et le plan du détecteur sera nette. En pratique, les images produites sont floues dans les coins et le centre net, ou l’inverse, en fonction de la mise au point choisie.
Dans le formalisme de Seidel, la courbure de champ s'exprime de la manière suivante :
Avec Δ l'écart normal et y la distance entre le point image et l’axe optique.
On retrouve bien dans cette expression l'évolution quadratique du défocus avec .
Dans le formalisme de Zernike, la courbure de champ et le défocus s'expriment dans le même polynôme .
La courbure de champ de Petzval d'un système optique est égale à la somme de Petzval,
où est le rayon de la ième surface et les n sont les indices de réfraction de la première et de la seconde face de la surface[2].
Dans le cas où le système optique présente de l'astigmatisme, la courbure de Petzval est donnée par la moyenne des courbures de champ de la composante sagittale et de la composante tangentielle[3].
La plupart des objectifs photographiques actuels sont conçus pour minimiser la courbure de champ, et ont donc une distance focale qui s'accroît en fonction de l'angle du rayon optique. Cependant, certains appareils photo argentiques avaient leur presse-film courbé pour compenser le phénomène, en particulier quand l'objectif était fixe et connu. Cela permettait de minimiser les défauts des optiques rudimentaires (ménisque) d'appareils bon marché. Ceci incluait également les plans-films, qui pouvaient également être légèrement courbés.
Les capteurs numériques ne peuvent généralement pas être pliés, bien que les grands réseaux de capteurs (de toute façon nécessaires du fait de la taille limitée des puces) puissent être mis en forme pour simuler une surface courbe (surface focale). Pourtant l'intérêt d'un capteur courbe a poussé Sony à produire un CMOS incurvé en 2014[4].
Afin de compenser l'effet de la courbure de champ, il est envisageable de :
Pour compenser de manière optique la courbure de champ, il est possible d'ajouter à la surface du détecteur un système optique simple (lentille, doublet ou triplet) appelé aplanisseur de champ qui modifie le moins possible l'image formée mais redresse le front d'onde.