Dans le sud du département de la Dordogne, en Bergeracois, la commune rurale[1] de Couze-et-Saint-Front est entièrement située en rive gauche de la Dordogne.
Le bourg de Couze-et-Saint-Front, à l'intersection des routes départementales (RD) 37 et 660, se situe, en distances orthodromiques, trois kilomètres à l'ouest de Lalinde et dix-huit kilomètres à l'est de Bergerac.
Le territoire communal est également desservi au nord-est par la RD 29 et au nord-ouest par la RD 37E1.
Entre Lalinde et Lanquais, le sentier de grande randonnéeGR 6 traverse le territoire communal sur environ cinq kilomètres, du nord-est à l'ouest, passant devant les trois églises de la commune. Au nord-est, le GR 6E qui débutait précédemment en rive gauche de la Dordogne, au pont de Lalinde[2] en direction de Saint-Avit-Sénieur, démarre désormais 500 mètres plus loin, après l'église (ou chapelle) Saint-Front[3].
Couze-et-Saint-Front est limitrophe de six autres communes dont Baneuil au nord-ouest sur moins de 400 mètres. Au sud-est, le territoire de Bourniquel est distant de moins de 500 mètres.
Les limites communales de Couze-et-Saint-Front et celles de ses communes adjacentes.
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. Couze-et-Saint-Front est située dans le troisième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de calcaires hétérogènes du Crétacé[4].
Les couches affleurantes sur le territoire communal sont constituées de formations superficielles du Quaternaire et de roches sédimentaires datant pour certaines du Cénozoïque, et pour d'autres du Mésozoïque. La formation la plus ancienne, notée c5c, date du Campanien 3, une alternance de marnes à glauconie et de calcaires crayo-marneux jaunâtres. La formation la plus récente, notée CFvs, fait partie des formations superficielles de type colluvions carbonatées de vallons secs : sable limoneux à débris calcaires et argile sableuse à débris. Le descriptif de ces couches est détaillé dans les feuilles « no 806 - Bergerac » et « no 807 - Le Bugue » de la carte géologique au 1/50 000 de la France métropolitaine[5],[6] et leurs notices associées[7],[8].
Campanien 3 : alternance de marnes à glauconie et calcaires crayo-marneux jaunâtres (formations de Biron et de Coursac), présence localement de niveaux de calcaires gréseux fins ocre à Larrazetia et tempestites (formation de Journiac)
Le département de la Dordogne se présente comme un vaste plateau incliné du nord-est (491 m, à la forêt de Vieillecour dans le Nontronnais, à Saint-Pierre-de-Frugie) au sud-ouest (2 m à Lamothe-Montravel). L'altitude du territoire communal varie quant à elle entre 25 m[9] au nord-ouest, là où la Dordogne quitte la commune pour servir de limite entre celles de Varennes et Baneuil, et 143 m[9] au sud, au lieu-dit Pécoral[10].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 8,19 km2[9],[14],[Note 2]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 8,25 km2[6].
La Couze, d'une longueur totale de 30,09 km, prend sa source dans la commune de Pays de Belvès (territoire de l'ancienne commune de Fongalop[21]) et se jette dans la Dordogne en rive gauche au nord du bourg de Couze-et-Saint-Front, face à Lalinde[22],[23]. Elle arrose l'ouest de la commune sur près de deux kilomètres, se séparant en deux bras à plusieurs reprises en formant des îles, et traversant le bourg.
La vallée de la Dordogne vue depuis la commune de Couze-et-Saint-Front, face à Lalinde.
Le pont de Lalinde sur la Dordogne. Au fond, la commune de Couze-et-Saint-Front.
La Couze dans le bourg de Couze-et-Saint-Front.
Réseaux hydrographique et routier de Couze-et-Saint-Front.
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Dordogne Atlantique ». Ce document de planification, dont le territoire correspond au sous‐bassin le plus aval du bassin versant de la Dordogne (aval de la confluence Dordogne - Vézère)., d'une superficie de 2 700 km2 est en cours d'élaboration. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin de la Dordogne (EPIDOR)[24]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [25].
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique aquitain[26].
En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 °C), des vents faibles, des brouillards fréquents en automne et en hiver et des orages fréquents en été (15 à 20 jours)[27].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 878 mm, avec 12,3 jours de précipitations en janvier et 6,9 jours en juillet[28]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Bergerac à 18 km à vol d'oiseau[29], est de 13,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 792,9 mm[30],[31]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[32].
La Dordogne est un site du réseau Natura 2000 limité aux départements de la Dordogne et de la Gironde, et qui concerne les 103 communes riveraines de la Dordogne[Note 3], dont Couze-et-Saint-Front[33],[34]. Seize espèces animales et une espèce végétale inscrites à l'annexe II de la directive 92/43/CEE de l'Union européenne y ont été répertoriées[35].
Couze-et-Saint-Front fait partie des 102 communes concernées par la zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type II « La Dordogne »[38],[39], dans laquelle ont été répertoriées huit espèces animales déterminantes et cinquante-sept espèces végétales déterminantes, ainsi que quarante-trois autres espèces animales et trente-neuf autres espèces végétales[40].
Au , Couze-et-Saint-Front est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[41].
Elle appartient à l'unité urbaine de Lalinde, une agglomération intra-départementale dont elle est une commune de la banlieue[42],[43]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bergerac, dont elle est une commune de la couronne[Note 5],[43]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[44],[45].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (51,2 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (52,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (51,2 %), zones agricoles hétérogènes (16,2 %), prairies (15,6 %), zones urbanisées (7,8 %), eaux continentales[Note 6] (5,6 %), terres arables (3,7 %)[46]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Dordogne et la Couze. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1993, 1996 et 1999[49],[47]. Le risque inondation est pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais du plan de prévention des risques inondation (PPRI) de la « vallée de la Dordogne, de Creysse à Le Buisson », couvrant 20 communes et approuvé le , pour les crues de la Dordogne[50],[51].
Couze-et-Saint-Front est exposée au risque de feu de forêt. L’arrêté préfectoral du fixe les conditions de pratique des incinérations et de brûlage dans un objectif de réduire le risque de départs d’incendie. À ce titre, des périodes sont déterminées : interdiction totale du 15 février au 15 mai et du 15 juin au 15 octobre, utilisation réglementée du 16 mai au 14 juin et du 16 octobre au 14 février[52]. En septembre 2020, un plan inter-départemental de protection des forêts contre les incendies (PidPFCI) a été adopté pour la période 2019-2029[53],[54].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines) et des tassements différentiels[55]. Afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, un inventaire national permet de localiser les éventuelles cavités souterraines sur la commune[56]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[57]. 57,9 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (58,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national métropolitain)[Carte 4]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 7],[58].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2011 et par des mouvements de terrain en 1999 et 2001[47].
La commune est en outre située en aval du barrage de Bort-les-Orgues, un ouvrage de classe A[Note 8] situé dans le département de la Corrèze et faisant l'objet d'un PPI depuis 2009. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture de cet ouvrage[61].
En 1829, les communes de Couze et de Saint-Front fusionnent sous le nom de Couze-et-Saint-Front[63].
En , en limite des communes de Couze et de Monsac[Information douteuse], un enfant de cinq à six ans s'amusait sur la route, devant la maison paternelle, quand un loup énorme, sortant d'un bois voisin, se précipita sur lui. Du premier coup de mâchoire, les vêtements seuls furent atteints, et comme le pauvre petit poussait des cris aigus, on accourut de ce côté. Mais le fauve emportait sa proie et disparaissait dans les fourrés. Par bonheur, les vêtements de l'enfant, des loques plus ou moins solidement rapiécées, se déchirèrent, et la mère qui s'était lancée à la poursuite du loup, eut la joie de trouver le pauvre petit, évanoui mais sans blessure, à quelques mètres de la lisière du bois. Malheureusement, l'enfant, par suite de l'extrême frayeur qu'il a ressentie, est resté incapable de proférer une parole ; il ne parle plus que par signes[64].
La population de la commune étant comprise entre 500 et 1 499 habitants au recensement de 2017, quinze conseillers municipaux ont été élus en 2020[65],[66].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[79]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[80].
En 2021, la commune comptait 722 habitants[Note 11], en évolution de −0,55 % par rapport à 2015 (Dordogne : −0,41 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2015[82], parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans, les actifs représentent 274 personnes, soit 37,7 % de la population municipale. Le nombre de chômeurs (quarante-deux) a diminué par rapport à 2010 (quarante-six) et le taux de chômage de cette population active s'établit à 15,2 %.
Au , la commune compte soixante-sept établissements[83], dont trente-sept au niveau des commerces, transports ou services, quatorze dans la construction, neuf relatifs au secteur administratif, à l'enseignement, à la santé ou à l'action sociale, cinq dans l'industrie, et deux dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche[84].
Depuis 2001, la famille Faura[85] a redressé l'entreprise papetière Prat Dumas, alors au bord de la faillite. Aujourd'hui, 50 % de sa production de papiers filtres est destinée à l'exportation. Fondée en 1309 par le pape Clément V[86], Prat Dumas est la plus ancienne entreprise encore en activité en France. Elle est labellisée Entreprise du patrimoine vivant[86]. Le mardi 3 septembre 2024, Ramon Faura, dirigeant de l’entreprise, a reçu le prix spécial de La Truffe (anciennement Association des Périgourdins de Paris) lors de la 20e édition de cette distinction, en présence du président du Conseil départemental et du président de la Chambre de commerce et d’industrie[87].
Dans le village de Couze-et-Saint-Front, les anciennes papeteries de Couze-et-Saint-Front sont inscrites au titre des monuments historiques en 1989[89]. Elles regroupent un ensemble de bâtiments protégés :
Édifié en 1841 et d'une longueur de 115 mètres, le pont de Couze franchit la Dordogne en reliant Couze-et-Saint-Front à Port de Couze (commune de Lalinde)[101].
Le clocher-mur de l'église Saint-Front de Colubry.
L'église Saint-Pierre.
Tombeau de Templier dans un enfeu, à l'extérieur de l'église Saint-Pierre.
↑Une unité paysagère est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[15],[16]
↑Aux 104 communes listées, il convient de retirer celles de Cazoulès et Peyrillac-et-Millac qui, avec Orliaguet, ont fusionné pour former en 2022 la commune nouvelle de Pechs-de-l'Espérance à rajouter, soit 103 communes au total.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[60].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Carte du site « la Dordogne », INPN, consulté le . Afin de visualiser correctement la zone par rapport aux communes, cliquer en haut à droite sur la fenêtre « Fonds de carte », puis sur « Raster », et enfin sur la couche « Fonds Cartographique IGN ». La zone Natura 2000 étant matérialisée par un mince ruban de couleur bistre, la visualiser nécessite d'utiliser le zoom.
↑Carte du site FR7200664, INPN, consulté le . Afin de visualiser correctement la zone par rapport aux communes, cliquer en haut à droite sur la fenêtre « Fonds de carte », puis sur « Raster », et enfin sur la couche « Fonds Cartographique IGN ».
↑Carte de la ZNIEFF « la Dordogne », INPN, consulté le . Afin de visualiser correctement la zone par rapport aux communes, cliquer en haut à droite sur la fenêtre « Couches disponibles », barrer d'abord la couche « Orthophotos » avant de cliquer sur « Fonds de cartes », puis sur la couche « Fonds Cartographique IGN ».