Cramoisy est un village périurbain du bassin Creillois dans la vallée du Thérain dans l'Oise, situé à 5 km à l'ouest de Creil, 8 km au nord-ouest de Chantilly, 44 km au nord de Paris et 30 km au sud-est de Beauvais.
En 1828, Louis Graves indique que « le territoire de cette commode se compose d'une partie de la vallée du Thérain, presque toujours inondée, et d'une partie du plateau élevé et productif qui domine le village[1] ».
Le Thérain, d'une longueur de 94 km, prend sa source dans la commune de Gaillefontaine et se jette dans l'Oise à Saint-Leu-d'Esserent, après avoir traversé 43 communes[3]. Les caractéristiques hydrologiques du Thérain sont données par la station hydrologique située sur la commune de Mello. Le débit moyen mensuel est de 7,79 m3/s[Note 1]. Le débit moyen journalier maximum est de 35,6 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 35,9 m3/s, atteint le même jour[4].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Sensée ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 219 km2 de superficie, délimité par le bassin versant du Thérain. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit est, en 2024, en cours d'élaboration. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat intercommunal de la Vallée du Thérain (SIVT)[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 645 mm, avec 10 jours de précipitations en janvier et 8 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Creil à 6 km à vol d'oiseau[8], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 662,2 mm[9],[10]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
Au , Cramoisy est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12].
Elle appartient à l'unité urbaine de Creil[Note 3], une agglomération intra-départementale regroupant 23 communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 4],[13],[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 5],[I 1].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (59,8 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (59 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (59,8 %), forêts (31,8 %), zones urbanisées (8,4 %), eaux continentales[Note 6] (0,1 %)[14]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Cramoisy en 2018 en comparaison avec celle de l'Oise et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (1,3 %) inférieure à celle du département (2,5 %) mais supérieure à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 53 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (57 % en 2013), contre 61,4 % pour l'Oise et 57,5 pour la France entière[I 4].
La commune dispose d'une gare, desservie par des trains TER Hauts-de-France qui effectuent des missions entre les gares de Creil, et de Beauvais.
Elle est également desservie, en 2023, par les lignes S1, S2 ainsi que par les services de transport à la demande AXO+3 et AXO+4 du réseau AXO et par les lignes 646, 647, 648 et 6345 du réseau interurbain de l'Oise[15].
La commune a été reconnue en situation de catastrophe naturelle pour les mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols du au [16].
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
La localité a été désignée sous le nom de Cramoisi, (Cramisiacum)[1].
Le nom de la commune dérive du prénom gallo-romainCramisius auquel est ajouté le suffixe « acum », qui signifie « la terre de », soit littéralement « le domaine de Cramisius »[17].
Louis Graves indiquait « Cramoisy était, compris dans la baronnie de Mello : c'était un lieu muré ; on y voyait encore vers 1750 deux portes à l'est nommées porte barbe et porte robinet, et à l'ouest deux autres portes sous les. noms de Martelet et de porte du moulin. Il y avait aussi un château fort où Pierre dit Hutin, seigneur d'Aumont, tenait un capitaine en son nom, vers l'an 1397, pendant les, guerres des anglais. Les bàtimens d'un fief nommé.le château sarrazin qui n'était pas fortifié, ont été démolis et remplacés par une maison bourgeoise[1] ».
En 1828, on compte dans la commune (qui comprenait alors Maysel) un atelier de coutellerie, trois moulins et plusieurs carrières[1].
Cramoisy est desservie par le chemin de fer vers 1882 avec la création de la gare de Cramoisy sur la ligne de Creil à Beauvais, facilitant le déplacement des persdonnes et le transport des marchandises, et notamment de l'usine de la Société parisienne des Anciens établissements Parvillée Frères et Cie.
Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République du 7 août 2015, qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants, cette petite intercommunalité a fusionné avec sa voisine pour former, le , la communauté d'agglomération Creil Sud Oise dont est désormais membre la commune.
Agriculteur Président de la société de chasse Administrateur de la coopérative agricole de Précy-sur-Oise Administrateur du Crédit agricole Chevalier du Mérite agricole
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[24].
En 2022, la commune comptait 804 habitants[Note 7], en évolution de +0,12 % par rapport à 2016 (Oise : +0,87 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 37,9 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 18,4 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 410 hommes pour 399 femmes, soit un taux de 50,68 % d'hommes, légèrement supérieur au taux départemental (48,89 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[26]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,7
90 ou +
0,3
4,1
75-89 ans
6,0
12,4
60-74 ans
13,3
18,7
45-59 ans
18,5
25,3
30-44 ans
24,8
18,5
15-29 ans
20,3
20,2
0-14 ans
16,8
Pyramide des âges du département de l'Oise en 2021 en pourcentage[27]
Église Saint-Martin, rue Henri-Heurteur et rue de l'Église (classée monument historique en 1906[28]) : Orientée irrégulièrement nord-ouest - sud-est, cette église bâtie à flanc de coteau et enserrée entre deux rues tient sa physionomie particulière de sa situation difficile et de la transformation gothique d'une église romane du tout début du XIIe siècle. Elle se composait d'une nef unique, d'un chœur plus étroit et d'un clocher au sud du chœur. Lors de l'agrandissement et la reconstruction de l'église vers 1250, le mur nord de la nef et le chœur ont été démolis, et une nef plus large a été construite à la place de l'ancienne. L'ancienne façade occidentale été en partie conservée, ce qui confère à la façade actuelle sa disposition asymétrique. Le portail n'est pas situé au centre, ni la fenêtre qui le surmonte, les deux par ailleurs en tiers-point. Seulement le contrefort plat à gauche du portail provient avec certitude de l'église romane. Le mur nord de la nef a été percé vers 1180 de deux arcades afin de la relier à une nouvelle chapelle de deux travées. Les intéressants chapiteaux engagés dans les piliers des arcades ont été conservés, mais la chapelle elle-même a été démolie, car encombrant la rue de l'Église. À droite de la chapelle, s'élève le clocher roman avec ses deux étages de deux baies plein cintre par face, chacune cantonnée de deux colonnettesen délit à chapiteaux. Les tailloirs des chapiteaux se poursuivent comme bandeaux tout autour du clocher. Entièrement dépourvu de contreforts, il est en outre décoré d'une frise en dents de scie et d'une moulurebiseautée horizontale. Au-dessus de la corniche de modillons, le clocher a été exhaussé, sans doute pour servir de tour de guet. Au nord du clocher, la première travée du chœur gothique est extraordinairement voûtée en berceau, la voûte étant en fait destinée à épauler le clocher. Un voûtement d'ogives avait été prévu dans un premier temps, comme en témoignent les colonnettes à chapiteaux restés sans emploi. La seconde travée est voûte d'ogives, et son chevet est ajouré par une vaste baie au remplage de trois lancettes trilobées surmontées par un grand trèfle. Le chœur possède un bas-côté au nord, mais une cloison le sépare de l'espace intérieur afin de permettre un usage comme sacristie[29],[30]
Ancienne usine dite Parvillée, rue du Pont et rue du Moulin (inscrite monument historique en 2002[31]) : Elle produisait des isolateurs en porcelaine et de ferruresgalvanisées destinées à les supporter. Lors de la création de l'usine en 1900, il s'agit en fait de la délocalisation d'un atelier parisien qui se trouve à l'étroit rue Gauthey. À Paris, la gamme de produits de la Société parisienne des Anciens établissements Parvillée Frères et Cie était encore limitée aux seuls isolateurs, mais comme la place ne manque pas à Cramoisy, la direction en profite pour élargir sa gamme afin que les clients puissent se fournir d'une seule main, ce qui est un avantage compétitif non négligeable. L'usine est donc porcelainerie et forge à la fois, et pour l'approvisionnement et l'écoulement de sa production, elle bénéficie de la ligne de chemin de fer Creil à Beauvais à proximité immédiate. Elle emploie en 1 926 360 personnesModèle:Refenc. Dès le début, une innovation dans la cuisson de la porcelaine est instaurée chez Parvillée, grâce à l'invention d'un four à seize compartiments au feu tournant, c'est-à-dire les compartiments sont utilisés l'un après l'autre : la chaleur de cuisson des fours précédents réduit l'effort d'énergie pour la chauffe du four actuellement utilisé, et sa propre chaleur préchauffe les fours suivants, d'où une importante économie d'énergie. D'abord orientée vers les lignes électriques, la société se consacre également à la télécommunication à partir des années 1920[32]. Les halles de l'usine construites en 1900 / 1901 sont dotées de charpentes métalliques rivetées, et leur intérêt patrimonial réside dans une application particulièrement aboutie de cette technique de construction. La verrière qui surplombe la cour intérieure du bâtiment central a été réalisée dans les ateliers Eiffel. Du côté de l'ancienne entrée principale rue du Moulin, les bâtiments en pierre de taille d'une ancienne filature ont été récupérés par Parvillée et sont également inscrits au titre des monuments historiques, tout comme les extensions postérieures à 1920[31]. L'ensemble de l'ancienne usine a été restauré en 2008 et converti en une centaine de logements[33].
Lieutenant Jerome Zierlein, du 9eUSAF, 474th fighter group, 428th fighter squadron, tombé en combat aérien le sur le territoire de Cramoisy. Son nom a été ajouté en 2014 sur le mémorial des victimes de guerre de la commune[34],[35]
D'argent à la fasce ondée d'azur, à l'épée basse d'or brochant sur le tout et accompagnée en pointe de deux merlettes de sable affrontées ; à la bordure crénelée de gueules[36].
Détails
La bordure crénelée représente l'ancien mur d'enceinte, le rouge évoquant le nom de la commune, les merlettes font référence au seigneur d'Aumont, l'épée représente Saint Martin dédicataire de l'église et la fasce ondée la rivière Thérain. Adopté le 26 janvier 2011
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 28/07/2024 à 02:06 TU à partir des 916 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/02/1948 au 01/06/2024.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l'agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Creil comprend deux villes-centres (Creil et Nogent-sur-Oise) et 21 communes de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ abc et dLouis Graves, Précis statistique sur le canton de Creil, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, (lire en ligne), p. 261-263, sur Google Books.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Benjamin Merieau, « Beauvais, Gouvieux, Montataire et Cramoisy obtiennent l'état de catastrophe naturelle pour la sécheresse de 2020 », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Cramoisy : une origine gallo-romaine », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑D.V., « Marcel Heurteur, maire honoraire », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑Antoine Guitteny, « Journal d'un maire de campagne de l'Oise : Le département compte 679 communes dont 602 villages. Récit d'une journée type d'un maire de campagne avec Jean-Michel Darsonville (SE), élu à Cramoisy depuis 20 ans. Il ne se représentera pas », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑Hervé Sénamaud, « Les parents d'élèves de Cramoisy occupent l'école pour sauver une classe : Soutenus par les élus et la population du village, les parents d'élèves s'opposent à une fermeture qui déséquilibrerait l'organisation de l'établissement », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑Dominique Vermand, Églises de l'Oise : Canton de Montataire, Vallées de l'Oise et du Thérain, Beauvais, Conseil général de l'Oise, avec le concours des communes du canton et l'O.T.S.I. de Saint-Leu-d'Esserent, ca. 1998, 24 p., p. 6-7.
↑B.D., « Cramoisy : découvrez la verrière Eiffel de l'ancienne usine reconvertie en logements : Ce samedi, l'office du tourisme de Creil organise une visite de ce site reconverti en appartements. Sa particularité, la cour intérieure est surplombée d'une verrière signée Eiffel », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Cérémonie souvenir le 31 août », Le Bonhomme picard, édition de Clermont, no 3297, , p. 15.