Crépin et Crépinien | |
Groupe sculpté : Arrestation de Crépin et Crépinien, église Saint-Pantaléon de Troyes. | |
Saints, martyrs | |
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Naissance | IIIe siècle Rome, Empire romain |
Décès | v. 286 Augusta Suessionum (Soissons), Gaule belgique |
Vénéré par | Église catholique romaine et Église orthodoxe orientale |
Fête | 25 octobre |
Saint patron | cordonniers, selliers, tanneurs ; Soissons, Osnabrück |
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Saint Crépin (S. Crispinus[1]) et son frère Saint Crépinien (S. Crispinianus[1]) (ou Crispin et Crispinien) sont deux frères cordonniers de Soissons, martyrs du IIIe siècle qui sont vénérés par les catholiques et les orthodoxes orientaux le 25 octobre. La tradition anglicane en a gardé le culte également. Les deux frères sont toujours mentionnés ensemble.
Leur vie est uniquement connue par la tradition[2],[3],[Note 1].
Crépin et Crépinien[4], venus de Rome, étaient chrétiens et cordonniers à Soissons. Ils fabriquaient des chaussures pour les pauvres, qu'ils ne faisaient pas payer, et pour les riches qui appréciaient leur production.
En 285 ou 286, voire 287, ils furent dénoncés et conduits devant l'empereur Maximien de passage dans le nord de la Gaule. L'empereur leur ordonna d'abjurer leur foi chrétienne, ce qu'ils refusèrent vivement. Maximien les fit alors torturer par Rictiovarus, un de ses plus cruels exécuteurs. Celui-ci leur fit enfoncer des roseaux pointus sous les ongles, mais les roseaux jaillirent des mains des saints et vinrent blesser les bourreaux. On les précipita ensuite dans une rivière, avec une meule attachée à leur cou mais ils flottèrent à la surface sans se noyer. Puis l'empereur les fit jeter dans une citerne remplie de plomb fondu, mais une goutte de plomb rejaillit dans l'œil de l'exécuteur qui fut éborgné, tandis que Crépin et Crépinien en sortaient indemnes. Finalement, après qu'ils eurent résisté à plusieurs autres supplices, Rictiovarus les fit jeter dans de l'huile bouillante d'où deux anges vinrent les sortir, tandis que lui-même s'y jetait de rage. Crépin et Crépinien furent finalement décapités le lendemain.
Leurs corps furent ensuite cachés par des fidèles qui, à la fin des persécutions, les déposèrent dans deux sépulcres voisins, où fut construite une basilique qui leur a été dédiée à Soissons, dont saint Grégoire de Tours parle à plusieurs reprises, notamment en 580 (Historia Francorum, livre V, chapitre 35). Par la suite, cette basilique s'est transformé en sanctuaire plus important.
Vers 570, le roi Sigebert Ier transféra certaines de leurs reliques de Soissons à Lisdorf près de Sarrelouis, où elles furent murées dans la table d'autel de l'église paroissiale qui porte leur nom. D'autres reliques furent transférées à la cathédrale d'Osnabrück au IXe siècle où des reliquaires des deux saints sont toujours conservés.
Leur culte s'est étendu jusqu'en Catalogne, à Sienne et au pays de Liège. On retrouve leurs noms dans le martyrologe de Bède le Vénérable (†735) et dans les litanies de Münstereifel au diocèse de Cologne[5]
Si les événements de leur vie ne peuvent être obtenus qu'à partir de textes hagiographiques enrichis de nombreux éléments fabuleux, l'antiquité et la diffusion du culte des deux martyrs semblent prouver leur historicité. Ils sont célébrés le 25 octobre.
La Bataille d'Azincourt gagnée par Henri V d'Angleterre ayant eu lieu un '25 octobre' le roi d'Angleterre ordonna l'introduction du culte des deux martyrs en Angleterre. Shakespeare y fait allusion dans sa pièce de théâtre Henri V.
Si les Français les associent à la ville de Soissons où ils auraient vécu, les Anglais, eux, les font vivre dans le comté de Kent. Cette « délocalisation » n'est pas rare en hagiographie. Shakespeare y fait allusion dans Jules César et dans Henry V.
Extrait d'Henri V de Shakespeare (IV,3)[6]
Tirade du Roi Henry (50/60)
Texte original | Traduction Française[Note 2] |
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This story shall the good man teach is son : |
Cette histoire, le bonhomme l'apprendra à son fils : |
(voir la catégorie "Église dédiée à saint Crépin" en bas de page)
Ces deux saints sont, de par leur métier, patrons des cordonniers, mais aussi des gantiers, des bourreliers et des tanneurs.
Ils sont souvent représentés soit dans leur atelier, réparant des chaussures ou les distribuant aux pauvres, soit durant leur supplice, alors qu'on leur enfonce des alènes sous les ongles[9] ou encore avec leur épée de martyre.
Le nom Saint Crépin, en tant que saint patron des tailleurs et des cordonniers, a inspiré les noms de marque de chaussures CRESPIN en France, Holy Crispins en Angleterre et la marque autrichienne Saint Crispin's ainsi que la marque de chaussettes Saint-Crespin en France.