Le sud du territoire communal est occupé par la Bois de Cuts dont le faitage se trouve à 152 m d'altitude et le Mont de Choisy, qui culmine, lui, à 128 m d'altitude.
Louis Graves indiquait en 1851 que le territoire communal « constitue une plaine assez vaste, découverte.,bornée vers le sud par le mont de Choisy, au pied duquel est situé le chef-lieu[1] ».
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Sensée ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 013 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de l'Oise moyenne. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE est, en 2024, encore en élaboration. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte du SAGE Oise-Moyenne (SMOM)[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 739 mm, avec 11,9 jours de précipitations en janvier et 8,8 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Chauny à 13 km à vol d'oiseau[6], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 709,9 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Au , Cuts est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Noyon, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 38 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[11],[12].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (69,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (71 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (37,8 %), forêts (22,2 %), zones agricoles hétérogènes (19,3 %), prairies (12,7 %), zones urbanisées (8 %)[13]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Cuts en 2020 en comparaison avec celle de l'Oise et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (5,6 %) supérieure à celle du département (2,4 %) mais inférieure à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 80,6 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (80,9 % en 2015), contre 61,4 % pour l'Oise et 57,5 pour la France entière[I 4].
Des structures gallo-romaines ont été découvertes en 1974 le long de la RN 334, ancienne voie romaine reliant Amiens à Reims et elle-même tronçon de la voie Milan-Boulogne-sur-Mer, connue localement sous le nom de Chaussée Brunehaut. Les vestiges sont orthogonaux à celle-ci sur plus de 800 m de long, et laissent penser qu'il s'agirait d'un vicus, abritant peut-être une garnison à l'entrée du plateau du Soissonnais et datable du Ier siècle[16]. Ces fouilles ont également mis en évidence deux zones dépotoirs et plusieurs fours d'un atelier de potier datant du IIIe siècle. Le vaisselier retrouvé correspond à de la céramique culinaire et de stockage visible au Musée du Noyonnais[17] : série de plats et cruche à bec tréflé en terre cuite (dépôt archéologique de Noyon), petits pots (MN1187 et MN1194), pichet (MN1192) et coupe (MN1193) en terre cuite.
Le Trésor de Cuts est constitué de 1 107 monnaies d'argent (deniers de Paris et d'Hugues Capet, du comté de Champagne, oboles de Lothaire, de Robert II de Quentovic, comtale d'Amiens,...) émises de la fin du Xe au début du XIe siècle. Découvert en 1998 par deux chasseurs de vestiges de la Première Guerre mondiale, il est déposé depuis 2016 à la Bibliothèque nationale de France[18],[19].
Émile Coët indique « Cuts eut beaucoup à souffrir pendant les guerres de religion. Les troubles de la Fronde, obligèrent les habitants aisés à se retirer dans les villes fortes. Les fermiers continuaient à jouir des terres sans bail, et pour des prix modiques. Un arrêt du conseil du ordonna aux détenteurs des terres qui n'avaient pas de baux, à laisser leurs terres ; elles étaient cultivées alors aux frais des anciens détenteurs. Mais les nouveaux fermiers étaient exposés à voir leurs fermes brûlées, ainsi que leurs instruments aratoires. Dans cette situation les champs restèrent sans culture. De là une des causes de la famine qui régna en 1709, à Cuts et dans tous les environs. Le blé valut jusqu'à vingt livres les cinquante litres. La misère était profonde et beaucoup de personnes moururent de faim. En 1773, une épizootie régna sur les bêtes à cornes, d'après le rapport de l'artiste vétérinaire, la maladie était déterminée par la présence d'une espèce de ver appelé : Crinon, qui se trouvait dans les intestins des animaux. Le claveau causa aussi en 1784, une grande mortalité dans la race ovine. Il tomba cette année une énorme quantité de neiges dont la fonte amena des inondations. L'été fut d'une grande sécheresse et la récolte fut mauvaise. Une maladie épidémique vint en 1786, frapper les habitants de Cuts ; suivant le rapport du chirurgien Dolignon, cette épidémie aurait été une fièvre putride (typhoïde) Le , une grêle épouvantable tomba sur le territoire de Cuts et anéanti les récoltes dans un grand rayon. Les pertes furent considérables ; quelques secours, bien insuffisants, furent distribués aux sinistrés. Ce fléau fut une des causes de la disette qui régna en 1789, on faisait du pain avec moitié de farine d'avoine, un quart de blé et des féverolles ou des vesces. Cette mauvaise nourriture causa des maladies, et malgré tous les soins du chirurgien Lepage, l'épidémie fit beaucoup de victimes[20] ». A la fin de l'Ancien Régime, la seigneurie de Cuts, réunie à celle de Camelin appartient aux Berthe de Pommery[1]. Elle faisait alors partie du bailliage de Chauny, de l'élection de Noyon et de l'intendance de Soissons[20].
En 1851, la commune possède un presbytère, une école, une carrière et quelques parcelles de friches. On y comptait alors une carrière, un
moulin à vent, deux filatures de coton. Les cultures concernaient essentiellement du chanvre, du lin, des pommes à cidre. De nombreux tisserands y travaillaient[1].
Elle faisait partie depuis 1802 du canton de Noyon[23]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
À la rentrée 2021/2022 les 131 élèves fréquentent l'école maternelle de Cuts (2 classes), l'école primaire de Cuts (2 classes) et l'école de Caisnes (2 classes). Habituellement, ils poursuivent leurs études au collège Louis-Pasteur de Noyon[32].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[35].
En 2022, la commune comptait 955 habitants[Note 3], en évolution de −1,44 % par rapport à 2016 (Oise : +0,87 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 32,8 %, soit en dessous de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 26,0 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 485 hommes pour 498 femmes, soit un taux de 50,66 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,11 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[37]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,4
90 ou +
4,8
5,7
75-89 ans
10,8
15,2
60-74 ans
15,0
23,8
45-59 ans
19,7
20,3
30-44 ans
18,7
13,9
15-29 ans
13,4
20,7
0-14 ans
17,6
Pyramide des âges du département de l'Oise en 2021 en pourcentage[38]
Initié par la famille de Langlade, le concours international d'attelage de tradition s'est tenu au château de Cuts de 1986 à 2018[39].
Membre de l'AFA[40], cette manifestation prestigieuse rassemblait près de 80 participants venus de toute l'Europe : Allemagne, Angleterre, Belgique, Espagne, Italie, Pologne, Portugal, Pays-Bas, Suisse. Les attelages étaient jugés sur la beauté des voitures, l'élégance des occupants, la qualité et la propreté des chevaux et des harnais ainsi que l'allure générale de l'ensemble[41].
Le château de Cuts[46] a été construit en 1636 à l'emplacement d'un édifice plus ancien sur l'ordre de Jean Vielsmaisons, gentilhomme de la chambre du Roi et seigneur de Cuts. L'édifice est entièrement remanié à la fin du XIXe siècle : charpentes refaites, exhaussement d'un étage, aménagement d'un pavillon en façade sud, et d'une galerie en façade nord. En 1914, quand la guerre éclate, le château est la propriété de la famille Girot de Langlade. Les bâtiments sont endommagés dès mi-septembre, lors de la contre-attaque française. À la suite de la prise de Cuts par les Allemands, il est réquisitionné par l'armée qui y installe sa Kommandantur. Des animations y sont également organisées pour divertir les soldats qui reviennent du front situé à quelques kilomètres. Le château connaît par la suite un sort funeste : lors du repli stratégique opéré par l'armée allemande en 1917, les Allemands l'incendient et détruisent le pigeonnier avant de quitter les lieux. Resté en ruine jusqu'en 1926, sa restauration, effectuée à l'identique (hormis la création de douves), a respecté le parti architectural du XVIIe siècle : un corps de logis central surmonté d'un fronton triangulaire et accosté de deux ailes en retour d'équerre. Les abords et les jardins sont également réaménagés à cette période, dans un style traditionnel teinté d'Art déco.
Le château de Cuts
Le château et son parc
Façade du château.
L'église Notre-Dame, adossée au parc du château et largement reconstruite à l'identique après la Première Guerre mondiale. Elle remonte au XIIIe siècle. C'est un édifice rectangulaire dont les additions successives des XVIe et XIXe siècles déguisent le plan primitif. Le chœur est éclairé par trois ogives étroites et deux autres sur chacun des côtés. Les voûtes sont ornées de boudins croisés retombant sur les consoles. Une chapelle latérale appartient au style ogival tertiaire étant pourvue d'une fenêtre géminée et de voûtes à pendentifs. Le clocher couvert d'ardoises est central[47]. Les fenêtres des chapelles sont garnies de vitraux réalisés vers 1925 par le maître verrier Raphaël Lardeur, consacrés essentiellement à des saints[48].
Pierre de La Ramée (1515-1572), dit Ramus, mathématicien et philosophe français converti au calvinisme, assassiné durant les massacres de la Saint-Barthélemy, est né à Cuts. Professeur de philosophie et d'éloquence au Collège de France, il a présenté au roi Charles IX un plan pour la réforme de l'université comportant un classement des disciplines selon un ordre logique. Son enseignement et son exemple ont largement contribué au progrès des Lumières[49].
Baronne Pierre Girot de Langlade, née Lucie Stern (1882-1944), châtelaine de Cuts[50],[51].
L. Gasching, « Le château de Cuts et ses seigneurs - La communauté des habitants : Essai d'histoire locale », Comité Historique et Archéologique de Noyon, Comptes-rendus et mémoires, t. XXV (deuxième partie), , p. 9-122 (lire en ligne, consulté le ), sur Gallica.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ abc et dLouis Graves, Précis statistique sur le canton de Noyon, arrondissement de Compiègne (Oise), Beauvaix, Achille Desjardins, , 236 p. (lire en ligne), p. 63-65, sur Google Books.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Genève, Droz, , p. 1250.
↑ a et bJean Pierre Angot et André Rapin, « Cuts : canton de Noyon (Oise) », Revue archéologique de l'Oise, vol. 14, no 1, , p. 4-5 (lire en ligne), sur Persée.
↑ a et bÉmile Coët, Notice historique et statistique sur les communes de l'arrondissement de Compiègne, Compègne, A. Mennecier, , 462 p. (lire en ligne), p. 249-255, sur Gallica.
↑L. G., « Après vingt-trois ans d'attente, la maternelle va voir le jour », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne)« En 1982, une classe maternelle voit le jour dans les locaux municipaux, tandis que la petite école du village abrite trois classes de primaire. « A l'installation de cette classe maternelle dans la mairie, il y a vingt-trois ans, l'inspecteur d'académie de la circonscription s'adressant au maire de l'époque, Charles Poggioli, avait déclaré à l'inauguration : C'est à titre provisoire et exceptionnel, mais il est du provisoire qui dure, et nous ne serons peut-être
tous les deux plus là quand vous aurez une nouvelle école », rappelle Guy Godefroy, l'actuel maire de Cuts ».
↑ a et b« Le doyen des maires du Pays noyonnais : « Ma crainte, c'est que la rénovation de Beauséjour soit condamnée » : Guy Godefroy, l'édile de Cuts, âgé de 86 ans, pointe le climat délétère à la communauté de communes, lui qui a été vice-président sous la droite comme sous la gauche. Il s'inquiète à propos des principaux projets », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Michel Marchand repart », Le Courrier picard, (lire en ligne)« L'élu, qui avait annoncé dans nos colonnes, en décembre, qu'il briguerait un deuxième mandat en mars, a évoqué la récente rénovation des vitraux de l'église ».
↑Réélu pour le mandat 2014-2020 : « Cuts », Cartes de France (consulté le ).
↑S.L.B., « Un collectif d'élus mécontents émerge au Pays noyonnais », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Premier magistrat de Cuts, Guy Godefroy appuie : « Lors de la première conférence des maires du Pays noyonnais, lundi dernier, le point sur l'aide aux travaux des communes a été balayé, soi-disant par manque de temps… ».
↑« Scolarité », Jeunesse et loisirs, sur cuts.fr (consulté le ).
↑« Agence postale », Vie pratique, sur cuts.fr (consulté le ).
↑Alexis Bisson, « En vingt ans, « Cuts est devenue La Mecque » des passionnés d'attelage », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Le concours d'attelage de Cuts déménage à Compiègne : « Les circonstances l'ont imposé » », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Alexis Bisson, « A Cuts, l'inscription de la nécropole au patrimoine mondial vaut bien quelques concessions », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Le cimetière de 3 296 tombes, édifié par l'Etat en 1920, fait partie des trois sites du département qui figurent sur la liste des « sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale ».