En , il publie Petit manuel de résistance contemporaine. Dès sa parution le livre se classe dans les meilleures ventes d'essais, qualifié de phénomène par Livres Hebdo soulignant que le livre « grimpe de la 18e à la 5e place du palmarès des essais » dès la seconde semaine[6][source insuffisante]. Il atteint la seconde place du classement de L'Express, la semaine du [7][source insuffisante].
Il écrit et co-réalise avec Mélanie Laurent le film documentaire Demain, qui sort au cinéma le ainsi que deux livres au même titre parus à la suite du documentaire. Demain remporte plusieurs prix dont le César du meilleur film documentaire en 2016[8],[9]. Durant près de 20 mois, il visite 22 pays pour accompagner le film. Pour le journal Libération, « En une heure et cinquante-huit minutes, Cyril Dion réussit ce que des décennies de lutte écologiste n’étaient pas parvenues à faire : jeter les bases d’une "nouvelle fiction collective" »[10].
Entre mars et , avec le mouvement Colibris, il participe à l'organisation des sept concert de la tournée « le chant des Colibris, l'appel du monde de demain »[14],[10].
Le est diffusé son deuxième film Après Demain, coréalisé avec Laure Noualhat. Le film est une commande de France 2 pour accompagner la première diffusion de Demain sur la chaîne. L'intention de ce documentaire de 71 minutes était de partir à la rencontre des personnes qui ont mis en œuvre des projets après avoir vu Demain et d'évaluer ainsi l'impact du premier film. Pour cela, Dion a proposé à Laure Noualhat, journaliste pendant 15 ans à Libération à la rubrique planète, de partir enquêter[15]. Il n'a, selon ses propres dires, « presque pas tourné d'images, simplement fait quelques interviews et travaillé sur le montage et la structure[16]. » Comme dans son ouvrage Petit Manuel de résistance contemporaine, il développe la thèse que les récits jouent un rôle prépondérant dans l'évolution de la société. « C’est la conclusion d’Après Demain : les choses changent quand il y a suffisamment de personnes qui se racontent une nouvelle histoire et engagent une lutte non-violente dans la rue, comme pour les droits civiques ou les droits des femmes[17]. » confie-t-il à Télérama.
En , il réalise le clip de la chanson d'Emily Loizeau, Viens avec moi mon vieux pays[18], écrit en soutien à l'Appel des coquelicots, qui demande l'interdiction des pesticides de synthèse en France et avait réuni 1 000 000 de signataires en [19].
En , il entame le tournage de son troisième film, Animal, distribué par UGC. Le film met en scène deux adolescents : Bella Lack et Vipulan Puvaneswaran appartenant à une génération persuadée que leur avenir et celui d'une grande partie du Vivant est menacé[20]. Le film sort en France et en Suisse le et en Belgique le 8. Animal a été sélectionné au festival de Cannes 2021, dans la section Cinéma pour le Climat, a remporté huit prix dans des festivals internationaux et a été nommé pour le César du meilleur film documentaire 2022. Sorti dans un contexte de Covid très difficile pour le cinéma français avec des baisses de 30 à 40% de la fréquentation, le film totalise 214 648 entrées[21], soit plus que de nombreuses fictions sorties à la même période. C'est le deuxième meilleur score de l'année pour un documentaire, derrière La Panthère des neiges.
En novembre 2022, est diffusé sur Arte un documentaire sur le climat en trois parties, intitulé Un monde nouveau. Cyril Dion a écrit et incarne à l'image les trois volets, réalisés par Thierry Robert. Ces films ont été pensés par Cyril Dion comme une sorte de plan pour répondre au péril climatique[22],[23]
Les films sont bien accueillis par la critique et sont notamment gratifiés de trois T dans Télérama[24]. Fin décembre 2022, Arte annonçait que la série cumulait déjà 2 millions de vues[25][source insuffisante].
Le , il crée avec le guitariste et compositeur Sébastien Hoog, le spectacle Résistances Poétiques[26] à la Maison de la Poésie à Paris. Le spectacle part en tournée en France et en Belgique et se joue notamment au New Morning et au Trabendo à Paris, au 140 à Bruxelles. En mars 2023 paraissent un ouvrage chez Actes Sud[27] mêlant les poèmes, la musique et des œuvres d'artistes contemporains comme Prune Nourry, JR, Ernest Pignon Ernest, Anouk Grimberg... Le même mois sort le disque distribué par Pias. Cyril Dion et Sébastien Hoog sont invités à la Grande Librairie où ils interprètent Debout, l'un des titres de l'album[28] et Cyril Dion sur le plateau de Quotidien[29].
« La voix et la musique, qui déroule ses accents rock à la Patti Smith, s’accordent à merveille dans une œuvre qui pourrait sembler désespérante mais qui se veut avant tout un appel, un cri, pour réveiller les endormis que nous sommes. »
Il est l'une des figures de proue du mouvement qui organise les grandes marches pour le climat à partir de . Il prend notamment la parole lors de la marche du appelant à amplifier le mouvement et à le doter d'une stratégie[31],[32],[33]. Le , dans une tribune de Libération, il appelle les Gilets jaunes à rejoindre les marches pour le climat[34].
Le il participe à l'action L'Affaire du siècle, lancée par quatre ONG (Greenpeace, Oxfam France, la Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l'homme et Notre affaire à tous) qui attaque l'État français en justice pour inaction face au changement climatique. Il coécrit la vidéo avec les YouTubers de Partager c'est sympa et réunit un certain nombre d'artistes pour lui donner plus d'audience. En quelques jours la mobilisation en ligne bat tous les records de pétitions en France et dépasse les deux millions de signataires début 2019[35].
Le , le tribunal administratif rend une première décision dans laquelle il reconnait que l'État n'a pas respecté ses engagements sur la réduction des gaz à effet de serre et a donc commis une « faute » : « À hauteur des engagements qu'il avait pris et qu'il n'a pas respectés dans le cadre du premier budget carbone, l'État doit être regardé comme responsable [...] d'une partie du préjudice écologique constaté. »
Le , le tribunal administratif rend une deuxième décision dans laquelle il ordonne au gouvernement de prendre « toutes les mesures utiles » pour « réparer le préjudice écologique » au plus tard le . Il considère que la diminution d'émissions de gaz à effet de serre observée en 2020, bien que due principalement à la pandémie de Covid-19 et non à une action de l'État, doit être prise en compte pour l'évaluation du préjudice, qui se fait à la date de la décision. Le tribunal chiffre ainsi le préjudice restant à réparer à quinze millions de tonnes équivalent CO2, sur les soixante-deux demandées par les associations[36].
En , il fait partie du collectif des Gilets citoyens[37] qui appelle à la création d'une « assemblée citoyenne » tirée au sort fonctionnant avec les principes de démocratie délibérative pour sortir « par le haut » de la crise des Gilets jaunes[38],[39]. Le , il rencontre Emmanuel Macron avec l'actrice Marion Cotillard et propose au président de mettre en place une telle assemblée pour chercher des solutions sur le référendum d'initiative citoyenne, la transition écologique et la justice fiscale[40]. Le , il explique dans une interview au journal Le Monde pourquoi il pense que seule l'intelligence collective peut apporter des solutions à un problème aussi complexe que la crise climatique. Il se montre critique du grand débat national organisé par le gouvernement et estime que :
« Si l'on veut arriver à des résultats partagés par tous, on a besoin de redistribuer le pouvoir, et de construire cette complémentarité entre démocratie représentative et démocratie directe. Avec cette assemblée citoyenne, il ne s'agit pas de faire un coup, comme cela a pu être le cas avec le grand débat, mais de démontrer qu'on peut intégrer ces mécanismes dans nos démocraties de façon permanente[41]. »
Le , Emmanuel Macron annonce la création d'une Convention citoyenne pour le climat composée de 150 citoyens tirés au sort pour aborder les questions environnementales jugées « conflictuelles »[42]. En , il est désigné comme l'un des trois garants chargés « d'assurer l'indépendance des travaux de la convention, en veillant notamment au respect des principes d'impartialité et de sincérité »[43],[39].
Le , la Convention citoyenne pour le climat donne lieu à 149 mesures[44] jugées ambitieuses et parfois mêmes radicales[45],[46] par certains éditorialistes et responsables politiques, alors qu'elles sont parfois considérées comme manquant d'audace pour les écologistes les plus engagés. Nicolas Hulot salue « un très bel exemple d'intelligence collective et un impressionnant travail cohérent de véritable démocratie inclusive. Ce peut être un premier levier pour amorcer la mutation écologique tant attendue. Il y a, pour le gouvernement, une opportunité à saisir pour sortir du cercle de la défiance »[47].
Pour Cyril Dion, cet exercice démocratique inédit a permis de parvenir à « un point d'équilibre » dans la société française, entre radicaux et conservateurs[48]. Pour lui cet exercice est la preuve que des citoyens correctement informés font des propositions qui vont plus loin que ce que font les différents gouvernements sur le climat depuis 30 ans[49].
Emmanuel Macron annonce en retenir 146 sur 149 le [50], un référendum sur l'article 1er de la Constitution et l'examen d'une grande loi reprenant ces propositions à l'automne. Cyril Dion estime le dans le quotidien de l'écologie Reporterre[48] :
« On entre dans une nouvelle bataille avec un gouvernement qui foncièrement n'est pas écolo. Il va falloir être réaliste. La question est de savoir si tout ce qui peut être gagné est bon à prendre ou si, à partir du moment où l'exercice n'est pas réussi à 100 % et que le gouvernement ne récupère pas 100 % des mesures, on estime que c'est un échec. Il me semble qu'au regard de l'urgence, il faut gagner tout ce qui est possible. »
Mi-, face aux renoncements du président Emmanuel Macron, Cyril Dion lance une pétition pour demander que les engagements sur le climat soient tenus[51]. Elle rassemble plus de 525 000 signatures[52]. Les travaux de la Convention citoyenne aboutiront à une loi Climat promulguée le qui compte plus de 300 articles et une centaine de décrets. Le site Vie publique relate que[53] :
« Son tout premier article, issu du débat parlementaire, pose que l'État s'engage à respecter l'objectif européen de baisse d'au moins 55 % des émissions des gaz à effet de serre (GES) d'ici 2030. Un dernier titre a été ajouté, mettant en place un système d'évaluation permanente des effets de la loi. Le Haut Conseil pour le climat sera chargé d'évaluer tous les ans la mise en œuvre des mesures prévues et, tous les trois ans, l'action des collectivités locales en matière de réduction des GES et d'adaptation au changement climatique. »
Pourtant de nombreux experts estiment que cette loi ne permettra pas à la France de tenir ses objectifs climatiques[54]. Pour Cyril Dion, si l'ambition initiale de la loi sur le climat « n'est pas du tout respectée, [c'est] la faute à pas suffisamment de courage politique, la faute à beaucoup d'intérêts privés qui ont pesé de tout leur poids pour amoindrir un certain nombre de ces propositions, la faute au gouvernement d'avoir fait passer ces intérêts privés avant l'intérêt général »[55].
Demain entre tes mains (avec Pierre Rabhi), éditions Actes Sud Junior, 2017.
Petit manuel de résistance contemporaine : Récits et stratégies pour transformer le monde, Éditions Actes Sud, coll. « Domaine du possible », (ISBN978-2-330-10144-2). Éditions Babel no 1784, .
Vous êtes des animaux, comme nous, 2021 (ISBN978-2-330-15781-4), Éditions Actes Sud Junior (avec Sébastien Mourrain aux illustrations)
En , Cyril Dion refuse d'être nommé chevalier de l'ordre national du Mérite pour protester contre les violences policières auxquelles les militants écologistes, mais aussi les journalistes et les gilets jaunes sont exposés en France[90],[39] ; il fait référence en particulier à la dispersion violente d'un sit-in pacifiste d'Extinction Rebellion le sur le pont de Sully à Paris[91]. Il avait été nommé chevalier de l’ordre national du Mérite en , sur proposition de la secrétaire d’État à la transition écologique, Brune Poirson, mais n'avait jamais accompli les démarches administratives pour recevoir sa décoration[92].
↑A. F. P. agence et Elena Scappaticci, « Écologie : 40 artistes entonnent le chant des Colibris avec Pierre Rabhi », Le Figaro, (ISSN0182-5852, lire en ligne, consulté le ).
↑« « L’affaire du siècle » : la justice ordonne au gouvernement de « réparer le préjudice écologique » dont il est responsable », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« Réviser la Constitution, autoroute à 110 km/h, plus de vrac… : les principales propositions adoptées par la convention citoyenne pour le climat », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« « Intelligence collective », « manque d’audace »… Réactions mitigées aux propositions de la convention citoyenne pour le climat », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )