Le dâ`i (arabe : داع [dā`i], « celui qui appelle à la vraie doctrine », est, dans l'islam, est un personnage qui tient à la fois du missionnaire et du propagandiste[1]. Il est chargé de créer un réseau de partisans d'une secte.
La technique de propagande politico-religieuse qu'il met en œuvre porte le nom de da'wa (« propagande confessionnelle »[2]), et ce type d'organisation a été utilisé par différents mouvements: les kharijites pour s'installer au Maghreb (VIIe siècle), les révolutionnaires abbassides au début du VIIIe siècle[1], ou encore les chiites, zaydites ainsi qu'ismaéliens[1].
Ce sont d'ailleurs des Berbères convertis à l'ismaélisme qui vont, au Xe siècle, systématiser cette technique qui aboutira à l'instauration de la dynastie fatimide (909-1171) depuis la basse Kabylie.
On ne saurait toutefois limiter la da'wa et l'action des da'is au seul courant ismaélien. On rencontre de nombreuses da'wa au cours de l'histoire, liées à des tentatives comparables de soutien d'un courant politique sur la base d'une justification religieuse[1].
Chez les chiites mustaliens tayyibi ou bohras, al-dā`i al-mutlaq (littéralement : le da'i absolu ou suprême[2]) da'i), parce qu'il est le représentant de l'imam caché, détient le pouvoir sur la communauté, et il a une autorité absolue pour diriger et superviser la da'wa au nom de l'imam caché[2].
Le da'i porte le titre de syedna. Plusieurs groupes sont issus des tayyibi, chacun possède son propre dā`i mutlaq.
Le théologien persan Ahmad ibn Hamdan Abu Hatim al-Razi (m. 934) a porté ce titre.