Dans son premier ouvrage, Scènes de la vie d'acteur, publié en 2006, il décrit le quotidien de son métier de comédien. Deux ans plus tard, il publie Voix off, un livre intime sur son rapport aux voix, les voix de ses proches, les voix des grands acteurs qui l'ont influencé et sa propre voix. Dans La Peur, matamore (2010), il raconte sa passion pour la tauromachie et sa fascination pour certains toreros comme José Tomás.
Denis Podalydès est le deuxième de quatre garçons[3], Bruno Podalydès, son aîné de deux ans[4], Éric (1969), et Laurent (1972). Après le suicide d'Éric, Denis et Bruno ont écrit Liberté-Oléron[5].
Leur grand-mère maternelle, qui tenait la librairie Ruat à Versailles[4], est devenue veuve très jeune avec trois enfants, un fils et deux filles dont l'une, Francine Ruat, la mère des frères Podalydès, est devenue professeur d'anglais. Leur père, lui, était pharmacien à Versailles[3], né en Algérie et d'origine grecque[6]. Selon lui : « Les voix des membres de la famille Podalydès se ressemblent (...) La différence physique, les disparités entre générations, la hiérarchie parents-enfants, aînés-cadets s'estompent par la grâce d'un timbre commun. Cette voix, remarque Denis, monte dans le masque dès qu'une personne est en difficulté. Elle parle plus haut dans le nez, la voix se saccade[3]. »
À Aurélien Ferenczi qui lui demande si entre 1988 (sortie du conservatoire) et 1997 (entrée au théâtre français), il a connu dix ans de galère, il répond : « J'avais été viré d'une production d'Hernani, montée à Nantes. Le metteur en scène avait hésité à me prendre et m'avait congédié au bout d'un mois de répétitions[11]. Pour ne pas nuire à la suite de ma carrière, il m'avait conseillé de ne pas le dire. Je m'étais inventé une méningite, ce qui fait que personne ne venait me voir. Et puis Nicolas Lormeau, aujourd'hui au Français, m'a appelé pour jouer avec lui dans Ruy Blas. Je n'ai galéré que six mois, qui m'ont paru dix ans[5]. »
En automne 1991, à la suite de la recommandation de son maître Jean-Pierre Vincent, il est auditionné par Christian Rist, dans le parc de Sceaux, pour le rôle de Célidan dans La Veuve ou Le Traître trahi de Pierre Corneille ; il est engagé et ce rôle, qui restera l'un des plus beaux souvenirs de Denis Podalydès, l'encourage dans la voie du théâtre qu'il a choisie et lance véritablement sa carrière d'« acteur heureux »[12].
Dans un essai, Scènes de la vie d'acteur (Seuil- Archimbaud), il s'interroge sur le manque de caractère du comédien dans un entretien avec Aurélien Ferenczi[5]. Il reprend « cette vieille idée que tous les acteurs sont bâtis sur une faiblesse. Il nous manquerait quelque chose pour être des individus normaux, et cette faiblesse serait compensée par le jeu. Diderot dit un peu ça dans son Paradoxe sur le comédien, bien qu'il reste dans la position du spectateur, à la fois fasciné et horrifié : comment voulez-vous que les acteurs aient du caractère puisqu'ils sont capables de tout jouer ? Il faut n'avoir aucun caractère pour pouvoir les jouer tous[5]... ». « Être acteur, c'est être un autre[5] ».
En février 2013, il met en scène L'Homme qui se hait, une pièce écrite par son ami Emmanuel Bourdieu au théâtre de Chaillot[22].
Dès 2006, il se lance dans la mise en scène pour le théâtre français avec des classiques du répertoire :
Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand[23], puis 2008 : Fantasio d'Alfred de Musset. Il a à son actif bien d'autres mises en scène, notamment des courts métrages.
En 2012, il travaille de nouveau avec son frère Bruno au scénario du film Adieu Berthe, ce qui n'était pas arrivé depuis Liberté-Oléron en 2001[24].
C'est également un aficionado de longue date. Dans La Peur Matamore (2010), il décrit la situation du comédien qui est une sorte de torero sans taureau. Dans une émission de l'INA[25], il raconte sa passion pour la tauromachie. Très admiratif de la douceur d'un José Tomás devant un animal terrifiant, il a lui-même filmé la dernière prestation du torero à Nîmes en octobre 2012.
Il prend publiquement la défense du bilan de François Hollande en novembre 2016 dans une tribune signée par plusieurs personnalités françaises contre le Hollande-bashing[30].
En 2020, il fait partie des premières personnalités à avoir répondu à l'appel de Laurent Joffrin ayant l'intention de lancer un mouvement pour la « refondation d’une gauche réaliste, réformiste »[31].
Les nuits d'amour sont transparentes : pendant « La Nuit des rois » (récit), Éditions du Seuil, coll. « La Librairie du XXIe siècle », 2021 (ISBN9782021453133)
Denis Podalydès et Gabriel Dufay, « L'Acteur et le paradoxe », dans Denis Diderot, Paradoxe sur le comédien, éditions Archambaud, coll. « Les Belles Lettres »,
Édition du Paradoxe sur le comédien précédée d'un entretien entre Denis Podalydès et Gabriel Dufay.
↑ abcde et fAurélien Ferenczi, « Denis Podalydès : « Comment voulez vous que les acteurs aient du caractère puisqu'ils sont capables de tout jouer ? » », Télérama, (lire en ligne)
↑Corinne Renou-Nativel, « « Bruno Podalydès, autoportrait en pagayeur » », La Croix, (lire en ligne)
↑Le 27 octobre 2022, dans l'émission L'Heure Bleue de France Inter il précise à Laure Adler qu’en 1983, il est engagé pour interpréter le rôle-titre d'Hernani dans une mise en scène de Jean-Luc Tardieu. Dès la première lecture, il est obligé de répéter, seul hors-scène, son texte, à la grande surprise de Jean Marais, un de ses partenaires, étonné de ne pas pouvoir dire leurs répliques face à face. Puis il est congédié sans aucune explication au profit de l'acteur Gabriel Le Doze.
↑Denis Podalydès, Célidan disparu, Mercure de France, 2022, p. 207-215 (p. 215 pour la citation).
↑« Deneuve, Binoche, Biolay… Une soixantaine de personnalités disent « stop au Hollande-bashing ! » - leJDD.fr », LeJDD.fr, (lire en ligne, consulté le )