Denise Bellon naît le 20 septembre 1902 à Paris[3],[4]. Elle est la fille du médecin Max Hulmann et de Marthe Sichel. Avec son premier mari, le magistrat Jacques Bellon, elle a eu deux filles, la réalisatrice Yannick Bellon (1924-2019), et la comédienne et dramaturge Loleh Bellon (1925-1999)[4]. Elle est la grand-mère de l'éditeur et auteur post situationnisteJaime Semprun, fils de Loleh Bellon et Jorge Semprún, qu'elle a photographié dans son enfance.
Divorcée, elle cherche un travail et décide de vivre de la photographie, en studio ou sur les routes. Elle se forme au métier de photographe au début des années 1930 auprès, notamment de René Zuber et de Pierre Boucher[3],[4]. Elle participe, en 1934, à la création de l'agence Alliance-Photo, dont elle devient l'une des membres, sous la houlette de Maria Eisner[5]. Elle est la belle-sœur de Jacques Brunius, qui a épousé sa sœur Colette.
Elle réalise avec son Rolleiflex des reportages en France, en Espagne[6], en Finlande, en Albanie, au Maroc, en Afrique, en Tunisie[3]. Son œuvre photographique, très variée, présente une liberté de ton, un humanisme et un engagement politique, et s'inscrit en partie dans le mouvement de la Nouvelle vision, tout en étant libre. Elle développe et tire ses photographies chez elle, dans sa baignoire, parfois à l'extérieur, chez Boris Vinitsky (avant-guerre), puis au laboratoire du Midi-Libre de 1944 à 1956, et ensuite chez Pictorial service[7], avec Pierre Gassmann.
Elle photographie la prostitution, avec différentes approches formelles, en particulier à Paris[8], à Casablanca[9].
En secondes noces, elle épouse Armand Labin, journaliste d'origine roumaine, fondateur du Midi libre[4], avec lequel elle a eu un fils, Jérôme Labin (1942-2004), analyste financier. De la Libération au décès d'Armand Labin, en 1956, elle vit à Montpellier[15], avant de revenir à Paris[16]. Elle y réalise plusieurs reportages et signe des portraits de résistants comme Nina Morguleff[17] et les familles Roubaud[18] et Molino.E[19]lle effectue aussi dans les années 1960 des photos de plateau de cinéma, sur les tournages de sa fille Yannick Bellon[3]
Morte le 31 octobre 1999[4],[20], Denise Bellon n'a jamais été inhumée au cimetière du Montparnasse dans la tombe de son fils, Jérôme Labin (en division 29), malgré la présence trompeuse de ses nom et dates[21].
Le Pavillon de l'élégance à l'exposition internationale des Arts et techniques, photos d'Henri Baranger, Denise Bellon, Feher, Wols, Paris, Arts et Métiers graphiques, 1938
Onnen maa : Suomi elokuussa 1939 (« Denise Bellon : Finlande, été 1939 »), édité par le Cercle franco-finlandais d'Helsinki, Éditions Finn Lectura, Helsinki, 2008, 167 p. (ISBN9789517923682)[22]
Avec Joe Bousquet, Au gîte du regard, éditions Centre Joë Bousquet et son temps, 2003.
Denise Bellon : Tunisie : Photographies 1947-1960, présentation d'Éric Le Roy, éditions Cérès, Tunis, 2009, 132 p. (ISBN9789973197276)
↑ abcdef et gJulie Jones, « Denise Bellon », dans Luce Lebart et Marie Robert (dir.), Une histoire mondiale des femmes photographes, Éditions Textuel, , p. 165.
↑Le Temps, 21 décembre 2021, « Au Maroc, cette prostitution que vous ne saurez voir », sur le travail de chercheurs de l'Université de Genève et l'exposition annulée par les autorités marocaines.
↑André Delons, Au carrefour du grand Jeu et du Surréalisme. Textes polémiques et artistiques réunis et présentés par Odette et Alain Virmaux., Mézières-sur-issoire, Rougerie, , 204 p., p. 192-196
↑Yannick Bellon, Denise Bellon, Éric Le Roy et Galerie Vero-Dodat, Denise Bellon à Vero-Dodat : [exposition, mai 2003, Galerie Véro-Dodat, Paris 1er], Films de l'équinoxe. Paris, (lire en ligne)
↑Musée Cantini, Véronique Serrano et Claude Miglietti, La part du jeu et du rêve : Oscar Domínguez et le surréalisme 1906-1957 : exposition au Musée Cantini de Marseille, du 25 juin au 2 octobre 2005 / [direction et conception Véronique Serrano et Claude Miglietti], Editions Hazan, (ISBN978-2-7541-0026-7, lire en ligne)
↑Didier Ottinger, Marie Sarré et Katia Sowels, Surréalisme : exposition présentée au Centre Pompidou, Galerie 1, du 4 septembre 2024 au 13 janvier 2025, Éditions du Centre Pompidou, (ISBN2844269885).