Village côtier situé sur la côte ouest, la Côte des Isles, du département de la Manche, ses habitants se nomment Dennevillais. Les deux principaux ensembles d'habitation sont Denneville-Plage, petite station balnéaire créée au début du XXe siècle, et Denneville-Bourg, autour de l'église et de la mairie.
Le nom de la localité est attesté sous les formes Danevilla en 1159 et en 1181[1], [haia] Daneville 1162[2], [haia de] Danevilla entre 1174 et 1182[3], Danevilla [supra mare] vers 1280[4], Osmontvilla sans date.
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural », précédée d'un anthroponyme selon le cas général. François de Beaurepaire et à sa suite, René Lepelley proposent le nom de personne germanique Dano / Danno[4],[5].
On notera, parmi les attestations anciennes de ce nom, les toutes premières appellations latinisées haia Daneville, haia de Danevilla au XIIe siècle, correspondant à la forme romane La Haie-de-Denneville, très rapidement remplacée par la variante simple Denneville. La mention de haies dans les toponymes anciens de Normandie fait généralement référence à des lisières de bois, et donc à des défrichements médiévaux.
On remarquera également, à la fin du XIIIe siècle, l'appellation de Danevilla supra mare, c'est-à-dire « Denneville-sur-Mer », qui ne s'est pas imposée[4].
Remarque : Il existe un nom de personne norois Danr / DanR[6] (variantes masculine Dani et féminine Dana[7]) surnom signifiant « le Danois ». Il y a aussi les noms de lieux Les Damps (Eure) attesté sous la forme Danas (accusatif pluriel) « les Danois » au Xe siècle et (portu) Dancs « danois » (adjectif) en 1021 - 1025[8], ainsi que Necqueville (pays de Caux, Hautot-Saint-Sulpice, Danesquevilla 1257) littéralement « domaine rural danois » et des noms de familles fréquents dans la Manche, Ledanois et dans l'Eure, Danois.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[19],[Note 2].
En 2021, la commune comptait 555 habitants, en évolution de −5,29 % par rapport à 2015 (Manche : +0,44 %, France hors Mayotte : +2,49 %).
Château ou Cour d'Omonville : le château des XVIe, XVIIe – XIXe siècles flanqué de deux tours d'angles et de tourelles est entouré par des douves, dans lesquelles ont a retrouvé trois canons de fer du XVIe ou XVIIe siècle[23]. Il a été restauré après 1944.
Château de Denneville aussi nommé château du Breuil : château du XVIIIe remanié au XIXe siècle, laissé à l'abandon[24],[9].
Église Saint-Rémy des XIIIe, XVe – XIXe siècles avec sa voûte en pierre de la chapelle nord décorée de peintures de la Renaissance représentant les quatre évangélistes aux têtes nimbées[Note 3], restaurées au XIXe siècle et classées au titre objet aux monuments historiques[25]. Le clocher date du XVe siècle le chœur et la nef ont été restaurés au XIXe siècle . À voir dans le mur du chœur un bas-relief représentant la cène[26]. L'église abrite un bénitier (XVIe), des fonts baptismaux (XVIIIe), une verrière (XXe)[9], ainsi que les pierres tombales armoriées de Pierre-Joseph-César Eustace de Denneville (1796-1860), d'azur à la fasce d'or accompagnée en chef de deux roses d'argent et en pointe d'une rose de même, et de son épouse, Athénaïs de Coulibœuf d'Angloicheville (1805-1889), d'azur au rencontre (tête) de bœuf d'argent, accorné d'or[27], et celle d'Alfred-Pierre-Désiré de Beaudrap (1823-1902), d'azur au chevron d'argent accompagné de deux étoiles d'or en chef et d'un croissant d'or en pointe, et de son épouse (1856), Marie-Louise-Élisa Eustace de Denneville (1834-1902), d'azur à la fasce d'or accompagnée en chef de deux roses d'argent et en pointe d'une rose de même[28].
Ruines de l'ancienne église Notre-Dame et du cimetière d'Omonville-la-Folliot. Probablement édifiée sur un bâtiment plus ancien, l'église qui fut paroissiale jusqu'à la Révolution, aujourd'hui en ruines, daterait du XVIIIe siècle. Il en subsiste notamment une clef de voûtearmoriée d'un blason à trois besans[29].
Jacques Eustace de Deneville (XVIIe siècle), avocat au Parlement de Rouen, auteur en 1645 d'un ouvrage intitulé Inventaire de l'histoire de Normandie[9].
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Les fresques pourraient avoir été peintes par le même artiste qui a peintes celles de l'église Saint-Malo de Canville-la-Rocque.
↑Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècles) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 184.
↑François de Beaurepaire - Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche - Page 92.
↑« RAA SP 94 », sur manche.gouv.fr, (consulté le ).
↑Annuaire du département de la Manche, 33e année 1861, p 238
↑Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN978-2-913920-38-5), p. 167.
↑Université Inter-Âges de Basse-Normandie - Antenne de Cherbourg (préf. Rodolphe de Mons), Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN2-85480-543-7), p. 38.
Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN978-2-9159-0709-4), p. 73.
René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN978-2-35458-036-0), p. 181.