Les Dhutanga (du pali et sanskrit dhuta ou dhūta (tóutuó, 头陀, en chinois), « secoué »[1],[2], et de aṅga ; littéralement « moyens de secouer (les souillures)[3] ») sont une liste de treize (douze d'après les textes en chinois) moyens de purifications ascétiques préconisés par le Bouddha Shākyamuni.
Une ou plusieurs de ces pratiques peuvent être suivies (par des moines, mais aussi des laïcs) pendant un temps déterminé, et être choisies en fonction d'une ou plusieurs vertus à développer (contentement, modération, renoncement, énergie, etc.). On précise qu'elles doivent s'accompagner de frugalité, comme moyen de purification; toutefois, leur simple réalisation extérieure ne suffit pas, c'est l'intention (cetanā (en)) qui les sous-tend qui est déterminante[3].
Ces moyens de purification sont énumérés dans les sûtras du canon pali ainsi que dans le Visuddhimagga (« le Chemin de la Pureté »)[3], au chapitre II, paragraphes 14 à 78[4] :
Voici les douze règles de la pratique « dhuta » présentées dans les documents chinois[Lesquels ?].
Ces pratiques sont populaires par exemple chez les moines de la forêt (« tudong » en Thaïlande).
Certains moines observent également une période de jeûne plus ou moins longue et stricte, souvent considérée comme favorable à la méditation ; chacun peut donc y voir un exercice intéressant et respectable ou au contraire une mortification contraire aux principes du bouddhisme.
Il faut distinguer ces moyens de purifications de l'ascétisme que pratiquait le Bouddha Gautama avant de renoncer à de telles mortifications, jugées dangereuses pour la santé et sans intérêt spirituel. Les mortifications présentent une relation directe à la haine (notamment la haine de soi-même), ils expriment un péril. Par opposition, les moyens de purification, qui ne sont pas obligatoires mais s'ajoutent aux préceptes des moines, doivent être utilisés dans le but précis de pratiquer une voie médiane entre le plaisir sensuel et la mortification.