Diane Obomsawin (aussi connue sous le pseudonyme d’Obom) est une cinéaste d'animation, illustratrice, réalisatrice et autrice de bande dessinée abénaquise francophone.
D'origine abénaquise, Diane Obomsawin est née à Montréal en 1959[1]. Elle commence le dessin de façon autodidacte dès l’âge de onze ans[2]. Elle grandit entre le Québec et la France avant de revenir s’installer à Montréal en 1983[3]. En 1995, elle commencer à étudier le cinéma d’animation à l'Université Concordia en tant qu’auditeur libre[4].
C'est au milieu des années 1980, dans le fanzine Iceberg dans lequel elle signe sous les pseudonymes de Ringo la balafre et de Dumaurier Régulier, qu’Obomsawin fait ses débuts dans la bande-dessinée avec Les Aventures de Rosebif et À chier[5],[4],[2]. Elle fait partie de la première vague de la bande dessinée underground au Québec[4].
On remarque par la suite sa participation au magazine d’humour et de bande dessinée Croc, au magazine Anormal, ainsi que par ses illustrations dans MTL, L’Actualité, Châtelaine, La Presse, Le Devoir[5],[2].
Elle fait paraitre une première bande dessinée, un recueil de rêves intitulé Plus tard, chez L'Oie de Cravan en 1997 après que l’éditeur Benoît Chaput ait remarqué ses dessins « Greta et Poutine » sur les napperons du restaurant La Paryse[5]. Dix années passent avant qu’elle publie de nouveau à l’Oie de Cravan. En 2007 paraît Kaspar, une biographie adaptée de Kaspar Hauser Kaspac, le célèbre « orphelin de l’Europe », dont le triste destin a aussi inspiré Paul Verlaine, Werner Herzog et Françoise Dolto[2]. Kaspar remporte le Grand prix de la Ville de Québec au Festival de bande dessinée francophone de Québec[6]. Il est traduit en anglais par l’éditeur Drawn & Quarterly en 2009[7]. L’année suivante, elle publie Pink Mimi drink, un second récit de rêves. En 2011, le microéditeur Colosse fait paraître un fac-similé d’À chier, un détournement parodique à tendance situationniste et oubapiste de la bande dessinée Archie de Dan DeCarlo[2]. En 2014, Obomsawin publie J’aime les filles, dont le titre est une réappropriation de la chanson de Jacques Dutronc[6], qui recueille neuf témoignages des premières expériences homosexuelles des amies de l’écrivaine[5]. Il remporte le Prix spécial du jury Bédélys[8]. J’aime les filles est également traduit par Drawn & Quaterly, sous le titre On Loving Women.
Ses récits empreints « d’humour, d’humanité et de gravité » contiennent souvent des éléments autobiographiques[7].Son univers naïf onirique et minimaliste est peuplé de personnages anthropomorphes « aux lignes simples et aux couleurs vives[9] ».
Depuis 1992, elle se distingue également par une production de courts métrages d’animation. Elle réalise des courts métrages d’animation à partir de 2000 pour le compte de l’Office national du film du Canada, dont The Worm (1999), The Coat (1999), Distances/Elbow Room (2002) et Ici par Ici (2007). écit autobiographique Ce dernier « raconte avec humour et lucidité les grandes étapes de son enfance, vécue entre Montréal et la France[10]», et a reçu le prix du Meilleur film narratif au Festival international d'animation d'Ottawa, en plus d'être nommé au Prix Jutra du Meilleur film d’animation et Prix Génie du Meilleur court-métrage d’animation. En 2012, elle adapte Kaspar en cout-métrage, ainsi que J'aime les filles en 2016. Celui-ci est finaliste et lauréat pour de nombreux prix, il remporte le Grand Prix Nelvana du meilleur court métrage narratif indépendant au Festival international d'animation d'Ottawa et est finaliste au Festival du film Sundance, catégorie courts métrages[11],[12].
En 2008, le Festival international du film sur l’art de Montréal (FIFA) présente la première rétrospective sur Obomsawin[13]. En 2011, elle est invitée par le symposium international d'art de Baie-Saint-Paul et y créé une animation en public[2]. En collaboration avec le Musée national des Beaux-Arts du Québec (MNBAQ), La Société de Développement Commercial (SDC) Montcalm lui confie la 7e édition de Lumière sur l'art (2021) sur la rue Cartier avec la création d'œuvres sur lampadaires[9]. Ses œuvres ont été présentées dans de nombreux festivals d’animation au Canada et à l’étranger[14].
↑ ab et cSophie Yanow et Alexandre Fontaine Rousseau, « Obom, Tout le monde est une fille. Entretien avec Diane Obomsawin », Liberté, no 305, , p. 9-14 (lire en ligne)
Alexandre Fontaine Rousseau, « Entretien avec Diane Obomsawin », 24 images, no 170, décembre 2014 - janvier 2015, p. 35-37 (ISSN1923-5097, lire en ligne)
Blei, Irene. Canadá cuadro a cuadro : animadores y animadoras del National Film Board. Florida : Wolkowicz, 2014, 301, [4]p. - Argentine - NC 1766 C3B61