La plupart des mammifères sont dichromates (deux types de cônes avec respectivement un pic de sensibilité dans le vert-jaune et dans le bleu-violet), certains primates, dont l'humain, étant toutefois trichromates[1].
Le dichromatisme, avec un système visuel capable de comparer les influx des deux types de photorécepteurs, est la condition minimale pour distinguer deux objets ne différant que par la composition spectrale du rayonnement électromagnétique qu'ils émettent ou réfléchissent.
L'évolution de la vision des couleurs chez les mammifères
Il est probable que l'ancêtre commun à tous les vertébrés possédait quatre types de cônes (vision tétrachromatique) acquis au cours du cambrien[2]. L'hypothèse dite du « goulot d'étranglement nocturne(en) » suggère que les mammifères euthériens qui vivaient au temps des dinosaures il y a près de 160 millions d'années étaient des petites espèces nocturnes[a] agiles vivant pour la plupart cachées dans des terriers ou dans les cimes des arbres, ce qui leur permettait d'échapper aux Dinosaures prédateurs diurnes[4] même si certains de ces prédateurs terrestres devaient être au moins partiellement actifs la nuit[5]. Cette hypothèse explique la vision dichromatique par la perte de deux photopsines. La vision des couleurs qui en résulte est suffisante pour des excursions diurnes occasionnelles : la plupart des descendants de ces mammifères ont deux types de cônes sensibles aux ondes courtes (maximum dans le bleu) et moyennes (maximum dans le vert)[6],[7].
↑Les deux tiers des espèces de Mammifères actuels sont nocturnes. Sur une base de données de 4 477 espèces, 69 % sont nocturnes, 20 % diurnes, 8.5 % cathémérales et 2.5 % crépusculaires[3].
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↑(en) Rui Borges, Warren E. Johnson, Stephen J. O’Brien, Cidália Gomes, Christopher P. Heesy & Agostinho Antunes, « Adaptive genomic evolution of opsins reveals that early mammals flourished in nocturnal environments », BMC Genomics, vol. 19, no 121, (DOI10.1186/s12864-017-4417-8).
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