Dickinsoniidae

Dickinsoniidae
Description de cette image, également commentée ci-après
Fossile de Dickinsonia costata.
Classification
Règne Animalia
Sous-règne Bilateria
Embranchement  Proarticulata
Classe  Dipleurozoa

Famille

 Dickinsoniidae
Harrington (d) & Moore, 1955

Genres de rang inférieur

Les Dickinsoniidae[1] (dickinsoniidés en français) sont une famille éteinte d'animaux marins à corps mous, à symétrie bilatérale, de la faune de l'Édiacarien, vivant il y a environ entre 560 et 555 millions d'années.

Leur classification systématique a été controversée en raison des caractéristiques de ces animaux fossiles, difficilement comparables aux êtres vivants actuels. La plupart des interprétations actuelles les considèrent comme appartenant à l'embranchement des proarticulés, alors que d'autres suggéraient qu'ils pourraient être des champignons, ou encore des représentants d'un règne désormais éteint.

Étymologie

[modifier | modifier le code]

Les Dickinsoniidae ainsi que le genre Dickinsonia ont été décrits pour la première fois en 1947 par Reg Sprigg[2], l'inventeur de la faune de l'Édiacarien en Australie, qui l'a nommé en référence à Ben Dickinson, alors directeur des mines de l'Australie-Méridionale et à la tête du ministère qui employait Reg Sprigg[3].

Description

[modifier | modifier le code]
Reconstitution schématique de 5 dickinsoniidés :Dickinsonia costata, D. lissa, D. tenuis, D. menneri, D. sp. ainsi qu'Ivovicia rugulosa.

Les dickinsoniidés sont connus à partir d'empreintes de tissus mous. Ils se présentent comme des disques à contour elliptique, généralement de petite taille (millimétriques à pluricentimétriques ; exceptionnellement plusieurs dizaines de centimètres de long)[4].

Ils ressemblent, à première vue, à des méduses avec leurs segments rayonnants et leurs tentacules marginaux. Cependant ils sont caractérisés par une symétrie bilatérale marquée et par la présence d'extrémités différenciées. Un sillon médian longitudinal sépare des segments latéraux simples. La marge est plus ou moins festonnée en lamelles très courtes et arrondies.

Le nom de genre Phyllozoon a été donné en Australie à ce qui a été interprété comme des traces fossiles de « broutage » en fond de mer de Dickinsonia. A. Yu. Ivantsov, dans sa révision des traces fossiles de l'Édiacarien en 2011, conclut simplement que les responsables de ces traces sont des proarticulés sans en préciser le genre [5].

Répartition géographique

[modifier | modifier le code]

Cette famille est connue dans trois grandes régions du globe :

Les premières découvertes de dickinsoniidés ont eu lieu dans les grès quartzeux des collines Ediacara qui ont donné leur nom à la période géologique de l'Édiacarien[6] avant d'être retrouvés dans d'autres sites des Flinders Ranges en Australie-Méridionale.

Russie et Ukraine

[modifier | modifier le code]

Ils sont connus en Ukraine (Podolie) et en Russie dans les régions de la mer Blanche et de l'Oural central[7].

Un seul dickinsoniidé probable a été découvert en Amérique du nord, au sein de la « formation géologique de Blueflower » dans les Territoires du Nord-Ouest au Canada. Il a été décrit en 1994 par G. M. Narbonne[8] et nommé Windermeria à la différence des espèces trouvées ailleurs dans le monde qui appartiennent toutes au genre Dickinsonia.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) Harrington, H. J. and Moore. R. C., « Kansas Pennsylvanian and other jellyfishes », Bull. Kansas geol. Surv., vol. 114, no 5,‎ , p. 153–163 (lire en ligne)
  2. (en) Reg C. Sprigg, « Early Cambrian(?) Jellyfishes from the Flinders Range, South Australia », Trans. Roy. Soc. S. Aust., vol. 71, no 2,‎ , p. 212-224 (lire en ligne [PDF]).
  3. (en) Susan Turner et David Oldroyd, « Reg Sprigg and The Discovery of the Ediacara Fauna in South Australia: Its Approach to the High Table », dans David Sepkoski et Michael Ruse, The Paleobiological Revolution: Essays on the Growth of Modern Paleontology, Chicago, The University of Chicago Press (ISBN 978-0-226-74861-0, lire en ligne), p. 265
  4. (en) M. A. Fedonkin, J. G. Gehling, K. Grey, G. M. Narbonne et P. Vickers-Rich, The Rise of Animals. Evolution and Diversification of the Kingdom Animalia. Johns Hopkins University Press, , 326 p. (ISBN 978-0-8018-8679-9, lire en ligne)
  5. (en) A.Y. Ivantsov, « Feeding traces of proarticulata—the Vendian metazoa », Paleontol. J., vol. 45,‎ , p. 237, [1] (DOI 10.1134/S0031030111030063)
  6. (en) Gregory J. Retallack, « Growth, decay and burial compaction of Dickinsonia, an iconic Ediacaran fossil », Alcheinga, vol. 31, no 3,‎ , p. 215-240 (DOI 10.1080/03115510701484705, lire en ligne [PDF]).
  7. (en) Dima Grazhdankin, « Patterns of distribution in the Ediacaran biotas: facies versus biogeography and evolution », Paleobiology, vol. 30, no 2,‎ , p. 203–221 (DOI 10.1666/0094-8373(2004)030<0203:PODITE>2.0.CO;2).
  8. (en) G. M. Narbonne, « New Ediacaran fossils from the Mackenzie Mountains, northwestern Canada », Journal of Paleontology, vol. 63, no 3,‎ , p. 411–416, [2]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

[modifier | modifier le code]