H280 : Contient un gaz sous pression ; peut exploser sous l'effet de la chaleur H302 : Nocif en cas d'ingestion H312 : Nocif par contact cutané H315 : Provoque une irritation cutanée H319 : Provoque une sévère irritation des yeux H332 : Nocif par inhalation H335 : Peut irriter les voies respiratoires P261 : Éviter de respirer les poussières/fumées/gaz/brouillards/vapeurs/aérosols. P280 : Porter des gants de protection/des vêtements de protection/un équipement de protection des yeux/du visage. P305+P351+P338 : En cas de contact avec les yeux : rincer avec précaution à l’eau pendant plusieurs minutes. Enlever les lentilles de contact si la victime en porte et si elles peuvent être facilement enlevées. Continuer à rincer. P410+P403 : Protéger du rayonnement solaire. Stocker dans un endroit bien ventilé.
Numéro ONU : 1953 : GAZ COMPRIMÉ TOXIQUE, INFLAMMABLE, N.S.A. Classe : 2.1 Étiquettes : 2.1 : Gaz inflammables (correspond aux groupes désignés par un F majuscule); 2.3 : Gaz toxiques (correspond aux groupes désignés par un T majuscule, c'est-à-dire T, TF, TC, TO, TFC et TOC).
Les propriétés chimiques du digermane diffèrent quelque peu de celles des autres hydrures d'éléments du groupe 14 du tableau périodique, bien qu'elles présentent quelques similitudes, notamment en ce qui concerne les réactions de pyrolyse.
L'oxydation du digermane se produit à une température inférieure à celle du monogermane. Elle produit du dioxyde de germanium GeO2, qui agit à son tour comme catalyseur de la réaction, ce qui est une différence majeure d'avec les autres éléments du même groupe, car le dioxyde de carbone CO2 et le dioxyde de silicium SiO2 ne présentent pas les mêmes propriétés catalytiques[4] :
On pense que la pyrolyse du digermane se déroule en plusieurs étapes :
Ge2H6 → 2 GeH3
GeH3 + Ge2H6 → GeH4 + Ge2H5
Ge2H5 → GeH2 + GeH3
GeH2 → Ge + H2
2 GeH2 → GeH4 + Ge
n GeH2 → (GeH2)n.
La pyrolyse du digermane s'avère être plus endothermique que celle du disilane Si2H6. On pense que cette différence provient de la force plus grande de la liaison Ge–H par rapport à celle de la liaison Si–H. La pyrolyse du digermane peut conduire à la polymérisation de groupes GeH2 au cours de laquelle le GeH3 agit comme propagateur tandis que de l'hydrogène H2 est libéré[7].
Le digermane n'a que peu d'applications pratiques, dans la mesure où l'hydrure de germanium utilisé dans l'industrie est avant tout le germane GeH4. Le digermane est de ce fait principalement utilisé comme précurseur du germanium. On peut ainsi l'utiliser pour déposer des semiconducteurs contenant du germanium par dépôt chimique en phase vapeur[8] (CVD).
↑ a et b(en) L. M. Dennis, Robert B. Corey et Roy W. Moore, « Germanium. VII. The Hydrides of Germanium », Journal of the American Chemical Society, vol. 46, no 3, , p. 657-674 (DOI10.1021/ja01668a015, lire en ligne)
↑ a et b(en) H. J. Emeléus et E. R. Gardner, « 358. The oxidation of monogermane and digermane », Journal of the Chemical Society (Resumed), , p. 1900-1909 (DOI10.1039/JR9380001900, lire en ligne)
↑(en) William L. Jolly, John E. Drake, Ralph Rudolph et T. Wartik, « Hydrides of Germanium, Tin, Arsenic, and Antimony », Inorganic Syntheses, vol. 7, , p. 34-44 (DOI10.1002/9780470132388.ch10, lire en ligne)
↑(en) Robert M. Dreyfuss et William L. Jolly, « Disproportionation of digermane in liquid ammonia », Inorganic Chemistry, vol. 7, no 12, , p. 2645-2646 (DOI10.1021/ic50070a037, lire en ligne)
↑(en) Junqi Xie, Andrew V G Chizmeshya, John Tolle, Vijay R. Dcosta, Jose Menendez et John Kouvetakis, « Synthesis, stability range, and fundamental properties of Si-Ge-Sn semiconductors grown directly on Si(100) and Ge(100) platforms », Chemistry of Materials, vol. 22, no 12, , p. 3779-3789 (DOI10.1021/cm100915q, lire en ligne)
↑(en) A. D. Gamalski, J. Tersoff, R. Sharma, C. Ducati et S. Hofmann†, « Formation of Metastable Liquid Catalyst during Subeutectic Growth of Germanium Nanowires », Nano Letters, vol. 10, no 8, , p. 2972-2976 (PMID20608714, DOI10.1021/nl101349e, Bibcode2010NanoL..10.2972G, lire en ligne)