En mathématiques , la distance de Lévy-Prokhorov , parfois appelée distance de Prokhorov , est une distance sur l'ensemble des mesures de probabilité d'un espace métrique donné. Cet objet mathématique doit son nom au mathématicien français Paul Lévy et au mathématicien soviétique Yuri Prokhorov . C'est une généralisation de la distance de Lévy, à des espaces autres que
R
{\displaystyle \mathbb {R} }
, due à Prokhorov[ 1] .
Soit
(
M
,
d
)
{\displaystyle (M,d)}
un espace métrique et
P
(
M
)
{\displaystyle {\mathcal {P}}(M)}
l'ensemble des mesures de probabilité sur l'espace mesurable
(
M
,
B
(
M
)
)
{\displaystyle (M,{\mathcal {B}}(M))}
, où
B
(
M
)
{\displaystyle {\mathcal {B}}(M)}
désigne la tribu borélienne sur
M
{\displaystyle M}
.
Pour un sous-ensemble
A
⊆
M
{\displaystyle A\subseteq M}
et
ε
>
0
{\displaystyle \varepsilon >0}
, notons
A
ε
{\displaystyle A^{\varepsilon }}
le
ε
{\displaystyle \varepsilon }
-voisinage de
A
{\displaystyle A}
défini comme suit :
A
ε
:=
{
p
∈
M
∣
∃
q
∈
A
,
d
(
p
,
q
)
<
ε
}
=
⋃
p
∈
A
B
ε
(
p
)
{\textstyle A^{\varepsilon }:=\{p\in M\mid \exists q\in A,\,d(p,q)<\varepsilon \}=\bigcup _{p\in A}B_{\varepsilon }(p)}
, où
B
ε
(
p
)
{\displaystyle B_{\varepsilon }(p)}
est la boule ouverte de centre
p
{\displaystyle p}
et de rayon rayon
ε
{\displaystyle \varepsilon }
.
La métrique de Lévy-Prokhorov
π
:
P
(
M
)
2
→
[
0
,
+
∞
[
{\displaystyle \pi :{\mathcal {P}}(M)^{2}\to \left[0,+\infty \right[}
est définie ainsi[ 2] :
π
(
μ
,
ν
)
:=
inf
{
ε
>
0
∣
∀
A
∈
B
(
M
)
,
μ
(
A
)
≤
ν
(
A
ε
)
+
ε
et
ν
(
A
)
≤
μ
(
A
ε
)
+
ε
}
{\displaystyle \pi (\mu ,\nu ):=\inf \left\{\varepsilon >0\mid \forall A\in {\mathcal {B}}(M),\,\mu (A)\leq \nu (A^{\varepsilon })+\varepsilon \;{\text{et}}\;\nu (A)\leq \mu (A^{\varepsilon })+\varepsilon \right\}}
,
On peut vérifier qu'il s'agit d'une distance bornée par 1.
Le principal résultat justifiant l'introduction de cette distance et le suivant : si
M
{\displaystyle M}
est séparable , alors la convergence faible sur l'espace
P
(
M
)
{\displaystyle {\mathcal {P}}(M)}
est équivalente à la convergence selon
π
{\displaystyle \pi }
[ 3] .
De plus
P
(
M
)
{\displaystyle {\mathcal {P}}(M)}
est alors séparable et si
M
{\displaystyle M}
est complet, alors
P
(
M
)
{\displaystyle {\mathcal {P}}(M)}
l'est aussi. Cette discussion se résume ainsi : si
M
{\displaystyle M}
est un espace polonais , alors
P
(
M
)
{\displaystyle {\mathcal {P}}(M)}
muni de la convergence en loi l'est également.
Certains auteurs suppriment l'une des inégalités dans la définition de
π
{\displaystyle \pi }
, ou restreignent la quantification sur
A
{\displaystyle A}
aux ouverts ou aux fermés de
M
{\displaystyle M}
sans changer les propriétés ci-dessus.
↑ (en) « Lévy metric » , dans Michiel Hazewinkel , Encyclopædia of Mathematics , Springer , 2002 (ISBN 978-1556080104 , lire en ligne ) .
↑ (en) « Lévy-Prokhorov metric » , dans Michiel Hazewinkel , Encyclopædia of Mathematics , Springer , 2002 (ISBN 978-1556080104 , lire en ligne ) .
↑ (en) Billingsley, Patrick, Convergence of Probability Measures , New York/Chichester/Weinheim etc., John Wiley & Sons, Inc., New York, 1999 , 277 p. (ISBN 0-471-19745-9 , OCLC 41238534 )