Drapeau de la révolte arabe

Symbole décrivant l'usage, explicité ci-après Drapeau ratio: 2:3
Le drapeau de la révolte Arabe - Aqaba 2006

Le drapeau de la révolte arabe est un drapeau utilisé par Hussein ben Ali et ses alliés, les nationalistes arabes, lors de la Grande révolte arabe menée contre l'Empire ottoman, entre 1916 et 1918, pendant la Première Guerre mondiale.

Il se démocratise ensuite dans le monde arabe et est réutilisé sous diverses déclinaisons par une majorité des pays arabes jusqu'au XXIe siècle.

Le drapeau se compose de trois bandes horizontales (noire, blanche et verte) et d'un triangle rouge sur le côté du guindant. Chaque couleur a une signification symbolique : le noir représente la dynastie abbasside ou les rachiduns, le blanc représente la dynastie omeyyade et le vert représente l'islam (ou peut-être la dynastie fatimide, mais c'est incertain). Le triangle rouge représente la dynastie hachémite, à laquelle Hussein ben Ali appartient. Le drapeau devient un symbole de nationalisme et d'unité du peuple arabe[1],[2],[3].

Soldats au cours de la révolte arabe de 1916-1918. Ils brandissent le drapeau de la révolte arabe.

Il est estimé que le drapeau est conçu par le diplomate britannique Mark Sykes, dans le but de susciter un sentiment d'« arabité » afin d'alimenter la révolte[4]. Selon Joshua Teitelbaum, cette affirmation est avancée à la fois par le biographe de Sykes en 1923 et par Hussein ben Ali, qui aurait déclaré à Woodrow Wilson en 1918 que le drapeau symbolisait la domination hachémite sur le monde arabe[5]. Selon une version, Sykes, désireux de contester le drapeau français qui flotte dans les territoires arabes sous contrôle français, aurait proposé plusieurs drapeaux à Hussein, qui aurait choisi celui qui a été ensuite utilisé[6].

Cependant, le drapeau rappelle fortement des drapeaux antérieurs utilisés par les nationalistes arabes, tels que ceux utilisés par Al-Muntada al-Adabi (ar) (1909-1915) en 1909, Al-ʽAhd (Irak) en 1913 et la société secrète Al-Fatat en 1914.

Il influence les drapeaux nationaux d'un certain nombre de nouveaux États arabes après la Première Guerre mondiale. Les drapeaux inspiré par celui de la révolte arabe sont ceux de l'Égypte, de la Jordanie, de l'Irak, du Koweït, du Soudan, de la Syrie, des Émirats arabes unis, du Yémen, de la Palestine, du Somaliland, de la République arabe sahraouie démocratique et de la Libye.

Les Hachémites furent les alliés des Britanniques dans le conflit contre l'Empire ottoman. Après la fin de la guerre, les Hachémites ont reçu le Hedjaz, région située en Arabie. Les Hachémites recevront aussi la Syrie et l'Irak.

La Grande Syrie a été dissoute après seulement quelques mois d'existence, en 1920. Les Hachémites ont été renversés dans le Hedjaz, en 1925, par les Saoud, et en Irak en 1958 par un coup d'État, mais ils ont conservé le pouvoir en Jordanie.

Un drapeau de 60 mètres sur 30 flotte actuellement à Aqaba, en Jordanie. Il s'agit du sixième plus haut drapeau dans le monde[7].

Description

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Le drapeau contient les quatre couleurs pan-arabes, noir, blanc, vert et rouge. Il y a trois bandes horizontales; Noir, vert et blanc, de haut en bas, et un triangle rouge du côté palan drapeau.

Prédécesseurs

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Successeurs

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Notes et références

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  1. Edmund Midura, Flags of the Arab World, in Saudi Aramco World, March/April 1978, pages 4-9
  2. Mahdi Abdul-Hadi, Palestine Facts: The Meaning of the Flag, passia.org
  3. Olivier Hanne, « La révolte arabe en 1916 : mythe et réalité », TELEMME - Temps, espaces, langages Europe méridionale-Méditerranée, SPM,‎ , p. 331 (lire en ligne, consulté le ) :

    « Enfn, le drapeau choisi en 1917 pour le royaume du Hejâz reprend le triangle rouge des Hachémites et les trois couleurs des califats historiques : le blanc des Umayyades, le noir des ‘Abbâsides et le vert des Fâtimides, d’ailleurs utilisé à l’époque dans le ‘Asîr et au Yémen. Hussein chercha donc dès le début de l’année 1917 à réconcilier l’histoire musulmane pour imiter, si ce n’est recréer, un califat hachimite. Mais, après 1916, la méfance franco-britannique l’emporte et les deux puissances se refusent à accepter un tel titre, qui pourrait fédérer les musulmans des colonies54. Hussein est prié de renoncer à cette ambition en 1918. »

  4. William Easterly, The White Man's Burden, (2006) p. 295
  5. Joshua Teitelbaum, The rise and fall of the Hashimite kingdom of Arabia, New York, New York University Press, (ISBN 1-85065-460-3, OCLC 45247314), p. 205
  6. Elie Podeh, The Politics of National Celebrations in the Arab Middle East, New York, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-107-00108-4, OCLC 782907553), p. 49
  7. « The Flag of the Arab Revolt | andrewcusack.com », sur www.andrewcusack.com

Liens internes

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Liens externes

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