Le détartrage est l'action consistant à enlever le tartre qui s'est accumulé sur les dents. Contrairement à la plaque dentaire, le tartre ne peut être éliminé avec une brosse à dents. En France, le détartrage peut être effectué par un dentiste, le détartrage étant une partie de l'odontologie (dentisterie). En Suisse et au Québec[1], il peut l'être aussi par un hygiéniste dentaire (non-médecin). C'est un élément essentiel de l'hygiène bucco-dentaire, permettant également de détecter une carie éventuelle.
En prévention de la parodontite, la profondeur des poches gingivales (sulcus) est testée à l'aide d'une curette parodontale, au-delà de 2 à 2,5 mm une inquiétude est communiquée au patient et une stratégie d'action lui est proposée afin d'éviter l'apparition de poches parodontales[2]. Une désinfection de la partie sous-gingivale est ensuite effectuée au moyen d'oxygène bactéricide.
Les ultrasons permettent d'effectuer le détartrage dentaire, et c'est le moyen le plus utilisé[3]. C'est généralement indolore, selon la sensibilité du patient, et comporte très peu d'effets secondaires. Un fin embout métallique ou en céramique, vibrant à haute fréquence (de 25 kHz à plus de 40 kHz) est passé sur les surfaces dentaires recouvertes de tartre, ce qui permet le décollement de celui-ci.
Les appareils peuvent utiliser trois technologies différentes, associées à la cavitation, créatrice d'ondes de choc, et du fractionnement du tartre :
De l'eau est constamment projetée, ce qui permet à la fois de refroidir le processus, d'éliminer les débris de tartre, et la salive. L'ensemble est éliminé par une aspiration simultanée[5].
Il existe différents instruments permettant d'enlever le tartre, appelés curettes parodontales. Ces curettes éliminent le tartre par grattage, en complément des ultrasons[6].
La technique du sablage ou aéro-polissage, consiste en un jet d'eau chargée de fines particules de carbonate de calcium ou de glycine[7]. Ce dernier est projeté directement sur les dents par l'intermédiaire d'une buse. Ce type de détartrage est totalement indolore, il sert particulièrement à éliminer les taches de couleur sur les dents.
Le détartrage se poursuit par le passage d'un fil dentaire ou à la brossette interdentaire permettant le détartrage interstitiel.
Une séance de détartrage se clôt par le passage d'une polisseuse rotative enduite d'une pâte qui permet d'obtenir l'élimination des dernières taches et rugosités, suivi d'un rinçage de la bouche.
Le détartrage peut s'enchaîner sur une reminéralisation au fluor à l'aide d'une gouttière dentaire posée durant quelques minutes. Il est alors recommandé de ne pas manger et boire durant environ une demi-heure après la pose. Il peut également donner lieu à un rappel des techniques de brossage des dents ou à un contrôle de la minéralisation des dents à l'aide d'un détecteur de densité.
La fréquence nécessaire de détartrage est très variable d'un individu à l'autre, selon la vitesse de formation du tartre, et la sensibilité aux maladies parodontales. Cette vitesse de formation dépend essentiellement de la qualité du brossage, mais aussi de facteurs spécifiques à l'individu (qualité de la salive, pH buccal, autres caractéristique physico-chimiques). La fréquence nécessaire de détartrage pourra varier de tous les 3 mois à plusieurs années. Cependant pour simplifier on peut conseiller un détartrage environ une fois par an, en même temps qu'une visite de contrôle. Le détartrage ne permet pas le blanchiment dentaire, il ne fait que supprimer le calcaire peu esthétique et pathogène qui recouvre l'organe dentaire.
En cas de négligence de détartrage, on observe une hypersensibilité des gencives, entrainant des saignements gingivaux fréquents, c'est-à-dire une gingivite. Une récession gingivale peut également survenir[2], par exemple à cause d'un brossage excessif vers la dent en direction de la gencive. On observe également un déchaussement progressif des dents, qui entraîne leur perte avec le temps qui passe.
L'emploi de bicarbonate de soude (de type alimentaire) lors des brossages quotidiens (saupoudré sur le dentifrice ou seul), permet une élimination du tartre et de la plaque dentaire[8]. Il prévient aussi les caries[9]. Il permet, d'autre part, de polir l'émail et de blanchir les dents, par élimination des taches (nicotine, café, thé, etc.)[10]. C'est d'ailleurs un composant naturel de beaucoup de dentifrices, pour ses propriétés légèrement abrasives[11] mais inoffensif pour l'émail dentaire et sa solubilité dans l'eau.
Son utilisation, seul, mélangé à de l'argile en poudre ou en supplément du dentifrice, à une périodicité d'une fois tous les dix jours est suffisante, selon les dentistes[12], et sans dommage en usage quotidien. Un contrôle régulier par un dentiste reste néanmoins conseillé.
Le dentiste doit tant que possible protéger les muqueuses, gingivales notamment, utiliser un matériel bien désinfecté et tenir compte du fait que l'aérosol de détartrage peut contenir des microbes, éventuellement pathogènes, et notamment pour le détartrage ultrasonique qui propulse des microbes en quantité significative à importante, dans une zone de 30 cm autour de la bouche du patient, surtout en l'absence d'un bon dispositif d'aspiration buccale[13].
Il peut être conseillé une prophylaxie antibiotique pour prévenir le risque d'infection, avant ou quelques minutes après l'intervention de détartrage, mais un avis médical reste nécessaire (voir allergies/effets secondaires aux médicaments antibiotiques).