Dévoluy est une commune située dans la région naturelle du Dévoluy. Son chef-lieu, Saint-Étienne-en-Dévoluy, est situé à 19 kilomètres au nord-est de Veynes et à 18 kilomètres au nord-ouest de la préfecture Gap. Par la route, le bourg est distant de 28 kilomètres de Veynes et de 45 kilomètres de Gap.
Avec 18 637 hectares, la commune du Dévoluy constitue la deuxième commune du département en superficie, derrière Névache. Elle est également la dixième plus grande commune de France métropolitaine, derrière Hourtin (33) et devant Aix-en-Provence (13).
La commune est limitrophe des départements de la Drôme et de l'Isère.
La commune est arrosée par la Ribière, qui descend de la crête des Aiguilles et se jette dans la Souloise à Saint-Disdier, quelques kilomètres plus au nord ;
torrents de merdarel, de rioupes, des queyras, la ribière, de la grésière, de la gearette, de la pisse, des adroits, des pertusets, de l'are, le béoux, de mouche chat, des plates, de pré la pierre, des ormants, du clos des ânes, des aberts, de rabioux, de font bidouine, de crève corps, de la salette ;
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 168 mm, avec 8,1 jours de précipitations en janvier et 6,2 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 7,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 100,6 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 34,4 °C, atteinte le ; la température minimale est de −25,1 °C, atteinte le [Note 1],[10],[11].
Statistiques 1991-2020 et records ST ETIENNE-EN-DEVOLUY (05) - alt : 1300m, lat : 44°41'40"N, lon : 5°56'25"E Records établis sur la période du 01-12-1986 au 04-01-2024
Au , Dévoluy est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[14].
Elle est située hors unité urbaine[I 1] et hors attraction des villes[15],[16].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (85,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (86,7 %).
La répartition détaillée en 2018 est la suivante : espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (42,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (27,3 %), forêts (15,4 %), prairies (12,3 %), zones agricoles hétérogènes (2 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,4 %), zones urbanisées (0,1 %)[17].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[18].
La ligne de bus Zou ! Hautes-ALpes 515 / Dévoluy-Voyages (réservation conseillée) relie la gare de Veynes-Dévoluy aux principaux lieux de la commune[19],[20], allant de 30 minutes pour La Cluse à un peu moins d'une heure pour SuperDévoluy.
Les navettes inter-stations permettent également une desserte locale[21],[22].
Des transports à la demande (taxis) sont possibles depuis les gares de Grenoble[23] (92 kilomètres) et de Veynes (29 kilomètres).
Si le toponyme, en tant que nom de commune est récent, le toponyme Dévoluy est, par contre bien plus ancien et apparaît au XIe siècle sous les formes Devologium, Devolodium en 1150 dans le cartulaire de l'abbaye de Durbon.
Dévoluy provient du verbe dévaler, évoquant les champs d'éboulis et les ravinements des torrents avec un adage un brin moqueur, « on ne sait pas ce qu'ils sèment, mais chaque année ils récoltent des pierres », qui donne l'image du paysage minéral du Dévoluy[24].
Bien que le nom officiel de la commune nouvelle soit Dévoluy sans article, l'usage local est de dire Le Dévoluy par similitude avec le nom du massif montagneux qui s'accorde au masculin.
Afin de mettre en commun les moyens de quatre communes peu peuplées, mais dont deux sont dotées de stations de ski, à l'initiative de Jean-Marie Bernard, alors président de la communauté de communes du Dévoluy qui les groupait et maire de Saint-Étienne-en-Dévoluy[25],[26]
Les arrêtés préfectoraux des 13 mars et créent officiellement la commune nouvelle du Dévoluy qui prend effet le [27].
Elle constituait depuis cette date jusqu'au redécoupage cantonal de 2014 en France le canton de Dévoluy. Cette circonscription administrative territoriale a alors disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
Le siège de la commune nouvelle a été placé au siège de l'ancienne communauté de communes du Dévoluy, dissoute par la création de Dévoluy, qui fusionne ses quatre anciennes communes membres[28].
De 2013 jusqu'aux élections municipales de 2014, la commune nouvelle a été administrée par un conseil municipal comprenant 41 membres, dont 11 issus du conseil municipal d'Agnières-en-Dévoluy, 5 issus du conseil municipal de La Cluse, 15 issus du conseil municipal de Saint-Etienne-en-Dévoluy et 10 issus du conseil municipal de Saint-Disdier pris dans l'ordre du tableau.
Pour les mandats suivants, le nombre de conseillers municipaux a été réduit à l'effectif normal des conseils municipaux correspondants à la strate démographique de la commune, soit 15 conseillers[29],[30], y compris le maire et ses adjoints.
Professionnels et établissements de santé[47][Quand ?] :
pôle médical à la station de La Joue du Loup (Agnières-en-Dévoluy) ou plus loin à Corps, La Roche-des-Arnauds, Mens ;
pharmacie à La Joue du Loup (Agnières-en-Dévoluy) ou plus loin à Corps, La Roche-des-Arnauds, Mens ;
la ville de Gap possède un hôpital, le Centre hospitalier intercommunal des Alpes du Sud (CHICAS[48]) qui se divise en trois entités. Le premier site, le plus important, est celui de Gap qui est le plus grand centre hospitalier des Alpes du Sud. Gap est également doté d'un site spécialisé dans la gériatrie. À la suite d'une fusion, le CHICAS gère le site de Sisteron ;
à Gap, la polyclinique des Alpes du Sud ainsi que d'autres centres de rééducations[49] ;
il existe également une maison médicale du Gapençais[50].
La population des anciennes communes puis de la commune nouvelle est connue par les recensements menés régulièrement par l'Insee. Ces chiffres concernent le territoire de l'actuelle commune nouvelle.
En 2024, la commune nouvelle comptait 895 habitants[Note 2].
Évolution démographique du territoire de la commune nouvelle tel qu'existant au
1968
1975
1982
1990
1999
2010
2015
2021
869
885
910
929
945
1 017
994
895
Nombre retenu à partir de 1968 : population sans doubles comptes. Les données présentées sont établies à périmètre géographique identique, dans la géographie en vigueur au . (Source : INSEE RGP 2021[51])
L’usage des sols agricoles témoigne d'une prédominance de l’élevage représenté par un important cheptel ovin[53]. 47 exploitations agricoles sont présentes sur la commune, et se répartissent 4630 hectares de surface agricole à travailler.
La chapelle des Gicons, dite « Mère Église » Classé MH (1927)[60]. Cette petite église, dont la date de construction est inconnue (XIe ou XIIe siècle), et dont le surnom est d'origine inconnue (mère pour maire, principale ?), est de style roman, comportant une nef à trois travées en voûtes de plein cintre et une abside semi-circulaire, le tout flanqué d'une chapelle latérale surmontée du clocher et prolongée par une absidiole. Le bâtiment, plusieurs fois modifié, a été longtemps laissé à l'abandon. Il est actuellement en restauration à l'instigation d'une association locale[61], et avec le soutien de la commune.
Résidences Le Bois d’Aurouze et Les Issarts de la station de Superdévoluy, conçues par Henry Bernard et Maurice Fornier, construites de 1966 à 1976[62].
Jeanne Bertrand (1880-1957), photographe et sculptricefrançaise, connue pour avoir vécu avec (et peut-être influencé) la photographe Vivian Maier dans le Bronx, New York vers 1930. Elle est née à Agnières-en-Dévoluy dans le hameau des Flauds, de parents originaires du Champsaur, son père était chef-cantonnier dans le Dévoluy.
André Kauffer (1893-1977), artiste lorrain, dont le Dévoluy fut un thème d'inspiration.
Jean Couzy (1923-1958), alpiniste français amateur, à la fois glaciériste complet et rochassier de très haut niveau[63], il participe en 1950 à l'expédition victorieuse de l'Annapurna, premier 8 000 de l'histoire de l'alpinisme, et réalise en 1955 la première ascension du Makalu (8 463 m), également dans l'Himalaya. Il meurt dans l'ascension de la crête des Bergers (rebord méridional du plateau de Bure).
René Desmaison (1930-2007), alpinistefrançais, guide de haute montagne, il est l'auteur, à partir du milieu des années 1950 et pendant plus de 30 ans, de nombreuses premières ascensions de grande difficulté dans les Alpes, l'Himalaya et les Andes. Alpiniste très médiatisé, il est impliqué dans plusieurs polémiques. En septembre 1961, accompagné d'André Bertrand et de Yves Pollet-Villard, il effectue la première ascension du pilier oriental du pic de Bure, dans le massif du Dévoluy. Cette ascension est présentée à l'époque comme « l'escalade la plus difficile des massifs calcaires des Alpes françaises » ; cotée TD+ (très difficile supérieur), elle reste aujourd'hui une entreprise sérieuse et emblématique du massif. Décédé en 2007, ses cendres ont été dispersées dans le cimetière de la Mère église (commune de Saint-Disdier). Une sculpture à son effigie a été inaugurée le à SuperDévoluy. Cette œuvre de Livio Benedetti fait face au pic de Bure.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
↑GEOguide Alpes du sud
Par Collectif Gallimard Loisirs
↑Franck Grassaud, « Le Dévoluy, une nouvelle commune dans les Hautes-Alpes », France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, (lire en ligne, consulté le )« Cela fait plus d’un an que les maires du Dévoluy ont engagé cette démarche pour la création d’une commune nouvelle ».
↑Antoine Barles, « En 2013, la commune nouvelle du Dévoluy naît d’une quadruple fusion », Le Dauphiné libéré, 2/2/2023 mis à jour le 3/2/2023 (lire en ligne, consulté le ).
↑Réélu pour le mandat 2014-2020 : « Hautes-Alpes : Jean-Marie Bernard reste à la tête de la commune de Dévoluy », Alpes 1, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Portrait de Jean-Marie Bernard », Le Journal des départements, 4/11/2023 mis à jour le 6/11/2023 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Le Dévoluy : Jean-Marie Bernard n’est pas candidat au 2e tour des municipales », Le Dauphiné libéré, (lire en ligne, consulté le )« Le président du Département Jean-Marie Bernard, premier adjoint sortant du Dévoluy, a annoncé ce vendredi qu’il retirait sa candidature aux élections municipales [...] Sur les 15 sièges disponibles, la liste de son adversaire Marie-Paule Rogou en avait remporté huit et la sienne quatre. Trois sièges sont donc à pourvoir lors du second tour ».
↑« Devoluy : la liste de Jacqueline Puget gagne les élections municipales partielles », Actu Hautes-Alpes, (lire en ligne, consulté le )« La liste de l’ancienne maire du Dévoluy Jacqueline Puget a remporté tous les sièges à pourvoir lors de l’élection municipale partielle, dimanche 3 juillet 2022 ».
↑« Le Dévoluy : une élection municipale partielle prévue les 3 et 10 juillet », Le Dauphiné libéré, (lire en ligne, consulté le ).
↑Baptiste Labarre, « Le Dévoluy : Marie-Paule Rogou a démissionné de son poste de maire », Le Dauphiné libéré, (lire en ligne, consulté le )« Élue depuis 2020, Marie-Paule Rogou a démissionné de son poste de maire du Dévoluy. Sans majorité depuis les élections partielles du mois de juillet elle devrait laisser sa place à Alexandra Butel, actuelle première adjointe et membre de l’opposition ».
↑Guillaume Faure, « Tensions, piques et Jean-Marie Bernard : les coulisses de l'élection de la maire du Dévoluy », Le Dauphiné libéré, (lire en ligne, consulté le )« Par quatre fois, samedi 14 janvier, les élus du Dévoluy se sont rendus dans un isoloir avant de glisser leurs bulletins dans l’urne. Une formalité pour définir le nouveau maire et ses trois adjoints. Les querelles du passé ont toutefois affleuré ».
↑l'association des amis de Mère Église (AAME, Mairie de Saint-Disdier) a édité une monographie très documentée sur le bâtiment et le pays environnant : Mère Église en Dévoluy, un pays et son église, 2007, 178 p., (ISBN978-2-9529531-0-8)