À partir de 1933, elle participe à de nombreuses expositions collectives, notamment au Salon des indépendants à Paris (1937 et 1939), à l'Ateneo de Caracas(es) (1937 et 1943), au Salón Oficial (à partir de 1958 avec des peintures de paysage et des gravures), aux États-Unis et dans divers pays d'Europe jusqu'en 1968[3].
À son retour à Caracas, est codirectrice du Centre Culturel Vénézuélien-Américain de la capitale dès sa fondation en [4]. Vers 1942, elle installe son atelier dans le jardin de l'hacienda Valle Abajo[b]. Elle devient la première femme à occuper un poste élevé dans le gouvernement vénézuélien en devenant la directrice de la culture dans le Ministère de l'éducation nationale[4].
À Caracas, elle possède un atelier de gravure dans lequel elle reçoit des élèves tels que Teresa Casanova[6], Maruja Rolando[7] ou sa nièce Luisa Palacios[8].
La technique picturale d'Elisa Elvira Zuloaga, proche du dessin, repose sur des traits pastellisés et lisses, une iconographie d'arabesques végétaux et de paysages congelés[3].
Dans les années 1970, elle allège sa palette graphique au point d'atteindre une forme de synthèse abstraite basée sur des lignes pour ses paysages[9].
Selon Calzadilla, Zuloaga est formée au post-cubisme et est influencée par les idées d'André Lhote, ce qui l'incite à se tenir éloignée de la tendance visualiste de sa génération : elle cherche à se libérer de l'observation naturelle pour une interprétation plus fantaisiste de la réalité[9],[10].
Lors de l'exposition de 1963 à la Sala Mendoza, José Luis Plaza explique comment Zuloaga pratique la gravure indépendamment de la peinture, la considérant comme une pratique à part entière nécessitant sa propre discipline et cherchant son propre résultat : elle l'utilise pour mouler des images poétiques, des textures et des clairs-obscurs qui ne peuvent être obtenus que par une main sûre[11]. « Graveuse exceptionnelle et d'une technique épurée », elle possède une discipline très rigoureuse dans l'obtention des couleurs au moyen de nombreux états. Elle utilise fréquemment le grattoir et le brunissoir et mélange les techniques (eau-forte, aquatinte et manière noire) pour obtenir des effets picturaux dans les étapes initiales puis des textures informalistes dans les états finaux[3].
Tandis que José Luis Plaza affirme dès 1963 l'importance des gravures d'Elisa Elvira Zuloaga, l'artiste est considérée comme une pionnière de la gravure moderne au Venezuela, à une époque où la femme est reléguée au second plan dans le monde artistique[12], et l'une des plus importantes du continent sudaméricain[10].
Ire Biennale internationale de Gravure (Buenos Aires, 1968)
Ire et IIe Biennale de San Juan del Grabado Latinoamericano y del Caribe (Convento de los Padres de la Orden de Santo Domingo, San Juan (Porto Rico), 1970 y 1972)
Premio Oficial de Pintura, XIII Salón Oficial (1952)
Prix VI Salón Planchart (1953)
Prix Antonio Edmundo Monsanto, XII Salón Arturo Michelena (1954)
Prix Antonio Herrera Toro, XVII Salón Oficial (1956)
Premier prix, « Primera exposición nacional de dibujo y grabado », Facultad de Arquitectura y Urbanismo, Université centrale du Venezuela (1959)
Prix Armando Reverón, XXIII Salón Oficial (1962)
Premio Nacional de Grabado, XXIX Salón Oficial (1968)
En 1991, le gouvernement du Venezuela édite un timbre-poste à l'effigie d'Elisa Elvira Zuloaga à l'occasion du 50e anniversaire du Centre culturel vénézuélien-américain[17].
↑ a et bLe TAGA (Atelier d'artistes graphiques associés) a été créé cinq ans avant l'exposition. Cette institution ainsi que le Centro de Enseñanza Gráfica (CEGRA, Centre d'études graphiques de Caracas) permettent le développement des arts graphiques (dessin et gravure) dans le pays à partir des années 1970[14].
↑L'Hacienda Valle Abajo est devenu le siège du Taller de Artistas Gráficos Asociados (TAGA)[a].
↑(en) Pat Kirkham et Susan Weber, History of Design: Decorative Arts and Material Culture, 1400–2000, New Haven, Connecticut, Yale University Press, (ISBN978-0-300-19614-6).
↑ a et b(es) Pilar Muñoz López, « Un día en calma en Caraballeda. Elisa Elvira Zuloaga », Revista con la a, no 51, (lire en ligne).
↑ a et b(es) José Luis Plaza, « Los originales y misteriosos grabados de Elisa Elvira Zuloaga », dans Grabados y Oleos Elisa Elvira Zuloaga, Caracas, Sala de exposiciones, Fundación Mendoza, (lire en ligne).
↑(en) James E. Kloetzel (dir.), Scott's 2003 Standard Postage Stamp Catalogue, vol. 6 : Countries of the World: So—Z, Sidney, Ohio, Scott Publishing Company, (lire en ligne), p. 804.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
[Antonio 2005] (es) Francisco da Antonio (dir.), « Zuloaga, Elisa Elvira », dans Diccionario biográfico de las artes visuales en Venezuela, Caracas, Venezuela, Fundación Galería de Arte Nacional, , 1420–1421 p. (ISBN980-6420-18-7, lire en ligne).
[Calzadilla 1981] (es) Juan Calzadilla, Espacio y tiempo del dibujo en Venezuela, Caracas, Maraven, (OCLC254359592).
(en) Pat Kirkham (dir.) et Susan Weber (dir.), History of Design: Decorative Arts and Material Culture, 1400–2000, New Haven, Connecticut, Yale University Press, (ISBN978-0-300-19614-6, lire en ligne).
(en) James E. Kloetzel (dir.), Scott's 2003 Standard Postage Stamp Catalogue, vol. 6 : Countries of the World: So—Z, Sidney, Ohio, Scott Publishing Company, (lire en ligne).
(es) Pilar Muñoz López, « Un día en calma en Caraballeda. Elisa Elvira Zuloaga », Revista Con la A, Madrid, Asociación Con la A, no 53, (ISSN2254-268X, lire en ligne).
(en) Francesco Negri Arnoldi, Beatrice Carson (dir.), Robert Brainerd (dir.) et Dorothy Coddington (dir.), « Venezuela », dans Encyclopedia of World Art, vol. XIV : Textiles, Embroidery, and Lace – Zurbarán, Londres, McGraw-Hill Publishing Company Limited, , 732–740 p. (lire en ligne).
(en) « We see by the papers that— », Bulletin of the Pan American Union, Washington, D. C., Pan American Union, vol. LXXX, no 11, , p. 657–660 (lire en ligne)