Il reçoit une éducation française au lycée Saint-Joseph d'Istanbul, avant de faire des études de lettres en Turquie (Ankara, Istanbul) et en France (Paris, 1970-1973), où il séjournera longuement par la suite et à plusieurs reprises. Durant sa vie, il réside à Eskisehir, Naples, Ankara, Paris et à Istanbul. Bien qu'il soit parfaitement francophone, et malgré son intérêt pour la France, son œuvre gigantesque n'est connue dans le monde francophone que depuis la fin des années 1990.
Poète, essayiste, romancier et éditeur (il dirige les éditions Yapi ve Kredi à Istanbul de 1992 à 2004), il est l'une des figures centrales de la littérature et la vie culturelle turque depuis les années 1980. De son œuvre, abondante qui contient plus des cent titres, sont notamment traduits en français deux romans, La Pomme et Amer savoir (Actes Sud, 2004, 2002), Dense - Journal de Saint-Nazaire (MEET, 2001), un recueil de poèmes, Le Sarcophage des pleureuses (Fata Morgana, 2000) et un essai Ma bibliothèque labyrinthe (Bleu Autour, 2006). Il est l'auteur de commentaires des œuvres de Jules Gervais-Courtellemont reproduite dans Ottomanes (2006). Il a également écrit le préface d'un ouvrage d'Ara Güler intitulé Istanbul des djinns.
À propos de Batur, Alberto Manguel déclare : « Je considère Enis Batur comme mon double. Il ressent, voit, exprime les choses comme je le ferais. Je sais par avance ce qu'il va dire et penser. C'est étrange, non ? »
Le Sarcophage des pleureuses, traduit par Noémi Cingöz, Fontfroide-le-Haut, éditions Fata Morgana, 2000 (ISBN2-85194-522-X)
Dense : journal de Saint-Nazaire, traduit par Timour Muhidine, 2001, 227 p. (ISBN2-911686-12-8)
Amer savoir, traduit par Ferda Fidan, avec le concours de Sylvie Taussig, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres turques », 2002, 333 p. (ISBN2-7427-3583-6)[1],[2].
La Pomme : une tentative de roman sur les techniques du tissage ; Il était une fois Guillaume Tell : histoire prétendument apocryphe, traduit par Ferda Fidan, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres turques », 2004, 233 p. (ISBN2-7427-5308-7)[3].
D'autres chemins, traduit par Ferda Fidan, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres turques », 2008, 361 p. (ISBN978-2-7427-7528-6)
D'une bibliothèque l'autre, traduit par François Skor, Saint-Pourçain-sur-Sioule, éditions Bleu autour, coll. « La petite collection de Bleu autour », 2008, 78 p. (ISBN978-2-912019-46-2)
Encyclopédie privée, traduit par Ferda Fidan, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres turques », 2011, 325 p. (ISBN978-2-7427-9936-7)
Le Facteur d'Üsküdar, traduit par Jean Descat, en collaboration avec Elif Deniz et Pierre Vincent, Saint-Pourçain-sur-Sioule, éditions Bleu autour, coll. « La petite collection de Bleu autour », 2011, 155 p. (ISBN978-2-35848-032-1)
Route serpentine, traduit par Catherine Erikan, Arles, Actes Sud, coll. « Hors collection », 2014, 224 p. (ISBN978-2-330-03071-1)
La Mort de Geronimo, traduit par Catherine Erikan, Paris, Galaade, 2014, 143 p. (ISBN978-2-35176-358-2)
La Maison aux livres, traduit par François-Michel Durazzo, Paris, Zulma, 2022, 208 p. (ISBN979-10-387-0149-6)