Le sol de la commune appartient généralement aux formations de l'ère tertiaire. La plus grande partie est constituée par les couches argileuses ou limon. Il est formé d'alluvions dans la partie longeant l'agglomération et dans la vallée du Petit-Ingon[2].
Ercheu avait plusieurs hameaux : Bessancourt, Lannoy (couvent Notre-Dame cité au XIVe siècle), Ramecourt (avec château fort), Wailly-lès-Ercheu (disparu au XIXe siècle)[3],[2].
Au niveau du canal du Nord, sur la route d'Esmery-Hallon, le hameau de Lannoy est rattaché à la commune.
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par le canal du Nord, le ru de l'hôpital[4] et le ruisseau la La rivière Bleue[5],[Carte 1].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Haute Somme ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 798 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de la Haute Somme est constitué d'un réseau hydrographique complexe de cours d'eau, de marais, d'étangs et de canaux. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA)[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 696 mm, avec 11,2 jours de précipitations en janvier et 8,7 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Rouvroy-en-Santerre à 18 km à vol d'oiseau[9], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 635,8 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].
Au , Ercheu est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[13].
Elle est située hors unité urbaine[14] et hors attraction des villes[15],[16].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (92,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (93,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (83,9 %), zones urbanisées (6,4 %), zones agricoles hétérogènes (5,7 %), prairies (2,5 %), forêts (1,5 %)[17]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Arceium en 988 ; Archeium en 1048 ; Erceium en 1050[20] ; Erchive[2] et Herchiu en 1170[20] ; Herciacus en 1191 ; Erchiu en 1234 ; Erchin en 1237 ; Herchieu en 1243 ; Erchieu en 1248 ; Erchieux en 1308 ; Erchevium ; Ercheux en 1538 ; Hercheu en 1579; Ercheu en 1633 ; Erchu en 1633[20] ; Archeu[2] et Archeux en 1705[20] ; Erchue en 1738 ; Hercheux en 1753; Herchen en 1764[20] ; Ercheu après 1764[2].
Les habitants se nomment les Arcéens et les Arcéennes.
Des silex taillés ainsi que d'autres objets ont été trouvés dans la commune, en particulier au lieudit La Capelle en 1864 et 1892 et vers Ramecourt et Lannoy[2]. Ils sont déposés au musée de la mairie (visites lors des Journées du Patrimoine et sur demande au secrétariat de mairie).
De nombreuses pièces de monnaie ancienne ont été retrouvées[2].
La découverte d'un cimetière mérovingien et carolingien a provoqué des fouilles archéologiques au XIXe siècle, au bout de la « rue du Cimetière-Mérovingien »[21]. Le site a été abandonné.
Étienne, évêque de Noyon accorda en 1194 la charte d'affranchissement au village, qui fut confirmée par Philippe Auguste l'année suivante[2].
Durant la Guerre de Cent Ans, le village est détruit par les Anglais de Robert Knolles en 1370[2].
Ercheu possédait un château fort, encore cité au milieu du XVIIe siècle[2]. Le château et son domaine appartinrent jusqu'à la fin du XVIIIe siècle aux évêques de Noyon[22].
En 1913, on notait que « l'église ayant été détruite par les Anglais, l'évêque Gilles de Lorris, par un acte du 28 avril 1372, donna dans l'ancien cimetière un terrain pour la réédifier. Mais les guerres retardèrent la construction, qui date pour la plus grande partie du xve siècle et ne fut même complètement achevée que dans les premières années du XVIe siècle. On a remarqué, non sans raison, que cet édifice ressemble, par plus d'un point, à Saint-Germain d'Amiens. Précédée d'un vaste préau planté d'une double rangée d'arbres, la façade présente un portail en cintre très surbaissé, encadré dans une grande voussure en plein cintre, que remplissent cinq élégantes niches, couronnées de dais ouvragés. Au-dessus estime grande rose inscrite dans un arc en tiers-point. Plus haut encore, sous une autre niche avec fronton en pyramide, on remarque un écusson aux armes de l'évêque de Noyon, Charles de Hangest (1501-1524)[22] ».
En 1850 sont mentionnées une sucrerie et quatre moulins à vent[25]. L'activité sucrière était importante au XIXe siècle à Ercheu, depuis qu'un arrêté préfectoral de 1812 avait prescrit la culture de 3 hectares de betteraves dans la commune. En 1847, une fabrique de sucre au hameau de Lannoy appartient à Félix Leclercq de Lannoy et est remplacée ultérieurement par une distillerie agricole de betteraves. La distillerie des sieurs Lenoir, Doit et Penier est, elle, construite en 1853, équipée de machines à vapeur en 1864 et est convertie en fabrique de sucre en devenant la propriété de messieurs Cranney et Lalane, qui est reprise en 1912 par la Société sucrière agricole d'Ercheu, mais est détruite pendant la Première Guerre mondiale[26]. Les ruines sont acquises par la Compagnie Nouvelle des Sucreries Réunies qui décide de construire sur le même emplacement l'une de ses trois râperies principales (avec celle de Monchy-Lagache et de Montescourt), reliée à la sucrerie centrale d'Eppeville. Les nouvelles installations sont mises en service pour la saison 1922 et traitent 400 tonnes journalières de betteraves, produisant 2 400hl de jus sucré qu'elle envoie par canalisations souterraines jusqu'à l'usine d'Eppeville. Elle cesse son activité en 1964[27].
En 1869 est créé le bureau de poste de la commune, qui est reliée au réseau téléphonique en 1905-1910[23]. La poste est devenue depuis une agence postale communale.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[37]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[38].
En 2021, la commune comptait 758 habitants[Note 2], en évolution de −6,07 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Les enfants de la commune sont scolarisés au sein d'un regroupement pédagogique intercommunal qui regroupe Ercheu, Moyencourt et Cressy-Omencourt. Ercheu accueille l'école maternelle et deux classes élémentaires (CE1 - CE2, CM1 - CM2). Les locaux, 2 rue du Four Banal, ont été rénovés en 2019 ; ils comprennent une cantine scolaire[40].
Le centre périscolaire, construit en 2014, est situé près de la salle polyvalente de la commune. On y accède par la cour de l'école. Il comprend une salle d'activité et le dortoir des petits[41].
La commune dispose d'un centre de loisirs et d'un city stade ; ce dernier a été aménagé en 2015 sur une place dénommée en 2019 Place des Droits de l'enfant[42].
Depuis le départ en retraite du médecin du village en 2017, les habitants doivent consulter leur généraliste à Nesle. La municipalité cherche à attirer un nouveau praticien et a aménagé des locaux adaptés dans l'ancienne boulangerie, où est déjà implanté un cabinet infirmier[43],[44].
Le village accueille un institut médico-éducatif (IME) et une maison de retraite, l'EHPAD la Rivière bleue, qui accueille 75 résidents en 2020[44],[45].
La commune a installé en 2017 quatre caméras de vidéosurveillance afin de « sécuriser le centre du village, rassurer les habitants et apporter une aide supplémentaire à l'action des Voisins vigilants[46] »[47].
L'ancienne boulangerie a été rachetée par la commune afin d'y aménager le bureau d'un médecin et celui d'une infirmière ; une superette a ouvert ses portes en juin 2020 sur environ 350 m2 (relais mondial colis retrait espèce-gaz- etc), ainsi que la relocalisation de l'agence postale[48],[49],[50].
Un distributeur de baguettes[51], et un autre de pommes de terre, équipent le village.
Dans le cadre de la réalisation du Canal Seine-Nord, Ercheu demande la réalisation d'une halte fluviale sur la commune, potentiellement équipée d'anneaux d'attache pour les bateaux de tourisme et autres, afin de favoriser son développement économique[52].
Église moderne Saint-Médard, toute en pierre blanche.
L'église Saint-Médard, auparavant appelée église Saint-Martial, a été construite au XVe siècle[53],[54],[55],[56],[57],[58]. Elle a été éprouvée par les combats de la Première Guerre mondiale et a dû être reconstruite en 1926.
Sa façade néogothique et son portail de style roman constituent ses attraits extérieurs. À l'intérieur, se trouvent des vitraux de Jacques Grüber et de grandes orgues[59].
Ancienne raperie de betteraves, route de Roye, reconstruite en 1922, à l'emplacement présumé d'une sucrerie mentionnée en 1850 et détruite pendant la Première Guerre mondiale. Elle a cessé son activité en 1964 pour devenir un entrepôt agricole. Elle était reliée par conduites souterraines à la sucrerie d'Eppeville[25].
Chapelle dédiée à La Sainte-Famille, à Lannoy. Construite en 1923, elle offre au regard des symboles sculptés au-dessus de la porte d'entrée[60].
Abbé Irénée Mache, Notice sur les anciens curés d'Ercheu de 1659 à 1904, Montdidier, Imprimerie Bellin, , 203 p. (lire en ligne), lire en ligne sur Gallica.
Abbé A. Arcelin, A Heuduin, Dictionnaire historique et archéologique de la Picardie, t. V : Arrondissement de Montdidier, cantons de Rosières et Roye, Amiens, Librairie Yvert et Tellier, coll. « Société des antiquaires de Picardie - Fondation Ledieu », , 479 p. (lire en ligne), p. 301-315, lire en ligne sur Gallica.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bAuguste Baudoux, « Excusion du 9 septembre 1913 de Noyon à Frétoy-le-Château », Comité archéologique et historique de Noyon - Comptes rendus et mémoires lus aux séances, t. XXV, première partie, , p. XXX-XXXV (lire en ligne, consulté le ), lire en ligne sur Gallica.
↑ a et b« Ercheu et son histoire », Découvrir le village, Ancienn site municipal d'Ercheu (consulté le ).
↑« Les industries disparues - Au temps du sucre roi à Ercheu : Lancée au XIXe siècle, l'industrie sucrière a fait les beaux jours d'Ercheu jusqu'au milieu du siècle dernier. Encore une fois, la Grande Guerre n'a pas épargné l'économie locale », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Discussion du projet de loi déclarant d'utilité publique le chemin de fer d'intérêt local de Bussy a Ercheu », Journal officiel de la République française. Débats parlementaires. Sénat, , p. 861 (lire en ligne, consulté le ).
↑« L'ancien maire d'Ercheu est décédé », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Guy Rumpala est décédé à l'âge de 73 ans, jeudi 20 août. Il avait intégré le conseil municipal d'Ercheu, en 1983, comme simple conseiller. Ensuite, il a assuré trois mandats de maire, jusqu'en 2008 ».
↑Anne Kanaan, « La place des droits de l'enfant est née à Ercheu : Il fallait trouver un nom à une place du village, jusque-là anonyme. Pour Jean-Yves Bonnissant, figure locale décédée en février dernier, il était tout trouvé », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Élu dans la commune depuis 2008- et adjoint depuis 2014 – Jean-Yves Bonnissant était surtout connu pour son engagement auprès des enfants. Un combat mené dans le cadre de son métier au sein de l'établissement médico-éducatif d'Ercheu qui accueille les enfants et adolescents ayant une déficience intellectuelle. Mais un combat qui prend aussi racine dans une tragédie familiale, celle de la disparition de son fils Emmanuel, le 16 février 1996 et qui a conduit Jean-Yves Bonnissant à créer Manu association en 1999 ».
↑« Un cabinet médical tout neuf à Ercheu : es deux infirmières du village ont pris place dans le nouveau cabinet. Cependant, l'appel au médecin est resté sans réponse », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bAnne Kanaan, « Ercheu appelle un médecin généraliste à la rescousse : Voilà deux ans que la commune n'a plus de médecin de famille. Le maire remue ciel et terre pour en trouver un, mais le parcours est semé d'embûches », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Aude Collina, « Une aire de jeux anti-chutes pour tous les habitants d'Ercheu : La résidence pour personnes âgées de la commune a fait installer huit ateliers pour travailler son équilibre. Tout le village peut en profiter gratuitement. », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Quatre caméras de vidéo surveillance : La commune s'équipe », [[Le Journal de Ham|Le Journal de Ham]], no 10, « Ces caméras coûtent très cher aux communes. C'est pourquoi, pour le moment, il n'y en aura que quatre dans Ercheu, situées à des endroits stratégiques afin de couvrir un maximum de territoire. « Évidemment, notre objectif est de positionner le dispositif partout dans la commune à l'avenir et surtout à toutes les entrées du village », ajoute le premier magistrat ».
↑« Ercheu joue la carte de la sécurité : Les élus ont pris des mesures pour accroître la sécurité aux intersections des routes et aux abords de l'école ,installation de miroirs », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Ercheu transforme l'ex-boulangerie pour faire revenir les services : Le village d'Ercheu refait l'ancienne boulangerie afin d'offrir à ses habitants de nombreux services », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Je suis sur ce dossier depuis trois ans et les travaux viennent enfin de commencer, sourit François Lamaire, le maire d'Ercheu. L'agence postale n'est plus aux normes. Pour y pénétrer, il faut monter quelques marches. Nous avons donc cherché un nouvel emplacement pour l'installer. Comme l'ancienne boulangerie était à l'abandon, nous avons racheté les murs et décidé de monter un vrai projet autour ».
↑« La supérette d'Ercheu ouvrira à la fin de l'année : Les travaux de la supérette vont débuter à la fin du mois d'août, pour une ouverture en fin d'année », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Cette supérette, représente un budget important pour le village : 728.000 euros sont investis pour le confort des 820 habitants d'Ercheu ainsi que des villages avoisinants. Subventionné à hauteur de 60 % par l'État, ce budget comprend donc la construction du bâtiment, mais aussi celle d'un parking d'une dizaine de places qui permettra également un accès au nouveau bureau de Poste, ainsi qu'au cabinet médical situés au même endroit ».
↑Aude Collina, « Ercheu, 800 habitants, a sa supérette : La commune située entre Roye et Nesle, dépourvue de commerce, entre dans une nouvelle ère avec l'ouverture de Coccimarket, par deux hommes enthousiastes et impliqués », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Ercheu dit bonjour à un kiosque à baguettes : Un drôle d'automate a fait son apparition dans les rues d'Ercheu. La machine distribue des baguettes de pain frais. Explications », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Claudine Derobert-Mazure, le Courrier picard, « Ercheu, l'église nettoyée par les bénévoles », , p. 22.
↑André Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, Frédéric Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 302 p., p. 278 (ASINB000WR15W8).