Dans le quart nord-est du département de la Dordogne, en Périgord central, la commune d'Excideuil est située entre les hautes vallées de l'Isle et de l'Auvézère, dans un paysage de causse, traversée par la Loue, rivière affluent de l'Isle et sous-affluent de la Dordogne.
Situé à environ 60 kilomètres de Limoges, 40 kilomètres de Périgueux, 15 kilomètres de Hautefort et 12 kilomètres de Tourtoirac, le bourg d'Excideuil s'étale dans la vallée de la Loue, en rive droite, et se prolonge en périphérie par les communes de Saint-Martial-d'Albarède, Saint-Médard-d'Excideuil et le village de Saint-Martin. Il est traversé par les routes départementales 67, 76, 77 et 705.
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. Excideuil est située dans le deuxième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de roches calcaires très dures du Jurassique que la mer a déposées par sédimentation chimique carbonatée, en bancs épais et massifs[1].
Les couches affleurantes sur le territoire communal sont constituées de formations superficielles du Quaternaire et de roches sédimentaires datant pour certaines du Cénozoïque, et pour d'autres du Mésozoïque. La formation la plus ancienne, notée l1, date de l'Hettangien inférieur, une alternance de calcaires dolomitiques, marnes dolomitiques, d'argilites et de grès fins. La formation la plus récente, notée CFp, fait partie des formations superficielles de type colluvions indifférenciées de versant, de vallon et plateaux issues d'alluvions, molasses, altérites. Le descriptif de ces couches est détaillé dans les feuilles « no 759 - Périgueux (est) » et « no 760 - Juillac » de la carte géologique au 1/50 000 de la France métropolitaine[2],[3] et leurs notices associées[4],[5].
Formation de Boisbreteau moy. et formation de la Garde : sables feldspathiques à graviers et galets passant vers le sommet à des argiles sableuses (Rupélien inf. continental)
Altérites de type Rouffignac : argile sableuse ferrugineuse jaune-brunâtre à rougeâtre, à graviers et silex piégés dans les paléokarsts, dolines ou épandage résiduel, cuirasse ferrallitique plus ou moins pisolithique associée
Bajocien : calcaires oolithiquesbioclastiques (localement niveau à polypiers) en alternance avec des calcaires cryptocristallins ou évoluant vers un faciès de calcaire crayeux (secteur nord-ouest)
Le département de la Dordogne se présente comme un vaste plateau incliné du nord-est (491 m, à la forêt de Vieillecour dans le Nontronnais, à Saint-Pierre-de-Frugie) au sud-ouest (2 m à Lamothe-Montravel). L'altitude du territoire communal varie quant à elle entre 140 m[6] au nord-est du lieu-dit Sarconnat, là où la Loue quitte la commune pour entrer sur celle de Saint-Martial-d'Albarède, juste en amont du pont de l'ancienne voie ferrée et 253 m[6] à l'extrême-sud-est, à quelques dizaines de mètres de la commune de Saint-Médard-d'Excideuil, au sud du lieu-dit Lescuras[7].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 5,02 km2[6],[11],[Note 2]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 5,24 km2[3].
La Loue, d'une longueur totale de 50,87 km, prend sa source dans la Haute-Vienne dans la commune de Saint-Yrieix-la-Perche et se jette dans l'Isle en rive gauche à Coulaures[16],[17]. Elle traverse la commune du nord-est à l'ouest sur 1,7 km.
Son affluent de rive droite le Pontillou arrose le territoire communal à l'est sur un kilomètre dont 850 mètres servent de limite face à Saint-Médard-d'Excideuil.
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Isle - Dronne ». Ce document de planification, dont le territoire regroupe les bassins versants de l'Isle et de la Dronne, d'une superficie de 7 500 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin de la Dordogne (EPIDOR)[18]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [19].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 994 mm, avec 12,8 jours de précipitations en janvier et 7,7 jours en juillet[22]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Thenon à 22 km à vol d'oiseau[23], est de 12,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 907,1 mm[24],[25]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[26].
Au , Excideuil est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[27].
Elle appartient à l'unité urbaine d'Excideuil, une agglomération intra-départementale dont elle est ville-centre[28],[29]. La commune est en outre hors attraction des villes[30],[31].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (61,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (62,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (40,3 %), forêts (22 %), prairies (20,8 %), zones urbanisées (16,9 %)[32]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Loue. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1986, 1993, 1999, 2007 et 2008[35],[33].
Excideuil est exposée au risque de feu de forêt. L’arrêté préfectoral du fixe les conditions de pratique des incinérations et de brûlage dans un objectif de réduire le risque de départs d’incendie. À ce titre, des périodes sont déterminées : interdiction totale du 15 février au 15 mai et du 15 juin au 15 octobre, utilisation réglementée du 16 mai au 14 juin et du 16 octobre au 14 février[36]. En septembre 2020, un plan inter-départemental de protection des forêts contre les incendies (PidPFCI) a été adopté pour la période 2019-2029[37],[38].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[39]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[40]. 37,7 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (58,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national métropolitain)[Carte 4]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 3],[41].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 1992 et 2011 et par des mouvements de terrain en 1999[33].
La plus ancienne attestation connue du lieu date de l'an 571 sous la forme latine Exidolium[42] ou Excidolium, indiquée dans le testament de saint Yrieix[43]. En 1116 est mentionné Monasterium Exidolii dans le cartulaire de l'abbaye d'Uzerche, puis Eixiduelh en 1339 et Exidolhium en 1360[44]. En 1470, le lieu est mentionné Eyssideuilh, puis Eÿsideuil sur Le grand atlas du XVIIe siècle de Johannes Blaeu[45], et Exeideuilh en 1725 dans un acte notarié[44]. Sur la carte de Cassini représentant la France entre 1756 et 1789, la ville est identifiée sous le nom d'Exideuil[46].
Le site de la mairie affirme qu'il existe plusieurs hypothèses dont une explication par le gaulois et deux autres par le « celte »[47]. Son rédacteur semble ignorer que le gaulois est une langue celtique. Ces deux hypothèses par le « celte », sans aucune analyse linguistique, ne font pas sens.
En réalité, comme Exideuil en Charente et Issudel dans le Lot (Puy-l'Évêque, Exidolio (XIVe siècle), il s'agit bien d'une formation toponymique gauloise composée de deux éléments : un élément Exito- auquel est apposé le suffixe gaulois -ialo signifiant « clairière, champ »[42],[48], en fait -ialo n'est pas un suffixe mais un appellatif toponymique dont la forme originelle est sans doute *ialon. Jean-Marie Cassagne et Mariola Korsak interprètent exito, qu'ils citent sans astérisque (contrairement à Albert Dauzat, Ibid.), comme étant un mot gaulois signifiant « champ »[49].
En occitan, la commune porte le nom d'Eissiduelh[50].
En bordure sud de la vallée de la Loue, au niveau de la falaise des Roches enchantées, la grotte de l'Église a révélé des traces d'une activité humaine au Paléolithique supérieur, par la présence de roches taillées (silex, jaspe ou cristal de roche)[51].
Au Moyen Âge, l'histoire d'Excideuil, ancienne capitale du Périgord vert[52], se confond avec celle de son château qui changea de mains à plusieurs reprises. Français, Anglais, catholiques, protestants s'y sont succédé du XIVe au XVIe siècle[53].
La seigneurie d'Excideuil fut érigée en marquisat en 1613 pour Daniel de Talleyrand. Ses descendants conservèrent le titre jusqu'en 1890.
Dès la création des communes, Excideuil fut chef-lieu de district de 1790 à 1800.
En 1823, l'ancienne commune de Saint-Martin-la-Roche fusionne avec Excideuil. En 1863, la commune d'Excideuil s’agrandit (88 hectares) à nouveau par distraction territoriale sur les communes de Saint-Martial-d'Albarède (comprenant alors le château d'Excideuil), de Saint-Médard-d'Excideuil et de Clermont-d'Excideuil (loi du )[54].
La population de la commune étant comprise entre 500 et 1 499 habitants au recensement de 2017, quinze conseillers municipaux ont été élus en 2020[59],[60].
De plus, c'est l'une des rares communes du nord-est du département à être dotée d'un établissement d'enseignement secondaire, le collège-lycée Giraut-de-Borneil, cité scolaire comprenant autour de 600 élèves (200 au lycée et 400 au collège)[68].
Selon le classement établi par l'Éducation nationale en 2022, le lycée public Giraut-de-Borneil est considéré comme « sélectif » en 2021 au bac général et technologique avec une réussite de 100 %[69].
Les habitants d'Excideuil sont appelés les Excideuillais.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[73]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[74].
En 2021, la commune comptait 1 186 habitants[Note 9], en évolution de +0,94 % par rapport à 2015 (Dordogne : −0,41 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Dans son ouvrage Brindeville, Léon Bareau, ancien pharmacien à Excideuil, raconte quelques faits de l'histoire locale de Brindeville, ville imaginaire qui est en fait Excideuil[76].
Le premier club de rugby a été créé en 1906 à Excideuil et n'a cessé d'exister depuis. Outre une école de rugby labellisée FFR, les deux équipes seniors évoluent dans la catégorie Honneur du championnat territorial Périgord/Agenais. En 2015, les trois clubs de rugby d'Excideuil, Négrondes et Thiviers fusionnent, formant le « XV Haut Périgord »[77], évoluant en Régionale 2 pour la saison 2021-2022 et montant en Régionale 1 lors de la saison suivante[78].
Le club du FCESM connait une saison 2010-2011 exceptionnelle en voyant ses deux équipes accéder au niveau supérieur. Ainsi, pour la saison 2011-2012, l'équipe A du FCESM évoluera en Promotion de 1re Division (P1) et l'équipe B évoluera en Promotion de 2e division (P2).
En 2015[81], parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans, les actifs représentent 393 personnes, soit 33,4 % de la population municipale. Le nombre de chômeurs (soixante-trois) a augmenté par rapport à 2010 (quarante-six) et le taux de chômage de cette population active s'établit à 15,9 %.
Au , la commune compte 161 établissements[82], dont 93 au niveau des commerces, transports ou services, trente-neuf relatifs au secteur administratif, à l'enseignement, à la santé ou à l'action sociale, quinze dans la construction, douze dans l'industrie, et deux dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche[83].
L'hôtel de Vendeuil, du XVIIIe siècle dont la façade est inscrite[88].
La halle.
La mairie, implantée sur une partie de l'ancien couvent des Clarisses.
Fontaine Bugeaud : elle a été édifiée avec une partie de l'argent donné par Thomas Robert Bugeaud à la commune d'Excideuil, argent qu'il avait reçu « en récompense de son « dévouement » à la monarchie »[89].
La falaise des Roches enchantées et la grotte de l'Église.
Le château d'Excideuil.
L'église Saint-Thomas.
L'hôpital.
Les restes du couvent des Cordeliers.
Les commanderies des Templiers (à gauche) et de Saint-Antoine (à droite).
La halle.
La fontaine Bugeaud.
La grotte de l'Église dans la falaise des Roches enchantées.
↑Une unité paysagère est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[12],[13]
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑De 1915 à 1919, pendant sa mobilisation, le Docteur Moulinier a été remplacé aux fonctions de maire par le conseiller municipal Henri Bourzac.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Le Royaume de France (réédition à l'identique de l'ouvrage de Johannes Blaeu de 1663), « Petrocorium Comitatus Vulgo La comtee de Perigort », René Malherbe éditeur, Épinay-sur-Seine, 1987, (ISBN2-905780-31-2), p. 176-177.
↑Francis A. Boddart, « Evolution territoriale d'Excideuil au XIXe siècle : de la réorganisation administrative à la stratégie urbaine », Revue des Archives départementales de la Dordogne, numéro 9, décembre 1996.
↑Gilles Séraphin et Christian Rémy, Le château d'Excideuil, p. 195-223, dans Congrès archéologique de France. 156e session. Monuments en Périgord. 1999 - Société Française d'Archéologie - Paris - 1999.