Fays | |
La mairie-école. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Vosges |
Arrondissement | Saint-Dié-des-Vosges |
Intercommunalité | Communauté de communes Bruyères - Vallons des Vosges |
Maire Mandat |
Anne-Marie Huertas 2020-2026 |
Code postal | 88600 |
Code commune | 88169 |
Démographie | |
Gentilé | Faysiens, Faysiennes |
Population municipale |
215 hab. (2021 ) |
Densité | 45 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 11′ 43″ nord, 6° 40′ 33″ est |
Altitude | Min. 417 m Max. 610 m |
Superficie | 4,83 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Épinal (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Bruyères |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
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Fays ([fɛˈi]Écouter, en vosgien de la montagne [fɛj]) est une commune française située dans le département des Vosges, en région Grand Est.
Ses habitants sont officiellement appelés les Faysiens depuis une délibération du conseil municipal en . Traditionnellement, ils sont nommés les Ours, par oppositions aux "Loups" de Laval-sur-Vologne, ce qui explique l'ours sculpté à l'entrée du village.
Épinal n'est qu'à 23 km par la départementale 11. Gérardmer est à 28 km, Saint-Dié-des-Vosges à 29 km, Remiremont à 31 km, Nancy à 88 km et Strasbourg à 121 km.
Viménil | Grandvillers | Bruyères | ||
N | Laval-sur-Vologne | |||
O Fays E | ||||
S | ||||
Lépanges-sur-Vologne | Prey |
La forêt présente la particularité d'héberger sur le territoire de la commune de Fays des forêts appartenant à des communes voisines.
Situé à proximité de Bruyères, sur le versant droit de la vallée de la Vologne, le village bénéficie de la tranquillité de la montagne vosgienne. La forêt de Faîte borne la commune vers l'ouest et la sépare de la vallée du Durbion.
L'altitude s'établit entre 604 m et 409 m. Le village est surplombé par une colline dont le nom est "la montagne du village", pointe centrale d'un ε flanqué de deux petits cirques marécageux d'où coulent deux ruisseaux se rejoignant avant d'alimenter la Vologne.
Le ruisseau nord, ruisseau du Cul d'Honstot alimente les réserves d'eau douce de la commune. Cette eau est relativement acide du fait de la présence des marécages, des résineux et du grès rose qui forme l'essentiel du sous-sol. Pour cette acidité, elle doit être traitée pour être consommée.
La forêt occupe une grande partie du territoire avec un équilibre de résineux (sapins pectinés, épicéas, douglas) et de feuillus (charmes, hêtres, chênes, bouleaux et autres dans les fonds marécageux.
La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le ruisseau du Cul d'Honstat[1],[Carte 1].
La qualité des eaux de baignade et des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 mm/an) en toutes saisons et un hiver rude (moins de 1 °C)[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 219 mm, avec 13,9 jours de précipitations en janvier et 10,8 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Le Roulier_sapc », sur la commune du Roulier à 5 km à vol d'oiseau[4], est de 10,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 000,2 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,1 °C, atteinte le ; la température minimale est de −18,3 °C, atteinte le [Note 1],[5],[6].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[7]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Au , Fays est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Épinal, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[10]. Cette aire, qui regroupe 118 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[11],[12].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (60,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (60,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (60,9 %), prairies (13,9 %), zones urbanisées (9,4 %), zones agricoles hétérogènes (8,4 %), terres arables (7,4 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Selon les auteurs, l'origine du nom de Fays vient du latin fagea qui signifie hêtraie[14] ou du latin fagetum, lieu planté de hêtres (fagus)
Fays appartenait au bailliage de Bruyères et à la paroisse de Champ-le-Duc, où le chapitre de Remiremont avait droit de patronage. Une relique subsiste : une partie de la forêt appartenant à Champ-le-Duc.
Sans église ni chapelle, Fays dépendait de la paroisse de Lépange jusqu'au rattachement de celle ci à la paroisse de Bruyère. Les archives départementales font malgré tout état d'une fabrique et d'une confrérie[15] du Saint Scapulaire de 1700 à 1770.
D'anciens documents de la mairie ont été versés en 1992 aux archives départementales avec entre autres plusieurs parchemins avec fragments de sceaux, dont certains de 1668 et une carte topographique de 1731.
Un parchemin de 1740 (E Dpt172/DD4) mentionne la reconstruction du moulin.
Se trouvent dans le bas de la commune les vestiges d'une féculerie, potentiellement sur le même site. Elle traitait les pommes de terre des paysans environnants en profitant de l'eau du ruisseau canalisé jusque là. Une roue entrainait divers équipements, dont un lavoir à pales, une râpe ou broyeur, une vis et un ascenseur type noria, via un système d'arbres et de transmissions. Destinée à la production d'amidon, elle avait accessoirement pour débouché les casernes de la région, en particulier celle de Barbazan à Bruyères ainsi que les blanchisserie pour amidonner les vêtements, les uniformes et en particulier les cols de chemise. Epinal était alors centre de régulation de ce marché à l'échelle nationale. Le reste de la production était destiné à la papeterie, l'agroalimentaire, la viticulture et même la savonnerie. En 1870, 300 autres féculeries existaient dans la région. Il ne reste ici que des fondations et des murs. Une féculerie fonctionnelle subsiste juste en face de la vallée à la Neuveville, la féculerie Robert (visites régulières)[16].
Les quelques commerces qui ont pu exister ont disparu, le dernier étant celui de M et Mme Poirot, en haut du Tinturon (dépôt de pain et de gaz, jusque dans les années 1979). Une épicerie se tenait à la croix Liegey qui a fermé dans les années 1950. La maison voisine était un dépôt de charbon puis de fuel. Plusieurs agriculteurs pratiquaient la vente de lait, d'œufs, de miel...
Les carrières ont fini leur activité au début du XXe siècle. Un sentier dans la "montagne du village" permet d'y accéder et de découvrir des mentions laissées par les derniers carriers.
L'école a fermé au tournant du siècle. Maternelle et primaire ont cohabité dans la même salle jusque dans les années 1990.
À droite de la mairie se tient un petit bâtiment où l'on observe le "campanile " et sa cloche, ainsi que l'alambic. L'alambic a fonctionné jusque dans les années 1980, La distillation se faisait à l'actuelle Maison pour tous où les habitants et surtout les agriculteurs amenaient les barriques de jus fermentés (mirabelle principalement).
La forêt a été durablement touchée par les combats qui s'y sont menés (voir Bruyère et sa bataille) et les bois mitraillés y étaient nombreux jusqu'aux années 1990. Ils étaient dirigés vers Centre des bois mitraillés de Bruyères, spécialisé dans le débit de ces bois qui auraient sans traitement été inexploitables.
Par arrêté préfectoral du , la commune est retirée le de l'arrondissement d'Épinal et rattachée à l'arrondissement de Saint-Dié-des-Vosges[17].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[19].
En 2021, la commune comptait 215 habitants[Note 3], en évolution de −8,12 % par rapport à 2015 (Vosges : −3,05 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Marché aux plantes annuel.
La forêt représente actuellement avec l'agriculture toute l'économie du village. Elle est gérée par l'ONF et dépend de la division d'Épinal depuis que celle-ci a absorbé celle de Bruyères au début des années 2000. Dans les faits, le maire actuel, ancien ingénieur divisionnaire de Bruyères qui a donc été responsable de cette forêt il y a plusieurs dizaines d'années, collabore activement à sa gestion : marquage, perspectives, affouage etc. Il a ainsi rétabli cette coutume de l'affouage qui permet tous les ans de mettre des lots de bois à la disposition des habitants du village pour un prix modique par tirage au sort. Les lots sont à abattre et à débarder par le bénéficiaire.
Un garage/casse-auto subsiste, implanté dans les années 1990.
En 2018, un bâtiment agricole est le premier à être construit depuis 60 ans.
Le tourisme est présent sous la forme de plusieurs sentiers VTT dont un sur la crête avec quelques belvédères sur les crêtes : 2 proches de la cote 604, avec vue sur la ligne bleue des Vosges, et quelques autres en balcons, très roulants et adaptés à une pratique ludique[22]. Les parties techniques sont celles qui redescendent dans le conglomérat et peuvent être évitées en étudiant les cartes avant le départ. De nombreux autres balcons sont possibles, hors marquage, par exemple le long des limites.
On note aussi le passage de deux sentiers du Club vosgien, le chemin des Ducs, et le chemin de la Paix et de la liberté[23], la proximité de nombreux autres, ainsi que des chemins balisés par les locaux en particulier pour le VTT mais surtout pour la découverte de la carrière et des traces laissées par les derniers ouvriers (sentiers assez techniques, un autre accès par le chemin d'exploitation est plus facile).
Différents arbres remarquables ont été répertoriés en forêt et dans les champs et figurent sur des guides locaux. La forêt tour à tour résineuse ou feuillue, en taillis ou en futaie offre une variété qui la rend agréable.
La commune comportait aussi quelques croix en grès rose, en danger voire écroulées. La plus connue est la croix de Faîte qui donne son nom au col. Pas d'autres monuments chrétiens sur la commune.
Le grès et les porches des traditionnelles maisons vosgiennes avec leurs niches votives sont bien représentés et donnent son principal attrait au village[24].
La commune a la particularité de ne pas avoir ni église, ni chapelle, ni cimetière du fait de son histoire et des dépendances vis à vis de Champ-le-Duc, et de Laval qui partageait son église avec Fays : on trouve cependant une cloche qui rythme la vie du village, adossée à la Mairie-école.
Association d’Étude pour la Coordination des Activités Musicales (ASSECARM), Orgues Lorraine Vosges, Metz, Éditions Serpenoise, , 677 p. (ISBN 2-87692-093-X), p. 651-652