D’après les données Corine land Cover, le ban communal de 554 hectares comprend en 2011, plus de 40 % de terres arables et de prairies, près de 36 % de forêt et zones arbustives, 14,5 % de surfaces agricoles diverses et 2 % de zones industrielles et urbanisées[1].
Les chroniques historiques et archéologiques signalent un ancien chemin traversant la commune d'est en ouest dit chemin « Brabant »[2].
Le territoire est desservi par les routes départementales 191a et 90 et traversé par le canal de la Moselle, le relief de plateau au-dessus des cours d'eau est aussi entaillé de petites vallées menant aux bois juré et bois essarté. (Fig. 1 - Fontenoy (ban communal))
La Moselle, d'une longueur totale de 560 kilomètres dont 314 kilomètres en France, prend sa source dans le massif des Vosges au col de Bussang et se jette dans le Rhin à Coblence en Allemagne[5]. La Moselle sauvage accueille une installation de loisirs nautique sur cette commune[6]
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 810 mm, avec 12,3 jours de précipitations en janvier et 9,4 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Nancy-Ochey », sur la commune d'Ochey à 15 km à vol d'oiseau[10], est de 10,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 810,4 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 39,6 °C, atteinte le ; la température minimale est de −19,1 °C, atteinte le [Note 2],[11],[12].
Au , Fontenoy-sur-Moselle est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[15].
Elle est située hors unité urbaine[16]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nancy, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[16]. Cette aire, qui regroupe 353 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[17],[18].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (54,7 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (63,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (32,1 %), forêts (28,9 %), zones agricoles hétérogènes (14,5 %), prairies (8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (7,6 %), eaux continentales[Note 4] (6,9 %), zones urbanisées (1,5 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,4 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Ecclesia S. Laurentii in villa Fontanetum (xe siècle) ; Predium quod dicitur Fontiniacum ; Fontigniacum ; Ecclesia de Fonteniaco (1091) ; Fonterniacum (1107) ; Fontanetum (1172) ; Fontenetum (1358) ; Fontenoy-lez-Gondreville (1514) et Fontenoy-sur-Moselle (1779), sont les graphies recensées par le Dictionnaire topographique du département de la Meurthe[20].
Le nom du village apparaît donc sous une forme latineFonteniaco, déjà modifiée, en 1091 et Fontiniaco en 1107. On a ensuite l'ancien français « Fonteneis » en 1125 ; enfin les formes modernes Fontenoy-lez-Gondreville en 1514, Fontenoy-en-Haye et Fontenoy-sur-Moselle en 1779. Ce toponyme vient de l'anthroponyme latin Fontinius et du suffixe gallo-romain -acum, ce type de formation remonte à l'Antiquité tardive (IVe siècle-VIIe siècle) [21]. La signification est transparente en la rapprochant du mot latin Fons, ontis[22] signifiant source, fontaine.
Beaupré signale également, mais sur le territoire de la commune voisine[25] :
«En 1835, à la Croix Sainte-Anne, sur le chemin de Gondreville à Fontenoy (fig. 1), dans une gravière, on découvrit une vingtaine de sépultures où les squelettes reposaient dans des caissons en pierres sèchess»
«Vers 1835; en défrichant le Bois-Juré (fig. 1), on découvrit une statuette en pierre, d'une bonne exécution, qui fut acquise par M. le baron de Vincent. On a trouvé aussi, dans ce défrichement, et en différents endroits du territoire, des monnaies, qui ont été vendues... »[26].
Cet historien émet l'hypothèse que le village s’étendait plus à l'ouest vers Gondreville en citant la découverte de traces d'habitations qui pourraient correspondre à un établissement (agricole ?) de l’époque romaine détruit lors des invasions autour de la chute de Rome.
«Fontenoy possédait un château féodal dont les derniers vestiges (quelques débris des tours) ont complètement disparu, lors de l'établissement du chemin de fer et en particulier de la station qui en occupe l'emplacement. C'était, au commencement du XVIIe siècle, une maison bien forte, de grande et ancienne marque, avec chapelle castrale, parterre, jardin,...»
Il nous apprend aussi que le bienheureux Jean de Gorze[27], à l'origine de la réforme monastique du Xe siècle, eut la cure de Fontenoy jusqu'en 933 et que ce château fort existât dès le XIIe siècle et fut érigé en chef-lieu de comté de 1625 à la Révolution et qu'enfin le village fut de nouveau ravagé par la peste, ruiné et abandonné à l'époque de la guerre de Trente-Ans, de 1630 à 1640.
Le 22 janvier 1871, pendant la guerre franco-prussienne, à 5 heures du matin le poste prussien qui gardait le pont de Fontenoy-sur-Moselle est surpris et massacré ou fait prisonnier par les chasseurs des Vosges[28],[29]. En représailles, le village fut pillé et brûlé en 1871 par les Prussiens qui reprochaient aux villageois d'avoir participé à la destruction du pont de la ligne de la Compagnie des chemins de fer de l'Est, ligne de Paris à Strasbourg[30],[31].
Le territoire communal portait une ancienne « batterie de Fontenoy »[32] (fig. 1) qui faisait partie du système de fortifications de la place forte de Toul au XIXe siècle et a laissé place aujourd'hui à un site d'entreprise.
Le , un accident survient au rapide 32 qui partait de Nancy à 16 h 15 en direction de Paris. Il heurtait la voiture de marchandise du train 111 qui avait eu une rupture d'essieu[33].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[39]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[40].
«Surface territ., 544 hect. cadast., dont 246 en terres labour., 99 en bois, 34 en prés et 12 en vignes de qualité médiocre. Mes. de Nancy»
indiquant par là même que ce village était essentiellement agricole, quoique modestement viticole, il évoque également la présence ancien d'un moulin à grain et un à écorces sur la Moselle.
Le secteur primaire comprend, outre les exploitations agricoles et les élevages, les établissements liés à l’exploitation de la forêt et les pêcheurs.
D'après le recensement agricole 2010 du Ministère de l'agriculture (Agreste[47]), la commune de Fontenoy-sur-Moselle était majoritairement orientée[Note 6] sur la production de céréales et d'oléagineux sur une surface agricole utilisée[Note 7] d'environ 94 hectares (en deçà de la surface cultivable communale) en nette baisse depuis 1988 - Le cheptel en unité de gros bétail s'est réduit de 17 à zéro entre 1988 et 2010. Il n'y avait plus qu' 1 exploitation(s) agricole(s) ayant son/leur siège dans la commune employant 1 unité(s) de travail[Note 8].
Château fort 13e[48] démoli vers 1820, mais vers 1850, on voyait encore les ruines d'un château assez vaste, fortifié de murailles et de tours, dont une seule était encore debout. Ces ruines ont disparu à l'occasion de la création du chemin de fer : la gare en occupe l'emplacement[49].
Monuments commémoratifs :
Monument commémoratif de la guerre franco-prussienne de 1870 victimes civiles et militaires de l'incendie du 22 janvier 1871, au pied duquel furent ajoutées les victimes des autres guerres[50]
La construction du pont est commencée en 1850 et se termine à la fin de 1851[55].
L'ouvrage a subi les vicissitudes des guerres franco-allemandes.
Le 22 janvier 1871, à la fin de la guerre franco-prussienne de 1870, un groupe de francs-tireurs français, créé à l'initiative de Gambetta pour entreprendre des actions contre les lignes de chemin de fer de l'Est, fait sauter une mine qui détruit deux arches du pont. Une pile du pont est foudroyée et les deux arches adjacents s'écroulent. Les généraux allemands sont persuadés que la population a aidé les francs-tireurs. Ils donnent l'ordre d'évacuer et d'incendier le village. Une amende de dix millions de francs est imposée à la Lorraine et toute la population des environs est réquisitionnée pour reconstruire les deux travées par un remblaiement de la brèche sur 35 m. Les travaux commencés le 22 janvier sont terminés le 10 février. Mais cette destruction n'a pas d'influence sur le déroulement de la guerre car un armistice est signé le 26 janvier. L'armée allemande quitte Nancy le [56].
En juin 1940, au début de l'offensive allemande de la Seconde Guerre mondiale l'armée française détruit deux arches côté Paris. Les pionniers allemands commencent par construire un pont provisoire en bois pour franchir la brèche de 35 m environ, puis les deux arches et la pile sont reconstruites en béton. Les arches sont réalisées suivant le même profil qu'à l'origine. Chaque arche a été reconstruite en la coupant en trois parties successives grâce à des cintres métalliques noyés dans les arches : les deux premières parties de 1,80 m chacune en bord de l'arche, puis la partie centrale de 3,80 m[57].
L'ouvrage initial comportait 7 arches en maçonnerie.
* Longueur : 157 m
* Distance entraxes des piles : 18,60 m
* Ouverture des arches : 16 m
* Flèche des arches au-dessus de leur naissance : 4,95 m
* Distance entre les garde-corps : 8,06 m
* Épaisseur des 2 arches en béton : 1 m.
Reconstruction du pont sous la surveillance de l'armée prussienne.
Pont en béton précontraint franchissant la Moselle. Le tablier a été construit en voussoirs préfabriqués posés à l'avancement à l'aide d'un haubanage provisoire par l'entreprise Campenon-Bernard[58].
Longueur : 629,95 m
Portées des travées : 43,123 m - 10 x 52,702 m - 50,807 m
D'azur au pont de cinq arches flambant cousu de gueules, au chef parti au I de gueules aux trois chevrons d'or et au chef cousu d'azur chargé d'un lévrier d'argent colleté de gueules et au II burelé d'argent et de gueules de dix pièces.
Détails
* Ces armes emploient le terme « cousu » dans le seul but de contrevenir à la règle de contrariété des couleurs : elles sont fautives : gueules sur azur et azur sur gueules.
Le pont flambant de gueules évoque la destruction du pont de Fontenoy le 22 janvier 1871 par les francs-tireurs et l'incendie du village par les Prussiens. Les quartiers du chef sont: à dextre celui de la famille Le Prud'Homme, comte de Fontenoy au XVIIIe siècle; et à senestre celui de la famille d'Igny, premier titulaire du titre de comte[59]. Adopté vers 1978.
G. Hamm, Carte Archéologique de la Gaule. 54. La Meurthe-et-Moselle, Paris, 2005.
De nombreux articles consacrés à cette commune dans la revue Études touloises« Ville, village, lieu-dit F », sur etudes-touloises.fr (consulté le ) :
Jacques Durand et Théo Saintot, « Fontenoy-sur-Moselle à travers les âges », dans Études touloises, 2008, no 128, p. 3-9, p. 10-19, p. 20-24
Lucien Geindre, « Notice sur Fontenoy-sur-Moselle », dans Études touloises, 2008, no 128, p. 25-27,
Michel Ney, « Destruction du pont de Fontenoy, 22 janvier 1871», dans Études touloises, 2008, no 128, p. 27-31
Daniel Jacques, « La Moselle canalisée », Études touloises, no 115, p. 23-25(lire en ligne)
Daniel Jacques, « Châteaux et maisons fortes du Toulois : L'inventaire des sites forifiés », Études touloises, no 109 p. 3-16
Jacques-Yves Royer, « L'inventaire du Toulois (partie 1) : châteaux et maisons fortes, ermitages et chapelles, patrimoine industriel », dans Études touloises, no 89, p. 23-28, (lire en ligne)
Sébastien Jeandemange, « Le comté de Fontenoy-sur-Moselle », dans Études touloises, no 93, p. 33-38(lire en ligne)
Phillipe Lazerne, « Le siège de Toul par une Touloise » (Mémoires de Léontine MARCHAND), dans Études touloises, no 12, p. 17-24(lire en ligne)
Jacques Durand, « À Fontenoy-sur-Moselle, l’église Saint-Laurent », dans Études touloises, 2013, no 146, p. 21 (lire en ligne)
Les boucles de la Moselle [Texte imprimé] / [publié par l'Association des Boucles de la Moselle]. - Haroué : G. Louis, impr. 2009 (54-Maxéville : Impr. J. Lamour). - 1 vol. (88 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 23 × 27 cm.
Michel Hérold et Françoise Gatouillat, Les vitraux de Lorraine et d'Alsace, Corpus vitrearum, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Paris, CNRS Editions Inventaire général, , 330 p. (ISBN2-271-05154-1)
Recensement des vitraux anciens de la France, Volume V, Fontenoy-sur-Moselle, pages 42-43
« Fontenoy-sur-Moselle », Monographies communales de Meurthe-et-Moselle réalisées pour l'exposition universelle de 1889 et conservées par les Bibliothèques de Nancy, sur galeries.limedia.fr
(fr) Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Orientation technico-économique de la commune : production dominante de la commune, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel de l'ensemble des exploitations agricoles de la commune à la production brute standard.
↑Superficie agricole utilisée : superficies des terres labourables, superficies des cultures permanentes, superficies toujours en herbe, superficies de légumes, fleurs et autres superficies cultivées de l'exploitation agricole.
↑Unité de travail annuel : mesure en équivalent temps complet du volume de travail fourni par toutes les personnes intervenant sur l'exploitation. Cette notion est une estimation du volume de travail utilisé comme moyen de production et non une mesure de l'emploi sur les exploitations agricoles.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Henri Lepage, Dictionnaire topographique du département de la Meurthe, Paris, Imprimerie impériale, 1862
↑Aude Wirth, Les Noms de lieux de Meurthe-et-Moselle : Dictionnaire étymologique, Haroué, Gérard Louis, , 313 p. (ISBN2-914554-43-5).
↑FONS, TIS, m
1 siècle avant J.C.CICERO (Cicéron)
fontaine n. f : eau vive sortant de terre voir: fontaine
source n. f : (fontaine), eau qui jaillit du sol voir: source
source n. f : (origine, principe), origine voir: source
3 siècle après J.C.CYPRIANUS (saint Cyprien)
fonts baptismaux voir: fonts
↑ a et bJules (18-1921) Auteur du texte Beaupré, Répertoire archéologique pour le département de Meurthe-et-Moselle, époques préhistoriques, gallo-romaines, mérovingiennes, par le Cte J. Beaupré,..., (lire en ligne), p. 63.
↑ a et b« Gallica - », sur visualiseur.bnf.fr (consulté le ) : « Type :PERIODIQUE
Auteur :Société d'archéologie lorraine
Titre(s) :Mémoires de la Société d'archéologie lorraine
Publication :A. Lepage (Nancy) Cote : NUMM-33691 ».
↑Grâce à la « Vita Johannis Gorziensis » écrite à partir de 974 par l’abbé de Saint-Arnoul du diocèse de Metz, la vie de Jean de Gorze est connue avec précision.(https://www.etudes-touloises.fr/archives/128/art1.pdf)
↑E. Grosse, Dictionnaire statistique du departement de la meurthe : contenant une introduction historique..., Nabu Press (réimpr. 2012) (1re éd. 1836) (ISBN1278248951 et 9781278248950, OCLC936241814, lire en ligne), p. 34.
↑.La reconstruction des ouvrages d'art du chemin de fer. L'œuvre des services de la SNCF et des entreprises françaises. Juillet 1940 - juillet 1942, p. 201-203, Draeger Frères