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Canis grammaticus |
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Université de Padoue (- Université de Bologne (- Université de Padoue (- Université Ca' Foscari de Venise (- Université de Pise (- University of Lucca (en) (- |
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Maître |
Francesco Robortello (né en 1516 à Udine et mort en 1567) fut un philologue et un humaniste de la Renaissance italienne. Il forma notamment Pomponio Torelli aux études critiques et littéraires à Padoue[1].
Né à Udine le 9 septembre 1516, d’une famille noble, Francesco Robortello entra dans la carrière de l’enseignement après avoir achevé ses études à Bologne sous Romolo Quirino Amaseo, et commença vers 1538 à professer les belles-lettres à Lucques. Cinq ans après, il se rendit à Pise ; il avait été banni de Lucques, si l’on en croit Sigonius, pour s’être rendu coupable d’un meurtre ou d’un empoisonnement ; mais Liruti[2] cherche à détruire cette accusation en produisant le certificat qui fut délivré à Robortello lors de son départ de cette ville. Il demeura cinq autres années à Pise, où il jeta les fondements de sa réputation, qui s’étendit bientôt dans toute l’Italie. En 1549, le Sénat de Venise le choisit pour remplacer le célèbre Battista Egnazio, que son grand âge empêchait de continuer ses leçons. Robortello, dont les premiers succès avaient enflé la vanité, s’étant permis de parler publiquement de son illustre prédécesseur dans des termes peu mesurés, ce vieillard, justement indigné, vint, dit-on, l’attendre un jour au sortir de l’école et voulut le percer d’un poignard[3]. Ce fait, rapporté par plusieurs auteurs contemporains, ne paraît cependant pas prouvé ; il est certain que la vanité de Robortello, son impudence et son caractère violent lui firent des ennemis des savants les plus distingués de temps. Lazaro Buonamici mourut en 1552, et Robortello lui succéda dans la chaire des lettres grecques et latines de l’Université de Padoue. Quoique son traitement fût considérable, il accepta en 1557 l’invitation qu’il reçut de se rendre à Bologne pour y remplir le même emploi. Ayant été chargé de l’oraison funèbre de l’empereur Charles Quint, il manqua, dit-on, de mémoire dès l’exorde et ne put achever sa harangue. Cette petite disgrâce ne diminua rien de ses prétentions ni de sa hauteur ; car ce fut dans le même temps que commencèrent ses longues querelles avec le savant Sigonius. Tiraboschi, qui s’est occupé d’en recueillir tous les détails, prouve que Robortello fut l’agresseur. Le cardinal Seripando crut qu’il était de son devoir de faire cesser une lutte si scandaleuse et se flatta d’avoir réconcilié les deux adversaires. Mais Robortello, rappelé à Padoue en 1560, y retrouva Sigonius, et la guerre ne tarda pas à se rallumer plus violente que première fois. Le premier poussa l’oubli des convenances au point de vouloir rendre ses élèves juges de la querelle, et fit placarder dans toutes les écoles des défis injurieux à son rival. Sigonius, il faut en convenir, ne garda pas plus de modération dans sa défense. C’était l’esprit du temps. Enfin le Sénat de Venise se vit obligé d’employer l’autorité pour mettre un terme à cette dispute et imposa silence aux deux rivaux. (Voy. la Storia della letteratura italiana, t. 7, p. 844-848.) Robortello ne survécut pas longtemps à cette espèce de trêve ; il mourut à Padoue le 18 mars 1567, âgé de 50 ans et quelques mois. Suivant Tomasini et Facciolati, il ne laissait pas de quoi subvenir aux frais de ses obsèques. Quoi qu’il en soit, l’université lui fit faire des funérailles magnifiques ; et les élèves de la nation allemande lui érigèrent, dans l’église St-Antoine, un tombeau surmonté de sa statue en pierre blanche et décoré d’une épitaphe rapportée par plusieurs auteurs.
Francesco Robortello a rendu de grands services aux lettres par les bonnes éditions qu’il a publiées de plusieurs classiques grecs : on lui doit des éditions de la Poétique d’Aristote, revue et corrigée sur d’anciens manuscrits, Florence, 1548, in-fol.[4] ; il y a joint une paraphrase de l’Art poétique d’Horace, et des Dissertations sur la satire, l’épigramme, la comédie, les pièces d’un genre enjoué (De salibus) et l’élégie ; — des Tragédies d’Eschyle, Venise, 1552, in-8°, et de son ancien scholiaste, ibid., même format[5] ; — de l’ouvrage d’Élien sur la tactique, avec une version latine, et des planches tirées des manuscrits, ibid., 1552, in-4°, deux parties ; et enfin du Traité du sublime du pseudo-Longin, Bâle, Oporin, 1554, in-4°, édition rare et recherchée, ainsi que la précédente : ce sont les premières de ces deux ouvrages. Parmi les écrits de Robortello nous nous contenterons de citer :