Cet article ou cette section traite d’une personne morte récemment ().
Le texte peut changer fréquemment, n’est peut-être pas à jour et peut manquer de recul. N’hésitez pas à participer, en veillant à citer vos sources.
Les biographies pouvant être écrites au présent de narration, merci de ne pas mettre systématiquement au passé les verbes actuellement au présent. L'emploi des mots « mort » et « décès » est discuté sur cette page. La dernière modification de cette page a été faite le 28 février 2025 à 16:59.
Grandissant dans un milieu rural principalement créolophone, il s’immerge dans la langue française en arrivant à Port-au-Prince où il est scolarisé. Puis il intègre l’Institut des Hautes Études internationales et continue après le diplôme obtenu, une carrière d’enseignant puis de directeur d’école[5],[6].
Il publie plus d'une quarantaine d'ouvrages, dont Dézafi, l'un des livres à l'honneur à la quatrième édition du Marathon du Livre en 2017 dans la ville de Petit-Goâve[7].
Frankétienne serait né en 1936 du viol de sa mère, encore très jeune (Il n'a que quatorze ans d'écart avec elle), par un Américain[8],[9]. L'enfant naît chabin avec les yeux bleus. En 1962, au début de l'ère Duvalier, Frankétienne fréquente le groupe Haïti littéraire, d'où sortent bon nombre d'auteurs : Anthony Phelps, René Philoctète, Serge Legagneur, Roland Morisseau… La situation politique devient cependant vite intenable pour les intellectuels, dont beaucoup quittent le pays pour le Canada, la France ou le continent africain. Frankétienne décide de rester en Haïti pour écrire et pour lutter[1]. Chacune de ses œuvres est ancrée dans l'histoire contemporaine haïtienne[10], chacune témoignant, malgré l'homme ou l'écrivain qui se veut avant tout créateur, d'un moment de la « conscience nationale ». Ultravocal (1972) : le vertige de l'errance sans fin ni finalité, le pays habité par « le mal majeur » forçant ses enfants à l'exode massif sans espoir ni désir de retour. Qu'on se rappelle cette scène tragique de Mûr à crever (1968) : chassés des Bahamas, quatre Haïtiens, sur le bateau du retour, se jettent à l'eau, se livrant aux requins de la mer caraïbe plutôt que de revoir l'enfer duvaliériste[11].
Il a commencé à publier de la poésie en 1964[12]. À la fin des années 1960, avec Jean-Claude Fignolé et René Philoctète, il est l'initiateur du « mouvement spiraliste », inspiré du Nouveau Roman français et des écrits de James Joyce. Ce nom de spiralisme leur était parvenu lors de la lecture de l'ouvrage de Engels, Anti-Dühring. En 1972, il publie Ultravocal, une « spirale » comme il qualifie ce genre littéraire proche des Chants de Maldoror. Ancien ministre de la Culture sous la présidence de Leslie F. Manigat, il est fait Commandeur des Arts et des Lettres en juin 2010. En 2009, Frankétienne fait une apparition spéciale dans le film La dérive douce d'un enfant de Petit-Goâve de Pedro Ruiz, documentaire qui retrace la vie de l'écrivain et académicien haïtien Dany Laferrière.
Son roman Dézafi , paru en 1975,
est le premier écrit et publié en créole haïtien[13]. Traduit en anglais et en français, il a reçu plusieurs récompenses, dont le Best Translated Book Award en 2019.
En avril 2014, l'association Ayite Bel organise une exposition en l'honneur de l'artiste dans l'hôtel NH Haïti El Rancho. Dans cette exposition, plusieurs de ses tableaux sont affichés[14].
Le Grand prix de la francophonie lui est attribué en juin 2021 par l'Académie française[15]. Ce prix est destiné à couronner « l’œuvre d’une personne physique francophone, qui dans son pays ou à l’échelle internationale, aura contribué de façon éminente au maintien et à l’illustration de la langue française »[16]. Il a contribué à offrir une image positive d'Haïti, à un moment où le crédit de cette douloureuse île est totalement déficitaire en raison de l'irresponsabilité et de l'obscurantisme des gouvernements récents. Frankétienne a reçu de nombreux hommages dans de multiples centres universitaires étrangers.
1975 : Dézafi, Port-au-Prince : Édition Fardin, 1975 ; Châteauneuf-le-Rouge : Vents d'ailleurs, 2002. Premier roman écrit et publié en créole haïtien par Frankétienne, ultérieurement traduit en anglais et en français.
1964 : Au Fil du temps (poèmes). Port-au-Prince : Imprimerie des Antilles
1964 : La Marche (poèmes). Port-au-Prince : Éditions Panorama
1965 : Mon côté gauche (poèmes). Port-au-Prince : Imprimerie Gaston
1965 : Vigie de verre. Port-au-Prince : Imprimerie Gaston
1965 : Chevaux de l'avant-jour (poème). Port-au-Prince : Imprimerie Gaston. Version revue et corrigée, in Dérives 53/54 (1986/1987): p. 41-86.
1968 : Mûr à crever (genre total). Port-au-Prince : Presses port-au-princiennes (coll. "Spirale") ; Autres éditions : à Port-au-Prince : Éd. Mémoire, 1994 et à Bordeaux : Ana Éditions, 2004.
1975 : Anthologie de poésie haïtienne contemporaine (1975).
1979 : Les Affres d'un défi (roman), Port-au-Prince : Deschamps ; Autres éditions, à Paris : Jean-Michel Place, 2000 et à La Roque d'Anthéron : Vents d'ailleurs, 2010.
(en) Rachel Douglas, Frankétienne and rewriting : a work in progress, Lexington Books, Lanham (Md.), 2009, 195 p. (ISBN978-0-7391-2565-6)
Bernard Hadjadj, Frankétienne, l'universel haïtien : entretiens, Riveneuve éd., Marseille, 2012, 195 p. (ISBN978-2-360-13099-3)
Jean Jonassaint (éd;), Typo-topo-poéthique sur Franketienne, l'Harmattan, Paris, Torino, etc., 2008, 368 p. (ISBN978-2-296-06787-5)
Lilyan Kesteloot, « Frankétienne », in Anthologie négro-africaine. Histoire et textes de 1918 à nos jours, EDICEF, Vanves, 2001 (nouvelle éd.), p. 472-473