François de Linares

 François de Linarès
Nom de naissance François Jean Antonin Gonzalez de Linares
Naissance
Guérande
Décès (à 57 ans)
Baden-Baden (Allemagne)
Origine Drapeau de la France France
Grade Général de corps d'armée
Conflits Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Indochine
Distinctions Grand-croix de la Légion d'honneur

François de Linares, né le à Guérande et mort le à Baden-Baden, est un général de corps d'armée français, grand-croix de la Légion d'honneur, titulaire de la Distinguished Service Cross américaine.

Il prend part à la Première, puis à la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle il s'illustre au commandement du 3e régiment de tirailleurs algériens (3e RTA), puis à la guerre d'Indochine en qualité de commandant des forces françaises au Tonkin ou nord Viêt Nam sous les généraux Jean de Lattre de Tassigny, puis Raoul Salan.

François de Linares est le fils d'Amédée Paul Gonzalez de Linares (1868-1945) et Marie Clara Alexandrine Eugénie Brunet de la Martinière[1].

L'origine espagnole de son patronyme vient de son arrière grand-père paternel, Juan Esteban Gonzales de Linares (1779-1853), natif de Treceño en Cantabrie (Espagne). Juan Esteban était Trésorier Général de la Compagnie royale des Philippines et s'est exilé en Inde ou il y a épousé une française et y est décédé.

Il se marie le 7 mai 1923 à Cholet avec Alix Marie Pellaumail (1901-1982)[1]. Son fils, Stephen de Linares, Saint-Cyrien, commandant le 6e bataillon de Chasseurs Alpins, trouve la mort en montagne en 1972. Le Général et le commandant de Linares ont été associés comme parrains de la promotion de Saint Cyr "de Linares" (1972-1974).

Première Guerre mondiale

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Linares commence sa carrière militaire comme simple soldat au 93e régiment d'infanterie le 30 juillet 1916. Promu caporal puis sergent, il est admis à Saint-Cyr et nommé aspirant le 30 juillet 1917. Après une brève formation supérieure d'officier d'active, il rejoint le front comme sous-lieutenant et y combat jusqu'au 11 novembre 1918. Il est blessé deux fois et cité quatre fois[2].

À partir de septembre 1919, il sert au Maroc jusqu'en avril 1924, puis en Algérie de 1930 à 1936.

Seconde Guerre mondiale

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Il commande le 15e Bataillon de Chasseurs Alpins d'octobre 1939 à avril 1940, puis sert à l'état-major du Groupe d'Armées n°2. Après l'armistice de juin 1940, il monte un réseau d'évasion de prisonniers de guerre dont profitera le Général Giraud.

Promu lieutenant-colonel le 25 septembre 1942, il s'évade de France le 24 novembre et rejoint Giraud.

En septembre 1943, il prend le commandement du 3e régiment de tirailleurs algériens (3e RTA) au sein de la 3e division d'infanterie algérienne (3e DIA). De décembre 1943 à août 1944, il participe à la tête du 3e RTA à la campagne d'Italie au sein du Corps expéditionnaire français en Italie. Son régiment se distingue notamment lors de la prise du Belvédère puis lors du percement de la ligne Hitler et est cité deux fois à l'ordre de l'Armée[3],[4].

Promu colonel le 25 mars 1944, il débarque avec son régiment du 3e RTA en Provence le 17 août 1944 et participe à la prise de Toulon et de Marseille. Son régiment est cité une troisième fois à l'ordre de l'Armée[5].

A la mi-septembre 1944, il laisse le commandement du 3e RTA au colonel Pierre Agostini, puis pendant le reste de la campagne de France, il sert à l'état-major du général de Lattre, qui le nomme général de brigade le 25 novembre 1944, puis son chef d'état-major le 16 février 1945.

Le 21 novembre 1944, il est fait commandeur de la Légion d'honneur.

Il pénètre en Allemagne le 29 mars 1945 et reçoit le commandement de la 2e division d'infanterie marocaine le 14 avril, à la tête de laquelle il termine la guerre en Autriche.

En avril 1945, il est décoré de la prestigieuse Distinguished Service Cross américaine pour sa conduite lors de la libération de Toulon et Marseille en août 1944[6].

Guerre d'Indochine

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Il est promu général de division en avril 1948.

Il effectue un séjour en Indochine du 17 janvier 1951 au 27 mai 1953, commandant les forces françaises au Tonkin, avec de Lattre, puis Salan, qu'il remplace par intérim de juillet à septembre 1952. Il est promu général de corps d'armée en décembre 1951[7].

Dernières années

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Il est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur le [8].

Il revient en France où il est nommé inspecteur général de l'infanterie le 2 septembre 1953. Il décède à l'hôpital militaire de Baden-Baden le 2 mars 1955.

Décorations principales

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Françaises

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Etrangères

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Notes et références

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  1. a et b Acte de naissance n°78 du 8 juillet 1897 à Guérande. Côte N-1897-3E69/75
  2. Paul Gaujac, La bataille et la libération de Toulon, Nouvelles Editions Latines, 1994, pp.28-29
  3. « Superbe régiment qui, sous l'ardente impulsion d'un chef manœuvrier le lieutenant-colonel Gonzalez de Linarès, a fait preuve des plus belles qualités guerrières. Par une action hardie, qui modifiait en pleine bataille les dispositions initiales, s'est emparé le 12 janvier 1944 de la Monna-Acquafondata très âprement défendue. Poussant ensuite sans trêve et sans laisser aucun répit à l’ennemi, a rejeté celui-ci dès le 15 janvier 1944, sur San-Elia. A conservé pendant trois semaines de bataille dans un pays extrêmement difficile une attitude agressive fournissant spontanément aux autres régiments de tirailleurs de la division une aide précieuse. S’est emparé de nombreux prisonniers, d’un armement et d’un matériel important. », Ordre n° 096 D, le 25 mars 1944, général Giraud
  4. « Glorieux régiment qui, après s'être particulièrement distingué pendant la campagne d'hiver, vient à nouveau de s'imposer à l'admiration de tous au cours de la bataille pour Rome. Commandé avec maîtrise par un chef animé d'un esprit offensif aigu et doué d'un sens manœuvrier très sûr, le colonel Gonzalez de Linarès, le 3e RTA a, depuis le 14 mai 1944, mené une poursuite ardente soutenue sans relâche, malgré tous les efforts de l'ennemi. Se lançant au-devant des réserves adverses par la brèche de Castelforte surprend par sa vitesse l'ennemi qui tente de se rétablir sur l'Orange-Linie enlevant Coreno et Ausonia. Se jette ensuite le 16 mai 1944 sur la position d'arrêt dite Dora-Linie particulièrement forte du fait du terrain, et l'enlève à la suite d'actions à la fois hardies et souples prenant d'assaut le môle de la Bastia et s'emparant sans désemparer dès le 17 mai 1944 du goulet d'Esperia. Bousculant les éléments retardateurs ennemis couvrant la ligne Hitler il gagne de vitesse le Kampfgruppe de la 26e Panzerdivision chargée de son occupation, puis repousse les contre-attaques lancées par le 9e Panzerdivision Grenadier Regiment, détruit à bout portant, avec l'appui du 7e chasseurs, les casemates et tout le système défensif de cette position organisée, le 18 mai 1944, à la côte 901. Se précipite dès le 19 à la poursuite de l'ennemi désorganisé, et le bouscule jusqu'à San-Giovanni-Incarico dont il s'empare en manœuvrant habilement au milieu d'une bataille de chars qui n'arrive pas à ralentir son élan. A fait au cours de cette randonnée un très grand nombre de prisonniers et pris un important matériel de toute sorte. Reprenant le combat dès le 2 juin 1944, part en pointe entraînant tout derrière lui, dépassant malgré la forme en retrait de nos lignes, les éléments alliés ; parvient ainsi en se battant aux abords même de la capitale dont il assure dès le 4 juin 1944 le débordement par le Nord-Est en venant border les rives du Tibre. A été de ce fait le premier à porter le Drapeau de la France à Rome », Décision n° 130 du 22 juillet 1944 - général Juin
  5. « Le 3e régiment de tirailleurs algériens : régiment d'élite déjà deux fois cité pendant la campagne d'Italie et qui vient de se couvrir d'une nouvelle gloire, au lendemain même de son débarquement sur la terre de France. Magistralement commandé depuis le début des opérations par un chef doué des plus belles qualités militaires, le colonel Gonzalez de Linarès, le 3e RTA a par ses bataillons pris une part capitale aux opérations de Toulon et de Marseille. Son premier bataillon, énergiquement commandé par le commandant de Rocquigny, a enlevé la position clé de Groupalier au Nord de Toulon, puis s'est jeté au cœur de la ville sans tenir compte de son infériorité numérique, coupant à l’ennemi tout itinéraire de repli, lui faisant 200 prisonniers et capturant un énorme butin. Son troisième bataillon, sous les ordres d'un chef dynamique, le capitaine Ruault s'est frayé un passage dans les défenses avancées du Nord de Toulon, les 19, 20 et 21 août, portant par une habile manœuvre ses éléments au Revest, puis à Dardennes et les Moulins. A ensuite pris une part importante dans l'attaque en force exécutée contre la poudrière de Saint-Pierre le 22, enlevant dans un impérieux élan le quartier Sainte-Anne, en dépit d'une résistance acharnée de l'adversaire, lui prenant plusieurs centaines de prisonniers. A enfin coopéré à la chute de Marseille qui, sous les ordres d'un chef ardent, le commandant Valentin, s'est emparé de la colline de Notre-Dame-de-la-Garde fortement organisée et tenue, pivot de la défense adverse. A ainsi prouvé à la France retrouvée l'étonnante vitalité et l'esprit de sacrifice immuables de la vieille armée d'Afrique. », Décision n° 158, le 21 novembre 1944, général de Gaulle
  6. (en) « François de Linares », The Hall of Valor Project.
  7. Ivan Cadeau, François Cochet, Rémy Porte, Dictionnaire de la guerre d'Indochine, Acapen, 2021, pp.425-426
  8. Wattel 2002, p. 640.
  9. a et b Dossier de la Légion d'Honneur, Base de données Léonore

Bibliographie

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  • François de Linares (fils aîné du général de Linares), Par les portes du Nord : la libération de Toulon et de Marseille en 1944, Nouvelles Editions Latines , 2005
  • François de Linares (fils aîné du général de Linares), Campagne d'Italie 1943-1944, Lavauzelle, 2009
  • Amedee-Noel Gonzalez De Linares, Sur les traces de mon père, le général Francois de Linares, France Libris, 2021
  • Ivan Cadeau, François Cochet, Rémy Porte, Dictionnaire de la guerre d'Indochine, Acapen, 2021
  • Michel Wattel et Béatrice Wattel (préf. André Damien), Les Grand’Croix de la Légion d’honneur : De 1805 à nos jours, titulaires français et étrangers, Paris, Archives et Culture, , 701 p. (ISBN 978-2-35077-135-9), p. 266.

Liens externes

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