Naissance | |
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Nom de naissance |
Marie-Françoise Suzanne Dior |
Nationalité | |
Activité | |
Famille | |
Conjoints |
Robert-Henri de Caumont La Force (d) (de à ) Colin Jordan (de à ) Hubert de Mirleau (d) (à partir de ) |
Enfant |
Christiane de Caumont La Force (d) |
Parti politique |
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Françoise Dior, née le à Paris 9e et morte le à Neuilly-sur-Seine[1], est une militante néo-nazie française.
Issue de la famille Dior, une famille industrielle du sud de la Manche, elle est la fille adoptive de l'écrivain Raymond Dior, rédacteur au Crapouillot[2], et de Madeleine Leblanc, ainsi que la nièce du couturier Christian Dior[3]. Son oncle assumera la fonction de père auprès d’elle ; Françoise était en réalité la fille illégitime d'un aristocrate hongrois[4]. Elle devient une admiratrice d'Adolf Hitler et de la France d'Ancien Régime. D'abord royaliste[5], elle épouse le le comte Robert-Henry de Caumont La Force[6], petit-fils d'Aynard Guigues de Moreton de Chabrillan, qui prétend un temps au trône de Monaco après la mort, en 1949, du prince Louis II. Ils ont une fille, Anne-Marie Christiane, née le , qui se suicide le [7]. Ils divorcent en 1960.
En 1962, Françoise Dior, qui a rompu avec le royalisme, fonde la section française de la World Union of National Socialists (WUNS), une association néonazie internationale, à partir de noyaux isolés d'étudiants[8]. Elle en est un officier de liaison[3].
À l'été 1962, ayant entendu parler par la presse du Mouvement national-socialiste anglais (National-Socialist Movement), elle partit pour Londres[9]. Elle s'y fiance à l'homme politique John Tyndall, qui est plus tard arrêté et emprisonné, ainsi que d'autres membres du parti, pour activités paramilitaires. Elle épouse Colin Jordan[10], qui est libéré avant Tyndall. Les deux hommes, anciens alliés politiques, se sont par la suite toujours opposés. Après une cérémonie civile à Caxton Hall, Françoise Dior et Colin Jordan célèbrent leur mariage le , au 74 Princedale Road, London W11, ancienne demeure d'Arnold Leese. La presse publie les photos, où on les voit mêler le sang de leurs doigts au-dessus d'un exemplaire de Mein Kampf, et Françoise Dior proclamer qu'elle aspire à « donner le jour à un petit nazi[11] ». Trois ans plus tard le couple se sépare, et Françoise Dior rentre à Paris le avec son secrétaire Terry Cooper, alors âgé de 19 ans.
Le , la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris la condamne à quatre mois de prison ferme pour activités subversives (elle avait collé des svastika sur les murs de l'ambassade britannique de Paris avant son mariage). Prononcée par contumace, pendant son séjour anglais, cette condamnation demeure sans effet jusqu'à la fin d'octobre, quand elle est arrêtée à Nice ; elle purge l'intégralité de sa peine dans cette ville, puis voyage dans le Tyrol du Sud, en Autriche et en Bavière, où elle rencontre plusieurs chefs terroristes, avant de retourner à Londres[12], en . Là, elle est arrêtée, internée à la prison de Holloway et condamnée en à deux ans de prison pour conspiration dans l'incendie volontaire de synagogues[13] ; libérée avant la fin de sa peine grâce à sa bonne conduite en prison (un tiers est accordé en Angleterre), elle vit à Jersey, Îles Anglo-Normandes pendant six mois avant de revenir en France avec Terry Cooper ; elle abandonne ensuite l'action directe et l'activisme politique pour se consacrer à l'ésotérisme dans un presbytère normand[12], à Ducey où elle accueille notamment une théoricienne du néo-nazisme, Savitri Devi, d’octobre 1970 à mai 1971[14].
À la fin des années 1970, dans le but de se reconstituer un cercle de relations dans des milieux moins marginaux et - selon Terry Cooper - de se trouver un mari, elle fréquenta les représentations françaises du Parti conservateur britannique et adhéra au RPR. Elle épousa en troisièmes noces le comte Hubert de Mirleau, ancien secrétaire général adjoint du Cercle Montherlant et alors adhérent du RPR, passé par la suite au Front national[15],[16],[17],[18].
Fumeuse invétérée depuis l'adolescence, elle meurt d'un cancer du poumon en 1993, à Neuilly-sur-Seine, à l'âge de 60 ans.
En 2013, Terry Cooper publie Death by Dior, un livre de souvenirs sur sa liaison avec Françoise Dior, dans lequel il affirme que cette dernière avait une relation incestueuse avec sa fille Christiane et qu’ils avaient des relations à trois : selon Terry Cooper, Françoise Dior aurait manipulé sa fille, avec qui ses relations s'étaient dégradées, pour la pousser au suicide[19] et l'aurait même physiquement aidée à le faire[4].