Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalité | |
Activités |
Membre de | |
---|---|
Distinctions | |
Abréviation en botanique |
Bataille |
Frédéric Bataille, né le à Mandeure (Doubs), et mort le à Besançon, était un poète et fabuliste Comtois, enseignant et mycologue[1].
Il est issu d'une famille de paysans protestants. Formé au métier d'instituteur à l'École modèle de Montbéliard, il occupe plusieurs postes dans la région entre 1870 et 1884. Malgré ses qualités pédagogiques, il déplaît aux parents d'élèves, car libre penseur et républicain. Il est admis à la Société des gens de lettres en 1881, puis nommé professeur au lycée Michelet à Vanves en 1884. Il se mêle peu aux cercles littéraires de la capitale qu'il trouve superficiels.
Il se lance alors dans la mycologie, parcourant les bois à la recherche de champignons qu'il étudie et cuisine. Entré à la Société mycologique de France en 1899, il se révèle mycologue exceptionnel et assidu, rédigeant plus de quarante mémoires dans le bulletin de la SMF et quelques autres dans le Bulletin de la Société d'Histoire naturelle du Doubs[1].
Il est fait Officier de l'Instruction publique et Chevalier de la Légion d'honneur.
Il prend sa retraite en 1905 et s'installe à Besançon. Il acquiert une certaine renommée et accède à la vice-présidence de la Société mycologique de France. Il obtient un prix de l'Académie des sciences pour ses contributions mycologiques.
En 1908, il se retire dans sa maison natale de Besançon où il consacre presque tout son temps à l'étude des champignons de la région.
À partir de 1925, il se concentre sur l'étude des spores, mais surtout sur les réactions macrochimiques chez les champignons : cuticule du chapeau, revêtement du stipe, chair, dont les résultats ne furent publiés qu'en 1948, soit deux ans après sa mort :
Frédéric Bataille reste bien connu des apprentis mycologues par ses découvertes pratiques de réactions chimiques à l'appui de l'identification des champignons sur le terrain, et notamment une caractéristique à laquelle il a laissé son nom, la "ligne de Bataille" : une ligne rouge apparaissant à la coupe entre la chair bleuissante et les tubes jaunes du bolet blafard (Boletus luridus). On dit que ce caractère n'est pas très net au Sud de la Loire.
En conclusion, on peut citer Georges Becker : « Frédéric Bataille était un homme d'une intégrité et d'une conscience extraordinaires. Sa connaissance des champignons était presque illimitée. Il a laissé derrière lui des monographies sur les Hygrophores, les Bolets et les Cortinaires, qui sont devenues classiques. Son influence orale a été immense sur tous ceux qui l'ont connu. Son seul défaut, si c'en est un, fut un excès de vénération pour Quélet, qui l'empêcha peut-être d'oser exprimer les idées originales qui lui venaient en foule. Cet excès de modestie est une chose bien rare dans l'histoire des sciences »[3].
Parmi ses œuvres poétiques, on compte : Délassements (1873), Le Pinson de la mansarde (1875), Le Carquois (1880), Le Clavier d'Or (1884), Poèmes du soir (1889), Choix de poésies (1893), Nouvelles poésies (1900), Les trois foyers : famille, école, patrie (1905), Pages d'automne (1911). Il publie en outre dans des revues.
Il a également contribué à la pédagogie sous la forme d'articles de revues et de manuels scolaires sur la lecture et la langue française comme l'Anthologie de l’enfance.
il a publié ou participé à plus de cinquante ouvrages mycologiques, notamment avec Lucien Quélet[4], parmi lesquels :
1948 - Les réactions macrochimiques chez les champignons, suivies d’indications sur la morphologie des spores. Suppl. Tome 63, Bull. Soc. Mycol. France, 172 p. (Réimpression 1969, Bibliotheca Mycologica, Band 25, J. Cramer, Lehre).