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Gérard Émile Jouannest |
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Juliette Gréco (de à ) |
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Gérard Jouannest, né le à Vanves et mort le à Gassin[1],[2], est un pianiste français connu principalement pour avoir été l'accompagnateur de Jacques Brel, ainsi que de Juliette Gréco[3] dont il était l'époux en ultime noce.
Gérard Jouannest est né le . Son grand-père est facteur de piano, son père ouvrier, amoureux de musique. Un enthousiasme qu’il transmet à son fils qui est admis au Conservatoire national supérieur de musique de Paris en 1946 dans la classe d'Yvonne Lefébure. Il en sortira avec un premier prix de piano. Après une interruption - pour cause de service militaire durant 30 mois au Maroc[4] - Gérard Jouannest se prépare à présenter le concours de professeur au Conservatoire de musique de Besançon. La mort brutale de son père, deux jours avant l’examen, mettra un terme à son rêve de devenir concertiste.
Pressé de subvenir aux besoins de sa famille, Gérard Jouannest débute en jouant dans un orchestre tzigane dans une brasserie située place Blanche[5], puis comme accompagnateur des Trois Ménestrels en 1957. Pendant un an, il va découvrir l’univers professionnel de la chanson et se produire dans plusieurs salles, notamment celle des Trois Baudets. Ce cabaret parisien voit se succéder de nombreux artistes de talent, dont celui qui va changer la vie de Gérard Jouannest : Jacques Brel. À l’époque, c’est François Rauber, lui aussi issu du Conservatoire national de musique, qui accompagne Brel sur scène. Gérard Jouannest découvre ce duo musical, fasciné par la qualité de leurs chansons et de leurs interprétations. Quelque chose se noue alors entre les trois hommes, une amitié indéfectible, une fusion de talents grâce auxquels la chanson française va prendre une autre dimension. Le Jacques Brel que nous connaissons aujourd’hui est né de ses collaborations avec Gérard Jouannest et François Rauber. Ce dernier doit abandonner les tournées, et c’est tout naturellement à Gérard Jouannest que Brel s’adresse à la fin de l’année 1958 pour lui proposer de l’accompagner sur scène. Gérard Jouannest abandonne alors sans regret les Trois Ménestrels[4], et commence alors une vie de bohème pour les deux artistes qui sillonnent les routes, enchaînent les tournées et renforcent leur amitié.
D’accompagnateur, Gérard Jouannest va petit à petit, poussé par Brel, devenir son co-compositeur. Son premier apport musical, en 1959, concerne l’une des chansons les plus connues de l’artiste : Ne me quitte pas. Brel a une mélodie en tête qu’il interprète à la guitare sans parvenir à la développer. Il demande alors à Gérard Jouannest de la jouer plus lentement au piano ; ce qu'il fit mais en y ajoutant une touche personnelle, le pont musical qui permet à Brel de parfaire ce qui deviendra un immense succès. Cette première collaboration restera méconnue puisque Gérard Jouannest, n’ayant jamais songé à se lancer dans la composition, n’est alors pas inscrit à la Sacem, ce qui sera chose faite en 1960. Pour la peine, Brel lui offrira un piano.
Brel pressent tout le potentiel de son pianiste et le formidable atout artistique qu’il représente. Dès lors, il ne cessera de faire appel à lui, de sa première composition enregistrée à la Sacem - On n’oublie rien - à tant de merveilles nées de la collaboration et de l’exceptionnelle amitié de ces deux hommes : Marieke, Bruxelles, Madeleine, Les vieux, Mathilde, La chanson de Jacky, Fils de, La chanson des vieux amants, J’arrive, etc. En près de dix ans, Gérard Jouannest va composer ou co-composer 33 chansons[6] du répertoire de Brel. Il ne compose jamais seul à partir d’un texte : les deux artistes travaillent toujours ensemble pour la musique. Mais la plupart du temps, Brel écrit seul les paroles qu'il ne montre jamais au préalable à son pianiste. Cette collaboration prend fin avec la décision de Brel d’arrêter définitivement la scène en 1967.
Son amitié et sa fidélité seront immuables, même après la mort de Jacques Brel en 1978.
En , Gérard Jouannest reçoit un appel de Barbara lui demandant de l’accompagner sur scène. Un rendez-vous manqué, puisque la chanteuse annulera sa tournée pour des raisons de santé. Le jour même, François Rauber appelle Gérard Jouannest pour lui proposer de partir au Canada avec une autre chanteuse : Juliette Gréco. Une collaboration qui ne devait être que provisoire, mais qui perdure jusqu'à la mort de Gérard Jouannest. Ils se marient le à Ramatuelle.
Juliette Gréco puise dans les multiples talents de son pianiste en lui confiant également la plupart des musiques de ses albums. Après son travail avec Jacques Brel, Gérard Jouannest doit s’adapter à une nouvelle manière de composer, puisqu’il collabore désormais avec différents auteurs : Henri Tachan, Pierre Seghers, Richard Cannavo, Jean Tardieu, Benjamin Biolay, Miossec[7], et d’autres qui signent un album entier comme Maurice Fanon, Henri Gougaud, Jean-Claude Carrière ou Étienne Roda-Gil. Grâce à Gérard Jouannest, certaines chansons de Juliette Gréco voient le jour : L'Enfant secret ou Le Miroir noir.
En 1986, Gérard Jouannest est sollicité par le comédien belge Ronny Coutteure pour mettre en musique les textes des Contes d’un buveur de bière, adaptés de l’œuvre de Charles Deulin. La comédie musicale sera montée en Belgique en 1991. Puis Jean-Claude Brialy lui demande de composer la musique de deux téléfilms, George Dandin et La Dame aux camélias.
Il participe également à l'album Gibraltar d'Abd Al Malik (La Gravité, Il se rêve debout et L'Alchimiste), puis à l'album Dante (2008).
Gérard Jouannest compte plus de deux cent soixante créations à son répertoire.
En 2007, il reçoit le prix de printemps de la Sacem (prix Lucien et Jean Boyer).
Il meurt le à l’âge de 85 ans et est inhumé au cimetière du Montparnasse (division 7). Juliette Gréco l'y rejoint deux ans plus tard[8].
Liste établie d'après les sites officiels de la Fondation Jacques Brel et de la SACEM
En 2012, Gérard Jouannest soutient Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l'élection présidentielle[9].