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Gabriel Gersztenkorn |
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Gabriel Garran est un acteur, réalisateur et metteur en scène français né le à Paris et mort le dans la même ville[1].
De son vrai nom Gabriel Gersztenkorn, il est le fils de Pejsach Gersztenkorn et de Myriam Katz, un couple de Juifs polonais qui ont émigré en France durant les années 1920[2]. Son père était tricoteur à façon et ses parents possédaient un petit atelier rue de la Mare, dans le quartier ouvrier de Ménilmontant, où Gabriel grandit. Plus tard, la famille déménage pour s'installer rue François-Miron, dans le quartier du Marais.
Élève brillant, Gabriel accède en au collège Turgot, en section littéraire. Mais peu après la rentrée scolaire, à la suite de la mise en place de la politique antisémite du régime de Vichy, Gabriel Garran et six autres enfants juifs de sa classe sont exclus de la section littéraire pour être réorientés de force dans la section commerciale.
Le , Pejsach Gersztenkorn, le père de Gabriel, fait partie des premiers Juifs raflés de Paris. Emprisonné au camp de Pithiviers, il mourra en déportation au camp d'extermination d'Auschwitz.
Le , sa mère, Myriam, échappe de peu à la rafle du Vél' d'Hiv'[2].
Pendant ce temps, Gabriel, qui a treize ans, et sa jeune sœur Jeanne sont cachés à Fontenay-sous-Bois au sein d'une famille d'antifascistes italiens. Puis, Gabriel, sa mère, sa sœur, ses deux tantes et son petit cousin entrent dans la clandestinité, passent secrètement la ligne de démarcation et commencent un périple à travers la zone libre, que Gabriel Garran raconte dans son roman autobiographique Géographie française[3].
Après-guerre, Gabriel Garran débute au théâtre par le biais de l'animation, où jeune animateur, il dirige les répétitions du groupe Espoir, mais ne se dit pas encore metteur en scène. Puis il s'inscrit à l'école du Vieux Colombier de Tania Balachova où il met en espace des lectures spectacles.
Gabriel Garran franchit le pas, il vend son appartement, fonde sa première compagnie, Théâtre Contemporain, et s'installe quelques mois au Théâtre du Tertre, avec On ne meurt pas à Corinthe de Robert Merle et Vassa Geleznova de Maxime Gorki.
Gabriel Garran rédige un projet d'implantation d'un « théâtre populaire » aux portes de Paris. Dès 1961 à Aubervilliers dans la Seine-Saint-Denis, il organise un festival qui se déroule dans le gymnase municipal jusqu'en 1964. Avec l'aide de Jack Ralite, maire-adjoint d'Aubervilliers, il fonde le théâtre de la Commune d'Aubervilliers. La salle des fêtes est choisie pour accueillir le théâtre qui ouvre ses portes le [4].
En 1971, le théâtre de la Commune, premier théâtre permanent en banlieue et de radicalité contemporaine est promu centre dramatique national. N'étant pas reconduit dans ses fonctions de directeur, Gabriel Garran quitte Aubervilliers et fonde en 1985 le Théâtre international de langue française, TILF, qu'il dirige jusqu'en 2005[4]. Le TILF est un théâtre nomade qui se produit dans des lieux différents : Centre Georges Pompidou, théâtre national de Chaillot, MC93 Bobigny, théâtre de la Tempête, théâtre des Bouffes-du-Nord, et dans des festivals en France et à l'étranger.
En 1993, le TILF s’installe sur le Parc de la Villette au Pavillon du Charolais. Gabriel Garran lui donne pour mission de créer un répertoire reflétant la diversité des trajectoires de la langue française à travers le monde. « Nos rêves sont ceux de la figue, de la mangue, de l'érable et de la calebasse, des aspects de neige et de rivages. »[réf. nécessaire] Des auteurs d'Afrique Noire, du Maghreb et du Québec seront révélés au public français et connaîtront grâce à Gabriel Garran une nouvelle notoriété.
En 2005, Gabriel Garran lance le Parloir Contemporain avec pour axe continu la recherche contemporaine, francophone et féminine et pour objectif le point de rencontre entre littérature, théâtre et poésie.
En , il est renversé par un deux-roues en sortant du théâtre de la Ville. Sorti du coma, il met plusieurs mois à se remettre de ses multiples fractures.
Le , il est l'invité de Frédéric Mitterrand sur France Inter, à l'occasion de la parution de son récit autobiographique Géographie française[5].
Toutes les archives de Gabriel Garran concernant la création et la vie du TILF sont conservées à la Bibliothèque francophone multimédia de Limoges.