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Gabriello Chiabrera, que certains auteurs nomment aussi « Gabriele Chiabrera », né le [1] à Savone et mort le , est un poète italien de la fin de la Renaissance, parfois appelé le « Pindare italien. »
Gabriello Chiabrera est né à Savone, petite ville alors située sur le territoire de la république de Gênes, Gabriello Chiabrera est le fils de Gabriele Chiabrera et de Geronima Murassana, fille du juriste Piero Agostino Murassana et de Despina Nattona. Gabriele Chiabrera est un gentilhomme de petite noblesse dont la famille a longtemps latinisé son nom sous la forme « De Zabreriis »[2].
Son père est mort le , quinze jours avant sa naissance et sa mère se remarie avec Paolo Gavotti. Il est élevé par sa tante Marguerite Chiabrera, épouse d'Ottavio Pavese, puis par son tuteur, Giovanni Chiabrera, son oncle qui n'ont l'un et l'autre pas d'enfant. En 1561, il suit Giovanni Chiabrera à Rome lorsque celui-ci s'y installe pour exercer la profession de banquier. Gabriello Chiabrera a une sœur aînée Laura Chiabrera qui épouse Aurelio Bosco de Savone[3].
Il bénéficie d'abord des leçons d'un précepteur particulier car il est affecté d'une grave maladie. Puis son éducation est confiée aux maîtres du Collège romain[3].
En 1572, Giovanni Chiabrera meurt et Gabriello Chiabrera rentre à Savone quelques mois pour revoir sa famille[3]. Il rentre ensuite à Rome afin de s'occuper des biens qu'il a hérité de son oncle. La vente d'un jardin au cardinal camerlingue Luigi Cornaro lui permet d'entrer au service de ce prélat[3]. Paolo Manuzio dont Giovanni Chiabrera était le voisin[2], le présente à Marc-Antoine Muret qui l'initie à la poésie de Pierre de Ronsard, et à Sperone Speroni chez lequel il rencontre, en décembre 1575, Torquato Tasso[1].
Il contracta une amitié particulière avec Marc-Antoine Muret. « Chiabrera ne fut pas, comme tant d'autres, un simple auditeur de l'humaniste français, mais un de ces disciples qu'un maître retrouve après les cours et reçoit dans son intimité. A ce moment, Chiabrera ne s'était peut-être pas encore donné la joie d'approfondir les secrets de l'art poétique, comme il allait le faire, un peu plus tard, à Savone, grâce aux loisirs d'une vie solitaire. Mais déjà, n'en doutons pas, son goût pour les beaux vers, voire sa vocation se manifestaient. Ses entretiens avec Muret portaient donc souvent sur la poésie. »[4]
En 1576, à l'issue d'un duel avec un gentilhomme romain, il doit rentrer à Savone[1]. En 1632 il construit une petite maison de campagne à Legino (Savone) nommé dans certaines de ses lettres. Chiabrera meurt le à Savone.
Il s'intéressa surtout aux poètes grecs et latins, qu'il étudia avec ardeur. Chiabrera paraît s’être identifié avec Pindare. « Il croit, comme lui, tenir sa lyre ; il s’adresse à cette amie du chant, à cette amante de la danse ; tantôt il descend des sommets du Parnasse aux rives de l’Arno, pour chanter les souverains de Florence ; tantôt il apporte aux bords de la Dora une immortelle couronne d’or, qu’il a choisie sur l’Hélicon, et dont il veut orner le front du jeune duc de Savoie. Si, dans une guerre maritime contre les Turks, les galères de Toscane se distinguent, tantôt seules, tantôt dans la flotte combinée des princes chrétiens, c’est alors qu’à l’audace, à la gravité, à la nouveauté de ses chants, entremêlés de maximes morales, de traits mythologiques ou historiques, et de riches comparaisons, on croit véritablement reconnaître Pindare. Il reprend quatorze fois sa lyre, et ces quatorze odes forment un faisceau lyrique qui suffirait pour immortaliser un poète. Dans les sujets legers et gracieux, il se montre le rival d’Anacréon et d’Horace. Dans ce genre, comme dans le genre héroïque, sa marche est vive et libre; il ne paraît suivre de lois que celles de sa fantaisie, qui vole sur les objets et qui réveille à chaque instant, par des images et des idées imprévues et nouvelles, l’imagination du lecteur. » (Mercure de France, ).
Gabriello Chiabrera compose des poèmes héroïques, des tragédies, des poésies didactiques, des fables de bergères et des mélodrames. Il a écrit une autobiographie titrée « Vita scritta da lui medesimo » qui a fait l'objet d'une publication posthume en 1718. Sa réputation est néanmoins d'abord liée à ses poèmes lyriques[5]
Les poésies lyriques de Gabriello Chiabrera, publiées en 3 parties à Gênes (1586, 1587, et 1588), ont été souvent réimprimées. On a publié en 1796 à Gênes des poésies inédites de Chiabrera.