Galero

Le cardinal Giovanni Colombo portant le galero en 1965.
Galero archi-épiscopal : Il est vert et est muni de deux rangées de 10 houppes

Le galero[N 1], ou galero cardinalice, est un chapeau à glands et larges bords porté par les membres du clergé de l'Église catholique ; à ne pas confondre avec le saturne. Au fil des siècles, le galero devient finalement propre aux cardinaux et symbolise leur titre de prince de l'Église. Il en existe plusieurs sortes, correspondant chacune au grade de leur porteur. Seul le galero cardinalice en tant qu'objet a perduré dans le temps en tant qu'objet. Il se compose d'un large chapeau assez plat, dont la couleur varie en fonction du porteur (rouge pour un cardinal, vert pour un évêque), d'où descendent deux rangées de houppes ou de glands symétriques, dont le nombre varie en fonction du grade du porteur.

Initialement, le galero est porté par les différents membres du bas clergé. En 1245, l'utilisation du galero est ensuite étendu aux cardinaux par le pape Innocent IV lors du premier concile de Lyon. Son utilisation est ensuite réservée aux cardinaux par le pape Grégoire XIV en 1591. Il caractérise les cardinaux selon leur titre (diacre, prêtre, évêque) et leur tâche (chamberlain).

Le Cardinal Nicolas de Cues (1401-1464) portant le Galero par dessus la Cappa Magna.

Certaines sources médiévales, telle que le dessin ci-contre, semblent affirmer qu'il est à l'origine prévu pour maintenir la Cappa Magna sur la tête du cardinal (voir photographie). Mais peu pratique, puisque tombant au moindre coup de vent, il est ensuite porté de manière fréquente sur le dos, et ne sert plus comme couvre-chef en tant que tel.

En 1285, le cardinal Jean Cholet utilise son galero pour couronner Charles de Valois à Gérone, ce qui vaudra à ce dernier le surnom de « roi du chapeau ».

En 1965, à la suite du concile Vatican II, l'usage du galero est aboli par l'instruction Ut sive sollicite du pape Paul VI[1].

Concile de Vatican II

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Avant le concile de Vatican II, lors de la création d'un cardinal en consistoire le pape place le galero cardinalice sur la tête du nouveau cardinal, la pratique donnant lieu à l'expression « recevoir le chapeau rouge ». En 1965, à la suite du concile, le décret Ut sive sollicite supprime l'utilisation du galero. Il a été jugé qu'en supprimant ces insignes élaborés, les gens pourraient mieux s'identifier à leurs dirigeants pastoraux.

" Ruber galerus et petasus e rubro item gausapo abolentur.", en français " Le galero rouge et le chapeau rouge sont abolis[2]."

Remise du Galero lors d'un consistoire par le Pape Pie XII

( Extrait du décret Ut sive sollicite mentionnant le Galero)


Aujourd'hui, seule la calotte ou la barette sont placées sur la tête des cardinaux lors du consistoire. Quelques cardinaux de rites orientaux préfèrent porter un casque oriental distinctif.

Cependant, certains cardinaux continuent d'obtenir le galero à titre privé, souvent posé sur leurs tombes après leur mort. En effet, lorsqu'un cardinal décède, il est de tradition que son galero soit suspendu sur sa tombe, où il reste jusqu'à ce qu'il soit réduit en poussière, symbolisant le fait que toute la gloire terrestre n'est que passagère. Aux États-Unis, où seules quelques cathédrales ont des cryptes, les galeri des cardinaux décédés sont suspendus au plafond. Cette coutume est également largement répandue en Europe.

Encore aujourd'hui, on retrouve une trace du galero dans les armoiries des prélats de l'Église - comme on le voit ci-dessous -, rouge avec 30 glands pour les cardinaux, vert avec 30 glands pour les primats et les patriarches, vert avec 20 glands pour les archevêques, vert avec 12 glands pour les évêques.

Le cardinal Jean Cholet ou Jean de Nointel arborant son Galero.

Notes et références

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  1. (pl. galeri).
  2. Saint Jérôme de Stridon est ici représenté avec un galero.

Références

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  1. (la) Amleto Cicognani, « Instructio Circa vestes, titulos et insignia generis Cardinalium, Episcoporum et Praelatorum ordine minorum », Acta Apostolicae Sedis, vol. 61,‎ , p. 334 (lire en ligne [PDF]).
  2. « Ut sive sollicite », sur www.shetlersites.com (consulté le )

Articles liés

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