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Ganelon est un personnage littéraire de la Chanson de Roland dans la Matière de France, fils de Griffon, comte d'Hautefeuille qui vengea Lohier, fils de Charlemagne en tuant Beuves duc d'Aigremont.
Il est également le beau-frère de Charlemagne dont il a épousé la sœur de qui il a eu un fils, ce qui fait de lui le beau-père de Roland qu'il trahit en le mettant à l'arrière-garde qui devait se faire attaquer à Roncevaux. Pour cette raison, il est d'une certaine manière devenu dans la tradition française l'archétype du félon, du traître et du lâche.
Le véritable Ganelon a vécu bien après celui de la Chanson de Roland puisqu'il a vécu deux générations après Charlemagne : le roi Charles le Chauve était le petit-fils de Charlemagne. Ils ont vécu aux alentours de 830-840, ce qui a permis à l'auteur de la Chanson de Roland (peut-être Theroulde) de se servir de ce Ganelon qui lui-même, a trahi Charles le Chauve.
Dans l'œuvre, sa haine envers Roland se déchaîne quand celui-ci propose à Charlemagne de le choisir pour aller négocier avec Marsile, roi musulman de Saragosse, dont ils ont reçu des propositions qui éveillent le soupçon. Ganelon croit que Roland veut sa mort et, désireux de se venger, s'entend secrètement avec Marsile pour qu'il attaque l'arrière-garde de Charlemagne conduite par Roland. Après la mort de son neveu, Charlemagne bat les Sarrasins puis rentre à Aix-la-Chapelle. Charlemagne fait alors juger Ganelon.
Lors de son procès, Ganelon rappelle ses différends avec Roland, et assure qu'il ne souhaitait pas trahir son roi. Trente parents de Ganelon le défendent et l'un d'eux, Pinabel, défie quiconque souhaiterait condamner Ganelon. Les nobles essayent de convaincre Charlemagne d'être clément, mais Thierry d'Anjou relève le défi et vainc Pinabel. Selon ce jugement de Dieu, Ganelon, déclaré coupable de félonie, est condamné à être écartelé par quatre chevaux. En conséquence, tous ses proches qui s'étaient portés garants, sont pendus.
Dans le chant XXXII de la Divine Comédie, Ganelon nous est montré relégué dans le Cocyte, au plus profond de l'Enfer, en punition de sa trahison.
Il est remarquable que, dans les Matinées sénonoises[1] de Jean Charles François Tuet, publiées chez Née de la Rochelle en 1789, on examine aux pages 116-117 l'expression « la trahison de Ganelon » au sens d'« une trahison noire » en donnant l'exemple de l'archevêque de Sens, appelé Wenilon ou Ganelon, qui trahit Charles le Chauve au profit de Louis le Germanique et en ne disant pas un mot du Ganelon de La Chanson de Roland ; cependant, selon Janet Nelson[2], c’est sur le personnage historique qu’on a créé celui de la légende.