Gaston-Armand Amaudruz a été en premier un militant de la Fédération fasciste suisse, le mouvement d'Arthur Fonjallaz[réf. nécessaire]. En 1941, il est un des cofondateurs du groupuscule Mouvement Eurafrique, qui milite pour l'instauration d'un État unique recouvrant l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient. Le caractère pronazi du mouvement lui vaut l'interdiction de la publication de son manifeste rédigé par Amaudruz[2]. Celui-ci commence à être connu du grand public en 1949 en publiant l'ouvrage Ubu Justicier au premier procès de Nuremberg, qui met en cause l'existence du génocide juif pendant la Seconde Guerre mondiale[3].
Il participe brièvement aux travaux du Mouvement social européen, qui affirme le principe fondamental de l'indépendance et de l'unité européennes contre les États-Unis et le bloc communiste. Mais il fait partie des militants qui jugent le MSE trop timide sur les questions raciales et quitte le mouvement[4]. Avec notamment René Binet et Erwin Vollenweider, il fonde alors, en à Zurich, une nouvelle organisation nationaliste européenne, ouvertement racialiste, le Nouvel ordre européen (NOE)[5].
En , il fonde à Berne, avec Erwin Vollenweider, le Volkspartei der Schweiz (Parti Populaire suisse). Il quitte le PPS en 1956[6].
Depuis 1946, il édite la revue le Courrier du continent, qui devient, à partir de 1951, l'organe principal du NOE.
En 1969, il fonde avec Jacques de Mahieu l'« Institut supérieur des sciences psychosomatiques, biologiques et raciales du Québec ».
Selon Jean-Yves Camus « Stefano Delle Chiaie, un des protagonistes majeurs du terrorisme italien néofasciste des années 70, avait été, lors d’une de ses cavales, hébergé chez » Amaudruz[7].
En 1982, il est l'un des créateurs de la « Coordination nationale », une sorte d'association faîtière qui tente d'établir des connexions entre les différents groupes et organisations d'extrême droite en Suisse[8],[9], et organise trois à quatre fois par année des réunions[6].
À la fin des années 1980 et au cours des années 1990, il organise régulièrement à son domicile des soirées de formation idéologique, notamment à l'intention des skinheads vaudois[6].
En 2000, à la suite de la publication d'articles antisémites et négationnistes dans le Courrier du continent, Amaudruz est « reconnu coupable de propagande raciste et de déni de la Shoah » et condamné à un an de prison ferme[10]. Il est condamné pour une troisième fois en 2002[11]. En dernier, il est entré en prison le et en serait sorti le .
En 2013, il reste la référence idéologique de l'Action européenne, un réseau successeur du Nouvel ordre européen[12].
Il décède en maison de retraite le , à l'âge de 97 ans[13].
Suivant Claude Cantini, le personnage Georges Mollendruz, figure du roman L'Ogre de l'écrivain suisse romand Jacques Chessex, est très largement inspiré par Amaudruz. Le roman, paru en 1973, a été le premier lauréat suisse du prix Goncourt[6].
Ubu justicier au premier procès de Nuremberg (préface P. Hofstetter), Paris, Ch. de Jonquières, 1949. Nouvelle édition et préface, Akribeia, 2008, 120 p. (ISBN978-2-91361-232-7)
Nous autres racistes : le manifeste social-raciste, Montréal-Lausanne, Éditions Celtiques, « Institut supérieur des sciences psychosomatiques, biologiques et raciales », 1971 ; rééd. 1988
Les peuples blancs survivront-ils ? Les travaux du Nouvel ordre européen de 1967 à 1985, Montréal-Lausanne, Éditions Celtiques, « Institut supérieur des sciences psychosomatiques, biologiques et raciales », 1987, 133 p.
Comment surmonter la décadence, Lausanne, Courrier du Continent, , 41 p. (OCLC717895758).
Le peuple russe et la défense de la race blanche, 2000
Réflexions d'un détenu, Lausanne, Courrier du Continent, , 16 p. (OCLC85377407).
Nietzsche et le nihilisme européen, Diffusion du Lore, 2013, 29 p. (ISBN978-2-35352-037-4)
« Préface » à René Binet, Contribution à une éthique raciste, Montréal-Lausanne, Éditions celtiques, 1975
« Préface » à René Binet, Socialisme national contre marxisme, Montréal-Lausanne, Éditions Celtiques, « Institut supérieur des sciences psychosomatiques, biologiques et raciales », 1978
↑« Décès du révisionniste Gaston-Armand Amaudruz », 24h, (lire en ligne)
↑(de) Hans Stutz, « «Adolf Hitler tat sein Möglichstes» », Die Weltwoche, (lire en ligne)
↑François Danckaert, « Le négationnisme allemand dans l’espace public. Éléments d’analyse d’un phénomène transnational », Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande, vol. 48, no 2, , p. 401-414 (ISSN0035-0974, e-ISSN2605-7913, OCLC7260471350, DOI10.4000/allemagne.434).
↑Damir Skenderovic, Stratégies contre l’extrémisme de droite en Suisse - Acteurs, mesures et débats, Berne, Service de lutte contre le racisme (SLR) Département fédéral de l’intérieur, , 130 p.