Ghetto de Riga

Le ghetto de Riga est une petite zone du quartier de Maskavas Forštate de Riga, où les nazis constituèrent en un ghetto, dans lequel furent regroupés de force les Juifs de Lettonie, puis des Juifs déportés d’Allemagne.

La majeure partie de ses occupants a été assassinée les et lors du massacre de Rumbula, perpétré dans le cadre de la Shoah, qui fait 24 000 victimes juives.

Création et évolution du ghetto

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Le , les autorités allemandes décident de concentrer les Juifs dans un ghetto ; tous les Juifs sont enregistrés et un Judenrat est mis en place, dont font partie des notables, comme Eljaschow, Blumenthal et Minsker[1]. Impliqués au sein de l’Association des combattants de la liberté juifs lituaniens, ils espèrent que leur participation au Conseil leur permettra d’avoir une influence dans la négociation avec les autorités d’occupation. Les membres du conseil sont dotés d’un large brassard blanc avec une étoile de David bleue, brassard qui leur permet d’utiliser les trottoirs[1].

Le 23 octobre, ordre est donné aux Juifs de déménager à Maskavas Forštate, dans la banlieue de Riga, pour le 25[1],[2] : près de 30 000 personnes sont concentrées sur une petite surface de 16 blocs[3].

Aspect du ghetto en 1942.

Le ghetto est clôturé par une enceinte de barbelés[4] ; toute personne qui s’en approche est abattue par les gardes lituaniens qui entourent le périmètre. Ces gardes, placés sous le commandement du chef de la police de Danzig, ouvrent également le feu au hasard pendant la nuit[5].

Les avoirs des Juifs déplacés dans le ghetto, qui ne peuvent y emporter que peu de choses, sont spoliés par les Allemands et gérés par une administration créée à cet effet, la Treuhandverwaltung, qui envoie vers l’Allemagne des trains entiers de biens confisqués. Les autorités allemandes ferment toutefois les yeux sur le vol d’objet de moindre valeur commis par les gardes lituaniens, considérant qu’il s’agit d’une compensation pour leur participation aux tueries, mais aussi par les Allemands eux-mêmes. Selon Ezergailis, le RSHA (Reichssicherheitshauptamt - Office central de la sécurité du Reich) accorde plus d’importance au meurtre des Juifs qu’à leur spoliation, alors que l’administration civile dirigée par Hinrich Lohse adopte une position inverse[6].

Après le massacre de Rumbula, la structure du ghetto est modifiée. Les juifs lituaniens survivants sont concentrés dans le « petit ghetto », divisé en deux zones, l’une pour les hommes et l’autre pour les femmes. À côté de ce petit ghetto est créé un ghetto pour les juifs déportés du Reich, le « ghetto allemand »[7].

L'extermination

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De nombreux juifs furent massacrés dans les forêts de Rumbula et Bikernieki dont la peintre allemande, Alice Haarburger[8]. D'autres furent déportés dans des camps comme celui de Riga-Kaiserwald ou celui de Salaspils.

Notes et références

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  1. a b et c Kaufmann, The Destruction of the Jews of Latvia, p. 18–20
  2. (en) Ezergailis, The Holocaust in Latvia, p. 344
  3. Michelson, Frida, I Survived Rumbuli, p. 69–73
  4. Angrick and Klein, Die "Endlösung" in Riga, p. 127
  5. Kaufmann, The Destruction of the Jews of Latvia, p. 23–29
  6. Ezergailis, The Holocaust in Latvia, p. 344–347
  7. (en) Schneider, Journey into Terror, p. 162, n.23
  8. (de) « Geschichte: Malerin und Geschäftsfrau », sur swp.de, (consulté le )

Bibliographie

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  • (de) Andrej Angrick, Peter Klein, Die "Endlösung" in Riga. Ausbeutung und Vernichtung 194-1944, Darmstadt 2006, (ISBN 3-534-19149-8)
  • (en) Jeanette Wolff, in Eric H. Boehm, We Survived: Fourteen Histories of the Hidden and Hunted in Nazi Germany, Boulder, Colorado, Westview Press, 2003 (ISBN 0-8133-4058-6)
  • Christopher R. Browning (trad. de l'anglais), Les Origines de la solution finale : l'évolution de la politique antijuive des nazis, septembre 1939-mars 1942, Paris, Les Belles Lettres, , 631 p. (ISBN 978-2-251-38086-5)
  • (en) Lucjan Dobroszycki, Jeffrey S. Gurock, The Holocaust in the Soviet Union: studies and sources on the destruction of the Jews in the Nazi-occupied territories of the USSR, 1941-1945
  • (en) Andrew Ezergailis, The Holocaust in Latvia 1941–1944. The Missing Center, Historical Institute of Latvia (in association with the United States Holocaust Memorial Museum), Riga, 1996 (ISBN 9984-9054-3-8)
  • Saul Friedländer (trad. de l'anglais), Les Années d'extermination : L’Allemagne nazie et les Juifs : 1939-1945, Paris, Seuil, , 1028 p. (ISBN 978-2-02-020282-4)
  • (de) Alfred Gottwald, Diana Shulle, Die "Judendeportationen" aus dem Deutschen Reich 1941–1945, Wiesbaden, 2005 (ISBN 3-86539-059-5)
  • Raul Hilberg (trad. de l'anglais), La Destruction des Juifs d'Europe, Paris, Gallimard, coll. « Folio histoire », , 2400 p., poche (ISBN 978-2-07-030985-6 et 2-07-030985-1)
  • (en) Max Kaufmann, Die Vernichtung des Judens Lettlands, Munich, 1947 ((en) The Destruction of the Jews of Latvia, Laimdota Mazzarins trad., version en ligne (en) utilisée pour les références
  • (en) Bernhard Press, The murder of the Jews in Latvia, 1941-1945, Evanston, Northwestern University Press, 2000 (ISBN 0-8101-1729-0)
  • (en) Gertrude Schneider, Journey into terror: story of the Riga Ghetto, Westport, Connecticut, Praeger, 2001 (ISBN 0-275-97050-7)

Liens externes

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Articles connexes

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