La commune de Grand-Brassac est localisée dans le quart nord-ouest du département de la Dordogne, en Ribéracois. Elle est bordée à l'est par la Dronne.
Établi dans un vallon et desservi par la route départementale (RD) 1, le bourg de Grand-Brassac est situé, en distances orthodromiques, douze kilomètres à l'est-nord-est de Ribérac et quinze kilomètres à l'ouest-sud-ouest de Brantôme.
Le territoire communal est également traversé par les RD 93 et 103.
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. Grand-Brassac est située dans le troisième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de calcaires hétérogènes du Crétacé[1].
Les couches affleurantes sur le territoire communal sont constituées de formations superficielles du Quaternaire datant du Cénozoïque et de roches sédimentaires du Mésozoïque. La formation la plus ancienne, notée c2a, date du Turonien inférieur, composée de calcaire crayeux blanchâtre en plaquettes ou noduleux. La formation la plus récente, notée CFvs, fait partie des formations superficielles de type colluvions carbonatées de vallons secs : sable limoneux à débris calcaires et argile sableuse à débris. Le descriptif de ces couches est détaillé dans la feuille « no 758 - Périgueux (ouest) » de la carte géologique au 1/50 000 de la France métropolitaine[2],[3] et sa notice associée[4].
Campanien 3 : alternance de marnes à glauconie et calcaires crayo-marneux jaunâtres (formations de Biron et de Coursac), présence localement de niveaux de calcaires gréseux fins ocre à Larrazetia et tempestites (formation de Journiac)
c5b :
Campanien 2 : calcaires crayo-marneux blanchâtres à grosses silicifications grises en alternance dures et tendres puis calcaire crayeux à glauconie (formations de Marsaguet, de Segonzac et sommet de Trémolat)
Le département de la Dordogne se présente comme un vaste plateau incliné du nord-est (491 m, à la forêt de Vieillecour dans le Nontronnais, à Saint-Pierre-de-Frugie) au sud-ouest (2 m à Lamothe-Montravel). L'altitude du territoire communal varie quant à elle entre 73 m à l'est, là ou la Dronne quitte la commune et continue à s'écouler sur celle de Lisle et 211 m en deux endroits, au nord-ouest, au lieu-dit le Colombier[5] et à environ un kilomètre à l'est du bourg de Grand-Brassac[6],[7].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 31,74 km2[12],[13],[Note 2]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 31,83 km2[3].
La Dronne, d'une longueur totale de 200,56 km, prend sa source dans la Haute-Vienne dans la commune de Bussière-Galant et se jette en rive droite de l'Isle — dont elle est le principal affluent — à Coutras en Gironde, au lieu-dit la Fourchée, face à la commune de Sablons[18],[19]. Elle borde la commune à l'est et au sud-est sur quatre kilomètres et demi en deux tronçons séparés, face à Creyssac, Bourdeilles et Lisle d'une part, et face à Tocane-Saint-Apre de l'autre.
L'Euche, d'une longueur totale de 12,21 km, prend sa source dans la commune de Bourg-des-Maisons et se jette en rive droite de la Dronne à Grand-Brassac, face à Bourdeilles[20],[21]. Elle borde la commune à l'est sur quelques dizaines de mètres face à Creyssac, au niveau de sa confluence avec la Dronne.
Autre affluent de rive droite de la Dronne, le Jalley prend sa source sur la commune, un kilomètre au nord-nord-est du bourg, et baigne le territoire communal sur cinq kilomètres et demi en direction du sud-ouest.
Son affluent de rive gauche le ruisseau des Vergnes prend sa source en limite sud de la commune servant de limite naturelle entre Grand-Brassac et Montagrier sur quatre kilomètres.
Le Maine, affluent de rive droite du Jalley, prend sa source près du lieu-dit la Gilardie et arrose le territoire communal dans l'ouest sur plus d'un kilomètre.
La Dronne marque la limite entre Bourdeilles et Grand-Brassac.
Le confluent de l'Euche (au premier plan) et de la Dronne à Rochereuil.
Réseaux hydrographique et routier de Grand-Brassac.
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Isle - Dronne ». Ce document de planification, dont le territoire regroupe les bassins versants de l'Isle et de la Dronne, d'une superficie de 7 500 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin de la Dordogne (EPIDOR)[22]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [23].
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique aquitain[24].
En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 °C), des vents faibles, des brouillards fréquents en automne et en hiver et des orages fréquents en été (15 à 20 jours)[25].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 989 mm, avec 12,5 jours de précipitations en janvier et 7,2 jours en juillet[26]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Martin-de-Fressengeas à 5 km à vol d'oiseau[27], est de 12,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 050,4 mm[28],[29]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[30].
Au , Grand-Brassac est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[31].
Elle est située hors unité urbaine[32] et hors attraction des villes[33],[34].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (71,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (71,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (33,5 %), terres arables (31,7 %), forêts (27,7 %), prairies (6,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,9 %)[35]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Dronne et l'Euche. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1993, 1999, 2003 et 2006[38],[36]. Le risque inondation est pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais du plan de prévention des risques inondation (PPRI) de la « vallée de la Dronne », couvrant 19 communes et approuvé le , pour les crues de la Dronne[39],[40].
Grand-Brassac est exposée au risque de feu de forêt. L’arrêté préfectoral du fixe les conditions de pratique des incinérations et de brûlage dans un objectif de réduire le risque de départs d’incendie. À ce titre, des périodes sont déterminées : interdiction totale du 15 février au 15 mai et du 15 juin au 15 octobre, utilisation réglementée du 16 mai au 14 juin et du 16 octobre au 14 février[41]. En septembre 2020, un plan inter-départemental de protection des forêts contre les incendies (PidPFCI) a été adopté pour la période 2019-2029[42],[43].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[44]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[45]. 53,9 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (58,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national métropolitain)[Carte 4]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 3],[46].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 1992, 1995, 1997, 2003 et 2011 et par des mouvements de terrain en 1999[36].
Le nom de Brassac viendrait d'un nom de personnage gaulois Biracius et du suffixe -acum, indiquant le « domaine de Biracius »[47]. Les premières mentions écrites du village remontent au XIIIe siècle sous la forme Brassacum puis « Brassac » au siècle suivant[47]. Sous le règne de Louis XV, il prend le nom de « Le Grand Brassac » pour le différencier d'un autre village situé 20 kilomètres à l'ouest et également appelé « Brassac ». Ce dernier est transformé pour l'occasion en « Petit Brassac », avant de devenir Petit-Bersac[48].
En occitan, la commune porte le nom de Braçac[49].
Sur la planète Mars, en , la cible d'analyses poussées effectuées sur une crête rocheuse par l'astromobile Curiosity de la NASA, est baptisée d'après la commune[50]. Cette cible baptisée Grand Brassac est analysée à nouveau en [51],[52].
La population de la commune étant comprise entre 500 et 1 499 habitants au recensement de 2017, quinze conseillers municipaux ont été élus en 2020[53],[54].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[59]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[60].
En 2021, la commune comptait 538 habitants[Note 5], en évolution de +1,7 % par rapport à 2015 (Dordogne : −0,41 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2015[62], parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans, les actifs représentent 231 personnes, soit 43,7 % de la population municipale. Le nombre de chômeurs (trente) a augmenté par rapport à 2010 (vingt-huit) et le taux de chômage de cette population active s'établit à 13,0 %.
Au , la commune compte cinquante-huit établissements[63], dont vingt-huit au niveau des commerces, transports ou services, quinze dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche, sept dans la construction, cinq relatifs au secteur administratif, à l'enseignement, à la santé ou à l'action sociale, et trois dans l'industrie[64].
Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul, romane[71], église à file de coupoles construite du XIIe au XVIe siècle. Pour servir de refuge aux villageois furent installés, dès le XIIIe siècle, les dispositifs fortifiés qui apparaissent encore aujourd'hui : créneaux, galeries de défense, ouvertures très étroites ressemblant plus à des meurtrières qu'à des fenêtres. Elle est classée au titre des monuments historiques depuis 1885[72]
Ancien couvent de sœurs de la congrégation de Saint-Joseph, XVIe et XVIIIe siècles[73], au sud-ouest de l'église
L'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul.
Coupoles de l'église.
Détail des sculptures du portail nord.
L'ancien couvent de sœurs de la congrégation de Saint-Joseph.
Deux sites Natura 2000 sont identifiés sur le territoire communal.
À l'est, la Dronne et sa vallée sont considérées comme site important par le réseau Natura 2000 : la « vallée de la Dronne de Brantôme à sa confluence avec l'Isle ». La rivière s'écoule dans un milieu principalement composé de prairies humides et de terres cultivées avec des zones de bocage. On y rencontre plusieurs espèces de poissons menacées ainsi que des écrevisses à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) et des visons (Mustela lutreola)[74].
en amont, la vallée de la Dronne allie l'humidité à une variété de sites qui alternent, au fil des méandres successifs, des endroits ombragés puis lumineux ainsi que des zones escarpées puis planes. Elle est protégée pour sa flore spécifique, comprenant notamment de nombreuses variétés de fougères[77],[78].
en aval, une zone plus bocagère protégée pour sa faune et sa flore spécifiques[79],[80].
Jean-Pierre de Marguerittes (1882-1958), commandant du 74e régiment d'artillerie, résistant en Dordogne puis en région parisienne, curé de Grand-Brassac en 1955[82].
↑Une unité paysagère est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[14],[15]
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑M. de Fayolle - Église de Grand-Brassac - pp.363-375, dans Congrès archéologique de France. 90e session. Périgueux. 1927 - Société Française d'Archéologie - Paris - 1928