La commune est traversée par la Risle[3]. Celle-ci disparait momentanément depuis plusieurs siècles, au moins depuis le cadastre napoléonien, dans une bétoire, à Châtel-la-Lune, non loin du Moulin Chapelle, et qui, après un cours souterrain de 5,5 kilomètres passe sous la forêt de Beaumont-le-Roger (Eure), réapparaît près de l'ancien château de Grosley-sur-Risle, à la Fontaine-Roger, que la tradition a surnommée la Fontaine Enragée. Celle-ci ne fait que partir et revenir, notamment en 2012, une nouvelle bétoire s'est formée, faisant un trou de 4 puis 8 mètres de diamètre. La rivière a repris son cours durant l'hiver, une fois la bétoire pleine. Cet événement ne s'était pas produit depuis plus de trente ans[4].
La ligne de Mantes-la-Jolie à Cherbourg traverse la Risle sur un viaduc de 61 mètres de long et 13 mètres de hauteur construit en 1855 sur le territoire communal, au point kilométrique (P) 137,900. La gare de Beaumont-le-Roger en est distante de moins de 5 kilomètres.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[6]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat des plateaux abrités », correspondant aux plaines agricoles de l’Eure, avec une pluviométrie beaucoup plus faible que dans la plaine de Caen en raison du double effet d’abri provoqué par les collines du Bocage normand et par celles qui s’étendent sur un axe du Pays d'Auge au Perche[7].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 717 mm, avec 12 jours de précipitations en janvier et 8,4 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Bernay à 16 km à vol d'oiseau[8], est de 10,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 666,9 mm[9],[10]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
Au , Grosley-sur-Risle est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[12].
Elle est située hors unité urbaine[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Évreux, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[13]. Cette aire, qui regroupe 108 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[14],[15].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (61,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (61,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (61,8 %), prairies (20,1 %), terres arables (15,3 %), zones urbanisées (2,8 %), zones agricoles hétérogènes (0,1 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le nom de la localité est attesté sous la forme Grolei en 1155[17],[18] (cartulaire du prieuré de la Sainte-Trinité de Beaumont-le-Roger), Grolaium vers 1199 (charte du comte Robert de Meulan), Groolaium en 1204 (charte de Lambert Cadoc), Groulayum en 1303 (cartulaire de la Sainte-Trinité de Beaumont), Grollay en 1413, Grolay en 1644 (Coulon, les Riv. de France)[19].
Peut-être du latin graulus « corbeau »[20] ou gracula « corneille » et du suffixe collectif –etum, d'où le sens global de « lieu fréquenté par les corbeaux »[20] ou « ensemble de corneilles »[18], explications douteuses[17]. L’origine est obscure[17].
Remarque : Le latin gracula est en fait un néolatin datant de la fin de la période médiévale, le latin ne connaissant que graculus « choucas » (gracula s'appliquant à la rigueur à sa femelle), or le toponyme est attesté dès le XIIe siècle et la forme la plus ancienne de son homonyme Groslay (Val-d'Oise) est Graulido au IXe siècle. De graculus procède le bas latin graulus « corbeau freux, choucas » à l'origine de l'ancien français grolle « corbeau »
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[22].
En 2021, la commune comptait 528 habitants[Note 2], en évolution de +0,57 % par rapport à 2015 (Eure : −0,5 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La commune de Grosley-sur-Risle compte un édifice inscrit au titre des monuments historiques :
l'église Saint-Léger (XIe, XVe, XVIe et XVIIe siècles) Inscrit MH (1954)[25]. L'église a été construite au XIIe siècle (mur sud) ; le mur nord a été reconstruit au XVe siècle ; la façade, le chevet et la charpente datent du XVIe siècle et la sacristie du XVIIIe siècle.
Par ailleurs, plusieurs autres édifices sont inscrits à l'Inventaire général du patrimoine culturel :
motte castrale dite de la Chapelle du Pin, au lieu-dit le Pin[26], possession probable des seigneurs du Pin[27],[Note 3].
un château fort des XIVe et XVe siècles (?) au lieu-dit le Vieux-Château[28] ;
une ferme des XVIIIe et XXe siècles au lieu-dit le Val-Gallerand[29]. Il s'agit d'une ancienne ferme du XVIIIe siècle (four à pain). Le logis, la grange et le silo ont été construits en style néo-normand entre 1930 et 1940. Il est dit que le corps principal serait constitué d'éléments de la première gare de Deauville (renouvelée en 1930 par l'architecte Jean Philippot) transportés et remodelés sur place.
René Alexandre (1885-1946). Sociétaire de la Comédie Française, il épousa Gabrielle Robinne, elle aussi sociétaire de la Comédie Française, en 1912. Il fonda, à Grosley, la maison de repos des acteurs anciens combattants. Lui-même fut ancien combattant de la Première Guerre mondiale.
Gabrielle Robinne (1886-1980). Actrice de cinéma, dès l'époque du « muet » au début du XXe siècle, jusqu'à la seconde moitié du siècle. Elle fut aussi une actrice de théâtre de renom. La ville de Montluçon, où elle est née, l'a honorée en baptisant son théâtre de son nom. Tous deux vécurent à La Coletterie, chaumière au bord de la Risle à Grosley. Celle-ci existe encore.
De sinople au chevron ondé brisé d'argent, accompagné en chef d'une feuille accostée de deux biches passantes affrontées et en pointe d'une roue de moulin le tout d'or
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Les seigneurs du Pin apparaissent fréquemment dans les sources écrites médiévales et notamment dans l'Historia ecclesiastica d'Orderic Vital, qui sont certainement des seigneurs du Pin, commune actuelle du département du Calvados (Le Pin), plutôt que du Pin-au-Haras, département de l'Orne.
↑De nombreux auteurs signalent cette particularité, notamment : Auguste Le Prevost, dans ses Notes pour servir à la topographie et à l'histoire des communes du département de l'Eure, 1849, Jean François Gabriel Vaugeois, dans son Histoire des antiquités de la ville de Laigle et de ses environs, 1841, CH. Piquet, géographe du Roi et S.A.R. Mgr le Duc d'Orléans, dans leurs Notes pour servir à la topographie et à l'histoire des communes du département de l'Eure par Dictionnaire géographique universel contenant la description de tous les lieux du globe intéressants sous le rapport de la géographie physique et politique, de l'histoire, de la statistique, du commerce et de l'industrie, par une société de géographes, tome huitième, à Paris chez les éditeurs A.J. Killian, libraire, rue de Choiseul no 3, quai de Conti no 17".
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )