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Lieu | Haute-Volta |
Issue | Victoire des troupes de l'Afrique-Occidentale française |
Peuples Marka, Bwa, Samo, Minianka, Bobo, Dakkakari, Nuna, Fulbe, Toussian, Sambla, Winiamas | Afrique-Occidentale française |
Dasa | François Joseph Clozel, Henri Maubert, Colonel Jules Hippolyte Molard. |
environ 160 000[1] | environ 5 000 |
environ 30 000[2] |
Coordonnées | 12° 28′ nord, 3° 28′ ouest | |
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La guerre du Bani-Volta ou Bona Kele est une guerre coloniale qui s'est tenue entre 1915 et 1916 dans la région du Bani-Volta en Haute-Volta entre des insurgés et les troupes coloniales françaises.
Elle commença le [1] quand les habitants d'une douzaine de villages se rassemblèrent dans le village de Bona, situé sur les boucles de la Volta, à une cinquante de kilomètres au sud de Dédougou pour prendre les armes contre le pouvoir colonial. Les raisons du mécontentement venaient du recrutement militaire forcé de soldats[3]. Ces régions étaient en effet soumises à un recrutement important de troupes coloniales pour servir sur le front de la Première Guerre mondiale.
En , ces troupes, qui n'étaient armées que d'arcs, de fusils à pierre, et d’un petit nombre de fusils à répétition périmés[3], repoussèrent une colonne militaire de troupes coloniales issues de l’Afrique-Occidentale française, composées de deux cents auxiliaires et vingt-quatre tirailleurs[1]. Ils repoussèrent ensuite une colonne composée de huit cents hommes[1].
La guerre engloba rapidement un nombre important d'ethnies : les Marka, Bwa, Samo, Minianka, Bobo, Dakkakari, Nuna, Fulbe, Toussian, Sambla et Winiamas/Nafana[3].
Pour faire face à une résistance inattendue, le commandant supérieur des troupes de l’Afrique-Occidentale française, le général Pineau, confia au colonel Molard une mission pour réduire ces résistances[1]. En , fut lancée une nouvelle colonne militaire, qui organisa une campagne de destruction systématique, avec sept cent cinquante hommes et deux sections de mitrailleurs. Deux autres colonnes furent lancées en [3], quand la révolte était à son apogée, couvrant une surface grande comme plusieurs départements français[1]. Les dernières oppositions armées furent détruites en . Cent dix villages furent détruits par les troupes coloniales[4].
Les autorités coloniales furent surprises par le caractère supra-tribal de cette guerre[3], et le caractère total de la guerre menée par les troupes anticoloniales[1]. Pour certains auteurs, il s'agit d'une des plus grandes guerres coloniales menées en Afrique[2].
La guerre du Bani-Volta est le sujet du premier roman burkinabè, Crépuscule des temps anciens du Nafana Nazi Boni.