Un guide touristique ou guide de voyage est un type de livre contenant des informations sur un lieu donné, qui peuvent être d'ordre pratique autant que culturel et historique, à l'usage des touristes.
Des récits et descriptions d'itinéraires de pèlerinages ont existé au Moyen Âge, et ont constitué de petits livres imprimés au XVe et XVIe siècles. Mais les premiers guides touristiques, tels que nous les connaissons aujourd'hui, sont apparus au début du XIXe siècle, en Angleterre et en Allemagne : guide Reichard à partir de 1784, guide Rheinreise en 1828 de Karl Baedeker (1801-1859), guides Murray de 1836 à 1901[1]. Un colloque universitaire, en 1998, a entrepris une recension de la production des guides imprimés du XVIe au XXe siècle[2].
En France, un abrégé du Guide Reichard paraît dès 1803, et des éditions remaniées sont publiées à plusieurs reprises les années suivantes. À leur suite, Jean-Marie-Vincent Audin, est un auteur de guides à partir de 1823. Il publie en 1828-1829, sous le pseudonyme de J.-B. Richard, un Guide classique du voyageur en Europe très inspiré de Reichard. Cette maison lance ensuite la première grande collection de guides touristiques en français, les Guides Joanne en 1854, ils comportent une importante cartographie du pays et de très nombreux plans de la ville[3], qui deviennent après la Première Guerre mondiale les Guides bleus collection toujours existante[1]. Ces guides Richard sont rachetés en 1855 par Hachette.
La concurrence a du mal à trouver sa place en France, face à ces éditions de la maison Hachette. Napoléon Chaix lance des Guides du voyageur, qui ne peuvent perdurer. Idem pour les guides Garnier, ou les guides Conty. Ces guides Conty contiennent dans une poche de la couverture un livret rose, permettant au lecteur de noter des observations et de les remonter à l'éditeur[1]. Les guides Murray sont l'équivalent en Grande-Bretagne des guides du voyageur de la maison Hachette en France. En Allemagne, les éditions créées par Karl Baedeker ont une diffusion plus significative encore car elles sont diffusées en plusieurs langues[1]. En 1902, Claudius Madrolle publie un guide Indo-Chine, Indes, Siam premier guide de la Collection des Guides Madrolle (1902-1939)[4].
L'usage de plus en plus généralisé des automobiles introduit un changement profond des itinéraires et favorise le développement du tourisme. Ceci incite Michelin à devenir éditeur de cartes et de guides touristiques. Ses Guides verts, apparus après la Première Guerre mondiale, sont toujours édités. Ils s'adressent à un public plus large que les guides bleus, accompagnent le développement d'un tourisme de masse, proposent des boucles pour découvrir une région à partir d'un point, et évoluent : format moins allongé, illustration en couleurs plus importante (comme ses concurrents), rédaction plus vivante, type « magazine ». Il s'agit, après les Guides bleus, de la collection de guides français la plus ancienne, car née en 1926. Elle est toujours présente, avec un catalogue étoffé qui veut relever le défi d'internet et défend au début du XXIe siècle la formule du guide de voyage sur papier, bien que des versions pour smartphones soient introduites dans les années 2010[5].
Avec le développement du tourisme à partir des années 1950 naissent de nombreuses collections de guides, qui connaissent un développement, mais ne survivent pas durablement, telles que les Guides Odé, les Guides Nagel, ou les guides du livre de poche. D'autres guides faisant plus ou moins place à des sélections d'hôtels et de restaurants, apparaissent dans les années 1970. Certains accueillent de la publicité, sollicitée éventuellement auprès des institutionnels (comités de tourisme, offices de tourisme), ce qui ne pousse pas à la critique. Plusieurs collections de guides ont une place importante sur les rayons voyages des librairies; certains concurrençant plus ou moins les guides bleus, tels les Guides Fodor, d'autres jouant précocement l'illustration, au début des années 1970, comme les Guides Aujourd'hui du groupe Jeune Afrique-éditions du Jaguar, traduits pour la plupart en plusieurs langues (régions de France, pays d'Europe, Afrique).
Le Guide du routard est lancé en 1973, la même année que l'australien Lonely Planet, et incorpore la maison Hachette en 1975. Il s'adapte à l'évolution de sa clientèle, en principe jeune, pas très fortunée et curieuse, et garde une place importante[6],[7].
Pierre Marchand, qui avait fondé le département Jeunesse de Gallimard et lancé la collection Découvertes, s'est intéressé aux guides touristiques, en s'inspirant quelque peu d'exemples américains. Actuellement Gallimard Loisirs est très présent avec Géoguide, Géoguide Coups de coeur , Carto, Cartoville, Encyclopédie du Voyage, Bibliothèque du Voyageur.
Nathan, avant de se recentrer sur le scolaire, joue un temps la carte de guides culturels illustrés (Guides couleurs Delpal)[8], dont certains sont réédités sous label Minerva. Des éditeurs régionaux publient également des guides, à l'exemple d'Alsatia, d'Aubanel et d'Édisud. Les ouvrages paraissant sous label Ouest-France ont depuis longtemps dépassé les limites de l'ouest de la France. DNA, Le Dauphiné et Sud-Ouest se sont également lancés.
Les guides Lonely Planet sont lancés en 1973. Autrefois réservés aux Anglophones, ils sont de plus en plus souvent traduits[9], de même que les guides Let's Go (Dakota éditions) écrits à l'origine par l'Agence des étudiants d'Harvard[10].
Le coût des mises à jour est considérable. Il explique l'échec final de collections dont les titres se vendaient bien, mais dont le succès ne permettait pas de financer des actualisations sérieuses. Un guide bien conçu et documenté peut « tenir » plusieurs années, sauf grands bouleversements politiques dans les pays décrits, mais les variations des prix imprudemment signalés avec précision, les changements de numéros d'appel téléphonique, de libellés de sites électroniques, etc., les font vite vieillir — et la navigation sur le net permet des vérifications avant même d'être sur place.
Les guides (topoguide) de la FFrandonnée (éditeur de guide depuis 1951[11]) avec une cartographie IGN est aujourd'hui le premier éditeur de guide touristique de randonnées en France et collabore de manière érgulière avec de nombreux autres éditeurs sur des ouvrages de randonnées et de récit de randonnées. Il fait partie des rares éditeurs (de par sa composition de collections uniquement sur des destinations française) à ne pas avoir eu un impact négatif [12] avec la crise Covid-19.
De nouvelles formes de guides de voyage entièrement numériques voient aussi le jour, sous forme de guides collaboratifs en ligne construit sur le principe du Web 2.0, d'audioguides ou de guides pour appareils mobiles ou GPS. L'apparition des guides de voyage électroniques a engendré deux courants en termes de contenu: le contenu provenant "d'experts" (éditions en ligne des guides papier traditionnels ou spécialistes du voyage) et le contenu généré par les utilisateurs (notes, avis, articles). On peut penser entre autres à TripAdvisor ou encore à Lonely Planet.
L'édition touristique : ce sont 1 150 ouvrages publiés en 2000 par l'édition francophone, principalement des guides de voyages[réf. nécessaire].
Le marché français est concentré, dominé par le trio Hachette Tourisme - Michelin Travel Partner - Gallimard Loisirs, qui à eux seuls représentent environ 60 % du marché[réf. nécessaire] - mais des éditeurs de taille plus modeste se taillent de plus en plus des parts considérables, par exemple Lonely Planet ou Petit Futé, avec en 2000 une production de 300 titres; d'autres éditeurs anglo-saxons ont des éditions francophones, comme National Geographic, AA Travel Guides, Sélection du Reader's Digest et Berlitz; sans oublier les petits, moyens ou grands éditeurs francophones, comme Mondéos, Dakota, Bonneton, Marcus, Editions du Patrimoine, First, Flammarion, Géo, JPM, Minerva, Place des Victoires, etc. Certains guides accueillent de la publicité, présentée clairement en tant que telle.
L'édition touristique se caractérise également par une production de niche :
De plus, contrairement à d'autres domaines éditoriaux, les éditeurs provinciaux, parfois liés à des groupes de presse importants, ce qui favorise leur diffusion locale, sont très bien représentés (Ouest-France, Le Dauphiné libéré, Sud-Ouest, DNA , etc.). Dans plusieurs grandes villes de France, on observe également des éditions à courts où moyens tirages de dépliants touristiques thématiques. Ceux-ci proposent de découvrir de manière synthétique la ville qu'ils représentent.
Des topoguides "papier" ou et numériques sont édités par certaines fédérations sportives (cyclisme, cyclotourisme, montagne et escalade, randonnée équestre), collectivités locales (commune, communauté de communes, département, région) et des associations (office de tourisme, syndicat d'initiative, clubs).