Organisation | JAXA |
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Type de vaisseau | Cargo spatial |
Lanceur | H-IIB |
Premier vol | |
Dernier vol | |
Nombre de vols | 9 |
Statut | programme terminé |
Hauteur | 9,8 m (propulseurs inclus) |
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Diamètre | 4,4 m |
Masse à sec | 10 500 kg |
Masse totale | 16 000 kg |
Propulsion | 4 moteurs-fusées de 490 N |
Source énergie | Panneaux solaires |
Destination | Station spatiale internationale |
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Fret total | 6 000 kg |
Fret pressurisé | 5 200 kg |
Retour de fret | Non |
Volume pressurisé | 14 m3 |
Autonomie | Environ 4 jours en vol |
Type d'écoutille | CBM |
Rendez-vous | Non automatique |
Le H-II Transfer Vehicle (ou HTV), aussi appelé Kounotori (こうのとり, Kōnotori , Cigogne orientale ou Cigogne blanche) est un vaisseau cargo spatial développé par l'Agence d'exploration aérospatiale japonaise (JAXA) en collaboration avec la NASA et utilisé pour ravitailler la Station spatiale internationale et en particulier le laboratoire spatial japonais Kibō installé en mars 2008. Il remplace la navette spatiale américaine dans ce rôle, en complément des vaisseaux cargo européens ATV, des vaisseaux russes Progress-M et des engins américains Cygnus et SpaceX Dragon du programme COTS.
Le HTV est long de 9,8 mètres pour un diamètre de 4,4 mètres et sa masse à vide est de 10,5 tonnes. Il est composé d'un module pressurisé destiné à transporter le fret et d'un module de propulsion qui est utilisé pour hisser le vaisseau de l'orbite atteinte grâce à son lanceur jusqu'à celle de la Station spatiale. À l'issue d'un séjour en orbite dont la durée peut atteindre 1 mois, il se détache de la Station spatiale et se désintègre en effectuant une rentrée atmosphérique. Aucun retour de fret à la surface de la Terre n'est possible[1].
Son développement débute au début des années 1990 pour un lancement prévu en 2001. La première mission, HTV-1, finalement a lieu le par le lanceur H-IIB # 1, version spécialement conçue pour le HTV, depuis la base de lancement de Tanegashima. Un total de 9 HTV sont envoyés vers la Station spatiale internationale à la cadence approximative d'un cargo par an. Le dernier le [2].
Le vaisseau cargo HTV est un cylindre long de 9,8 mètres hors tout et d'un diamètre de 4,4 mètres pesant à vide jusqu'à 11,5 tonnes. Il comporte 4 parties qui s'étagent le long du cylindre : à l'avant la partie pressurisée longue de 3,14 m qui emporte le fret destiné aux modules pressurisés, la partie longue de 3,5 mètres qui emporte le fret non pressurisé et qui est accessible via une large ouverture, la partie contenant l'avionique longue de 1,25 m et enfin la partie abritant la propulsion avec les réservoirs longs de 1,27 mètre[3].
La propulsion principale est assurée par 4 propulseurs de 490 newtons de poussée. Le contrôle d'attitude est assuré par 24 moteurs-fusées de 110 newtons de poussée. Tous les moteurs sont fournis par le constructeur américain Aerojet et consomment un mélange hypergolique de méthylhydrazine et de MON. Le HTV peut emporter jusqu'à 2,4 tonnes de carburant. L'énergie électrique est fournie par 57 panneaux solaires installés sur la paroi extérieure du cylindre. Celle-ci alimente des résistances qui maintiennent la température à l'intérieur de la partie pressurisée et l'avionique. Celle-ci comporte :
Le HTV peut transporter 4,5 tonnes de fret dans sa soute pressurisée et 1,5 tonne dans un espace non pressurisé. La partie pressurisée dispose d'une écoutille carrée de grande taille de type Common Berthing Mechanism (CBM) qui permet une connexion directe aux ports d'amarrage de la partie américaine de la Station spatiale internationale, il peut, contrairement à l'ATV européen, transporter les pièces les plus volumineuses qui équipent l'intérieur de la Station spatiale internationale (8 racks de format standard)[3]. Le fret de la partie non pressurisée est placé sur une palette (Exposed Pallet ou EP). Deux types de palette peuvent, au choix, être utilisés : l'une permet de transporter deux à trois expériences scientifiques destinées à être placées sur la palette ELM ES située à l'extérieur du laboratoire japonais Kibō. La seconde permet de transporter des pièces détachées (Orbital Replacement Unit ou ORU) pour la Station spatiale par exemple jusqu'à six batteries.
Après son lancement par un lanceur H-IIB depuis la base de lancement de Tanegashima, le HTV manœuvre automatiquement durant 3 jours pour se rapprocher de la Station spatiale internationale. Lorsqu'il se situe à moins de 23 km, il utilise pour ses manœuvres d'approche un GPS différentiel puis, parvenu à 500 mètres, exploite les données fournies par un laser dont le rayon lumineux se réfléchit sur une mire installée sur la Station spatiale internationale. Durant la phase d'approche, le vaisseau marque plusieurs points d'arrêt pour que les opérateurs humains situés dans la Station spatiale lui donnent le feu vert pour poursuivre : ceux-ci peuvent à tout moment reprendre le contrôle du vaisseau. Lorsque le HTV est parvenu à 10 mètres de la Station, le bras Canadarm 2 est opéré depuis la Station spatiale, agrippe le vaisseau par une attache prévue à cet effet et réalise la jonction avec un des ports de la Station : pour la première mission le vaisseau cargo est amarré au port du module Harmony tourné vers la Terre.
La partie pressurisée du vaisseau est alors déchargée par les astronautes. Le cargo peut rester amarré jusqu'à un mois et la soute pressurisée est remplie au fur et à mesure des déchets produits par la Station. Le bras canadien Canadarm 2 est utilisé pour extraire la palette EP de la soute non pressurisée du vaisseau cargo. La palette EP est ensuite, selon le cas, saisie par le bras du module japonais Kibō puis attachée à l'extérieur du laboratoire pour que les expériences scientifiques puissent être installées sur la palette ELM ES attachée de manière permanente à Kibō. Si le fret transporté est constitué de pièces détachées, la palette EP est fixée sur le chariot (Mobile Base System MBS) qui sert généralement d'ancrage au bras Canadarm 2 avant d'être déchargée. Dans les deux cas, la palette, une fois son contenu mis en place, est réinsérée dans son logement au sein du HTV[3] .
La manœuvre de séparation est symétrique de celle de l'arrivée : le vaisseau est détaché et éloigné par le bras Canadarm puis s'écarte de la Station. Après avoir utilisé à trois reprises ses propulseurs il entame la rentrée atmosphérique et se consume au-dessus de l'Océan Pacifique[3].
Le premier vaisseau est lancé par le lanceur H-IIB # 1, à 17 h 01 TU le , depuis la base de lancement de Tanegashima. Huit autres missions sont planifiées à raison d'une par an :
HTV | Date/heure de lancement | Date/heure d'amarrage | Lanceur | Fin de mission | Résultat |
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HTV-1 | 17 h 01 TU[4] |
22 h 26 TU[4] |
H-IIB F1 | 21 h 26 TU[4] |
Succès |
HTV-2 (en) Kounotori 2 |
05 h 37 TU[5] |
18 h 34 TU[5] |
H-IIB F2 | 03 h 09 TU[5] |
Succès |
HTV-3 (en) Kounotori 3 |
02 h 06 TU[6] |
17 h 31 TU[6] |
H-IIB F3 | 05 h 27 TU[6] |
Succès |
HTV-4 (en) Kounotori 4 |
19 h 48 TU[7] |
18 h 38 TU[7] |
H-IIB F4 | 18 h 37 TU[7] |
Succès |
HTV-5 (en) Kounotori 5 |
11 h 50 TU[8] |
17 h 28 TU[8] |
H-IIB F5 | 20 h 33 TU[8] |
Succès |
HTV-6 (en) Kounotori 6 |
13 h 26 TU[9] |
10 h 39 TU[9] |
H-IIB F6 | 15 h 06 TU[9] |
Succès |
HTV-7 (en) Kounotori 7 |
17 h 52 TU[10] |
12 h 00 TU[10] |
H-IIB F7 | 21 h 14 TU |
Succès |
HTV-8 (en) Kounotori 8 |
14 h 09 TU |
14 h 09 TU |
H-IIB F8 | 02 h 09 TU |
Succès |
HTV-9 (en) Kounotori 9 |
17 h 31 TU [11] |
12 h 13 TU |
H-IIB F9 | 07 h 07 TU |
Succès |
Le HTV no 1 est placé sur orbite par le lanceur H-IIB # 1 depuis la base de lancement de Tanegashima. Ce premier lancement a lieu le jeudi, à 17 h 01 min 46 s TU[12]. Ce lancement permet le ravitaillement de l'ISS le jeudi [13]. Ce premier HTV donne entière satisfaction et effectue sa rentrée dans l'atmosphère le 1er novembre 2009 après une mission de 52 jours[14].
Vaisseau | Fret total | Fret pressurisé (m3) | Eau, oxygène et carburant | Fret non pressurisé |
Retour à terre |
Ergols pour rehaussement ISS |
Type écoutille |
Lancements prévus ou réalisés | Coût (cargo + lanceur) |
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En activité | |||||||||
Progress | 2,2 t à 2,3 t | 1,8 t (7,6 m3) | -300 L d'eau -47 kg d'air ou d'oxygène -870 kg de carburant |
non | non | 250 kg | Russe | 4 par an | 25 M€ + 25 M€ = 50 M€ |
Cygnus | 3,2 t à 3,5 t | 3,2 t à 3,5 t (27 m3) | non | non | non | CBM | 10 lancements (de 2013 à 2019) |
190 M$ | |
Dragon 2 | 6 t (théorique) |
3,3 t (11 m3) | 3,3 t (14 m3) | oui | non | NDS | 20 lancements (2 à 3 par an) |
133 M$ | |
Retirés du service | |||||||||
Navette spatiale | 16,4 t | 9,4 t (31 m3) 16 × racks ISPR |
16 tonnes (300 m3) | oui | non | APAS & CBM |
4 à 6 vols par an Retiré en 2011 |
1,2 Md$ | |
ATV | 7,7 t | 5,5 t (46,5 m3) | -840 L d'eau -100 kg d'air ou d'oxygène -860 kg de carburant |
non | non | 4 700 kg | Russe | 5 lancements (1 tous les 18 mois) Retiré en 2014 |
150 M€ + 180 M€ = 330 M€ |
HTV | 6,2 t | 5,2 t (14 m3) 8 × racks ISPR |
-300 L d'eau | 1,9 t (16 m3) | non | non | CBM | 9 lancements Retiré en 2020 |
92 M€ + 90 M€ = 182 M€ |
SpaceX Dragon | 6 t (théorique) |
3,3 t (11 m3) | 3,3 t (14 m3) | oui | non | CBM | 20 lancements (3 à 4 par an) Retiré en 2020 |
133 M$ |
Une version améliorée du cargo, l'HTV X, est à l'essai pour un premier vol prévu à l'origine à l'horizon 2020 et désormais repoussé à 2025.